jeudi 27 janvier 2011
La Lumière du Thabor n°32. Païssius Velitchkovsky.
PAISSIUS VELITCHKOVSKY
ENSEIGNEMENTS SPIRITUELS
Souviens-toi, mon âme, de ce prodige redoutable et terrifiant : par amour pour toi, ton Créateur s'est fait homme, et Il a daigné souffrir pour ton salut1. Ses anges tremblent, les Chérubins sont saisis d'effroi, les Séraphins sont dans la crainte ; toutes les puissances célestes ne cessent de Le célébrer ; et toi, malheureuse âme, tu te complais dans la paresse. Mon âme bien-aimée, relève-toi dès à présent et ne diffère pas le saint repentir, la contrition du coeur et la pénitence de tes péchés. Si tu remets d'années en années, de mois en mois, de jour en jour, tu ne pourras bientôt plus désirer de tout ton coeur la pénitence et personne ne compatira sur toi. Quelle torture alors ce sera d'essayer de te repentir, sans y parvenir ! Si tu peux faire le bien aujourd'hui, ô mon âme bien-aimée, ne renvoies pas à demain la sainte repentance car tu ne sais ce que ce jour te donnera ni ce qui peut t'arriver cette nuit même. Tu ignores ce que le jour ou la nuit t'apporteront ; tu ne sais si une longue vie est devant toi, ou si tu vas, au contraire, trouver de façon soudaine et inattendue une mort rapide et misérable. Le temps est venu, mon âme bien-aimée, de faire preuve de patience, d'endurer les peines, de respecter les commandements et d'être vertueuse ; le temps est venu de gémir dans le deuil et de goûter la douceur des larmes. Mon âme, si tu veux vraiment être sauvée, aime les peines et les soupirs autant que tu as jadis aimé la tranquillité ! Vis comme si tu mourais chaque jour ; ta vie aura bientôt passé comme l'ombre d'un nuage devant le soleil et tu seras oubliée. Chaque jour de notre vie paraît s'évanouir dans l'atmosphère. Ainsi donc, que rien ne t'arrête, même les plus grandes épreuves.
A propos de nos semblables : ne parlons pas de nos peines, qu'elles soient déraisonnables ou même qu'elles soient sensées, et ne nous abandonnons pas au chagrin ; ne nous laissons pas distraire et ne nous dérobons pas ; considérons que nous sommes comme de la poussière sous les pieds des autres. Nous ne pouvons être sauvés autrement, ni échapper aux tourments éternels ; car notre vie passe comme un seul jour, pour s'achever bientôt. Celui qui ne meurtrit pas son âme dans la vertu et ne sacrifie pas sa vie au respect des commandements divins et de la tradition des Pères, celui-là ne peut être sauvé.
Mon âme bien-aimée, souviens-toi de tous les saints : Apôtres, Martyrs et Prophètes, Hiérarques, Justes et Saints, Moines et Fols en Christ et tous ceux qui dans les siècles ont plu à Dieu. Où sont les saints qui n'ont pas soumis la chair à l'esprit ou qui n'ont pas souffert de grandes calamités et de cruelles afflictions ? En abondance ils ont reçu leur lot quotidien d'infortunes. Ils ont connu la faim et la soif ; ils ont veillé et prié jour et nuit ; ils ont gardé l'humilité avec un coeur contrit ; ils ont été sans arrière-pensées, tels des enfants, remplis de pitié ; ils sont venus en aide à ceux qui étaient dans les souffrances ou dans le besoin, ils ont fait des dons et des aumônes, autant qu'ils le pouvaient. En un mot, ils avaient toutes les vertus et aimaient d'un amour désintéressé. Ils ne faisaient pas à autrui ce qu'ils ne qu'ils ne voulaient pas qu'on leur fît. Ils étaient tout d'obéissance, tels des serviteurs soumis, au service non pas d'un homme mais de Dieu, avec une simplicité vraie et pleine de sagesse, uniquement tournée vers le salut.
O homme ! La mort est là devant toi. Si tu te donnes de la peine tu seras récompensé dans le futur par la vie éternelle. C'est en se forçant soi-même qu'on acquiert la vertu. Si donc tu veux maîtriser tes passions, finis-en avec l'amour des plaisirs ; si tu cherches constamment à te nourrir, ta vie ne sera faite que de passions. L'âme ne sera humiliée que si le corps est privé de pain. Il est impossible de sauver l'âme de la perdition tout en autorisant au corps ce qui lui plaît. Commençons par le commencement. Mon âme, si tu désires être sauvée et suivre le chemin des épreuves que je viens de décrire, si tu veux entrer au Royaume des Cieux et atteindre la vie éternelle, commence par purifier ton corps, goûte à l'amertume volontaire et souffre les plus grandes peines, ainsi que tous les saints ont fait et enduré. Quand un homme se roidit et se commande à lui-même d'endurer les pires épreuves par amour pour Dieu, dès lors toutes les peines, les souffrances et les attaques des hommes et des démons lui paraissent légères et ne l'affectent pas. Il ne craint pas la mort, et rien ne peut le séparer de l'amour du Christ.
Sais-tu, mon âme bien-aimée, comment les Saints Pères ont mené leur vie ? O mon âme ! Imite-les au moins quelque peu. N'ont-ils pas versé des larmes ? Pauvre de toi, mon âme ! Leur corps n'a-t-il pas connu affliction, maigreur et épuisement ? Pauvre de toi, mon âme ! N'ont-ils pas souffert des maladies du corps, ne se sont-ils pas lamentés avec larmes sur les blessures de l'âme ? Pauvre de toi, mon âme ! N'ont-ils pas été vêtus du même corps infirme que nous ? N'ont-ils pas désiré la tranquillité facile et pleine de douceurs de ce monde, de même que le repos du corps ? Oui, ils ont désiré cela, et leurs corps en vérité furent affligés ; mais ils ont changé leur désir en patience et remplacé leur chagrin par la joie à venir. Séparés de tout une fois pour toutes, ils se considéraient comme morts, et ils étaient sans pitié envers eux-mêmes, dans leur lutte spirituelle. Vois-tu, mon âme, combien les Saint Pères se sont donnés de peine, refusant tout repos et endurant toutes sortes d'épreuves ? Ayant soumis la chair à l'esprit et suivi tous les commandements divins, ils ont été sauvés.
Mais toi, âme misérable, tu ne cherches assurément pas à te contraindre ; tu défailles aux plus légères épreuves ; tu te laisses abattre sans te rappeler l'heure de la mort ni pleurer sur tes péchés ; car tu tu as pris l'habitude, âme pitoyable, de manger et de boire à satiété et de vivre dans l'indolence. Ne sais-tu pas que tu es appelée à la mortification volontaire ? Mais tu es incapable de rien endurer ! Comment donc peux-tu espérer être sauvée?
Dès maintenant, donc, relève-toi, mon âme bien-aimée, et fais ce que je te dis. Si tu ne peux faire tout ce que les Saints Pères ont fait, commence au moins, selon tes propres forces. Sers chacun avec humilité et simplicité de coeur. Reconnais ton infirmité et, avec humilité, répète ceci : «Pauvre de toi, âme misérable ; pauvre de toi, vile âme ; pauvre de toi, âme souillée, indolente, négligente, endormie et cruelle ; pauvre de toi, qui a péri». Et ainsi, progressivement, l'âme va s'attendrir ; ayant versé beaucoup de larmes, elle reviendra à elle, et se repentira.
La lutte contre le découragement, l'indolence
et les faiblesses
Quand on est pris par le découragement ou l'indolence, il faut penser à la mort. Porte-toi mentalement à la fosse. En voici un qui est mort depuis quatre jours, regarde comme il devient sombre, boursouflé ; il en émane une odeur nauséabonde, les vers commencent à le ronger ; il a perdu tout attrait et toute beauté. Porte maintenant ton regard ailleurs : dans ces fosses reposent les ossements de jeunes gens et de vieillards, certains très beaux, certains très laids ; et maintenant demande-toi lequel était beau, lequel était laid ? lequel a jeûné, a été continent, ascétique ; lequel a été sans attention ? Quel bénéfice ont eu les hommes riches à jouir dans ce monde de la tranquillité et des plaisirs ? Rappelle-toi alors, les tourments sans fin dont parle les Livres Saints : les feux de la géhenne, les ténèbres extérieures, les grincements de dents, le tartare infernal, le ver qui ne dort point.
Pense aux pécheurs qui versent des larmes amères, et que personne ne soulage. Ils se lamentent et pleurent sur eux-mêmes, et personne ne les prend en pitié. Ils gémissent du plus profond de leur coeur mais n'inspirent nulle compassion. Ils appellent à l'aide, se plaignent de leurs peines, mais personne n'a souci d'eux. Réfléchis à la manière dont chaque être créé sert sans faillir le Seigneur son Créateur. Pense aux très nombreux miracles que Dieu accomplit sur Ses esclaves depuis le commencement du monde ; en particulier pense au Seigneur qui s'est humilié et qui a souffert pour nous sauver, qui a apporté le bien et a sanctifié la race des hommes. Pour tout cela rend grâce à Dieu, l'ami des hommes. Rappelle-toi la vie à venir qui est sans fin ainsi que le royaume des cieux, repos et joie inexprimables. Sois ferme, ne néglige pas la prière de Jésus.
Si tu gardes tout cela présent à l'esprit, alors le découragement, l'indolence et les faiblesses disparaîtront, et ton âme reviendra à la vie, par la grâce du Christ.
Instructions pour accéder à la contrition,
éloigner l'orgueil et l'élévation de soi
et convertir l'âme aux larmes
Si tu veux accéder à la contrition, il est très doux et très profitable à l'âme de porter attention à cette instruction sur l'exode de l'âme. Aujoud'hui, ô homme, tu te réjouis de la beauté, du charme, de la gloire et ta vie se répand en vaines apparences, espérant passer ainsi heure après heure, jours après jours, mois après mois, années après années. O homme, ta vie s'achève à tout moment ! La vie passe ; le temps s'écoule petit à petit ; le Trône très redoutable du Seigneur est préparé ; le Juge suprême s'avance. O homme ! Le jugement est proche, à la porte ; attends-toi à entendre une sentence redoutable. Le fleuve de feu, bouillant, avance dans les crépitements et les étincelles. Des supplices effrayants se font entendre, prêts à torturer les pécheurs. O homme ! Travaille, donne-toi de la peine, acharne-toi. Aucun héraut ne viendra t'annoncer l'approche de la mort ! La récompense des saints, toi aussi, tu peux la recevoir ; pour les justes, des couronnes sont préparées ; le Royaume des Cieux est ouvert à ceux qui ont peiné et ont enduré les épreuves ; le repos éternel est à portée de main et une joie inexprimable se prépare. Ce que Dieu a préparé pour ceux qui L'aiment, l'oeil ne l'a pas vu, l'oreille ne l'a pas entendu, et cela n'est pas monté au coeur de l'homme.
O homme ! As-tu entendu parler des supplices ? Pourquoi ne trembles-tu pas, et n'es-tu pas saisi de crainte ? O homme ! As-tu ouï parler de la joie sans fin ? Pourquoi ne t'acharnes-tu pas ? Pourquoi gaspilles-tu les jours de ta vie dans le tumulte et la vanité ? Tu ne trouveras pas d'autres jours plus tard, même si tu cherches dans les larmes. O homme ! Quand bien même tu vivrais dans ce monde cent ans, mille ans, disposant de tous les biens et de tous les plaisirs, engraissé comme un veau et lustré comme un renard, lorsque la fin terrible - la mort - arrivera, ta vie sera comme si elle avait duré un jour ; la satiété et les belles apparences disparaîtront comme disparaissent les fleurs des champs, sans laisser de traces. O homme ! De la naissance à l'âge mûr et à la vieillesse, ta vie est comme un seul jour qui s'achève très vite et de façon inattendue. O homme ! Demande-toi ceci : où sont tes grands-parents et tes arrières-grands parents, où sont ton père, ta mère, tes frères, ta famille et tes amis ? N'ont-ils pas tous quitté cette vie ? N'auraient-ils pas tous souhaité vivre un peu plus longtemps dans ce monde pour jouir des plaisirs, se parer et se divertir ! Mais vois plutôt : ils ont été emporté malgré leur propre désir. Rappelle-toi que tu es terre, que la terre te nourrit, et que tu retourneras à la terre : ta chair se décomposera et pourrira, elle sera mangée par les vers et tes os se réduiront en poussière. Garde à l'esprit les jours de l'éternité, et les années des générations passées. Combien de rois et de princes ont vécu dans les plaisirs et les magnificences ? En quoi cela les a-t-il aidés lorsqu'ils ont quitté cette vie éphémère ; que sont alors devenus plaisirs et magnificences ? Car ils sont maintenant terre et cendres !
Combien de jeunes gens forts, riches, courageux, éclatants de jeunesse et de beauté y a-t-il eu dans ce monde ? En quoi leur force robuste et la fleur de leur jeunesse et l'éclat de leur beauté les ont-ils aidés ? C'est comme si rien de tout cela n'avait existé. Il a existé des hommes de toute espèce, par milliers et par milliers, par dizaines de milliers, autant que le sable de la mer ; et ils ont tous quitté cette vie. Certains, qui n'avaient aucune idée de l'heure de leur mort, ont été emportés de façon inattendue, alors qu'ils se tenaient debout, ou assis. Certains étaient en train de manger ou de boire ; d'autres sont morts subitement en voyage ; d'autres encore, qui s'étaient allongés pour trouver un peu de repos dans un sommeil rapide et passager, se sont endormis pour toujours. Certains enfin ont connu l'agonie à leur dernière heure et ont été témoins de visions effrayantes, dont la seule description nous cause une terreur sans borne. Et il y a tant d'autres morts soudaines !
Malheur à toi ! Comme l'âme se lamente à l'approche de la mort, levant les yeux vers les anges, tendant les bras vers les hommes, implorant la pitié - mais elle ne reçoit aucune aide ! Quelle vanité de l'homme, en vérité !
Malheur à toi ! C'est une chose terrible et effrayante que l'âme soit séparée du corps par la force. L'âme s'en va dans les lamentations et le corps est abandonné à la terre. Tous les espoirs mis dans la vanité, le charme, la gloire et les plaisirs des choses terrestres sont alors réduits à néant.
Malheur à toi ! La séparation de l'âme se fait dans les larmes et les lamentations, dans les gémissements et l'affliction !
Malheur à toi ! Ce chemin que nous parcourons avec le corps pour compagnon est très court. La vie n'est que fumée, vapeur, saleté, poussière, cendres, puanteur. Comme la fumée se disperse au vent, comme la fleur des champs décline et se fane, comme le cheval file au galop, comme l'eau s'écoule, comme le brouillard monte de la terre, comme la rosée du matin s'évapore, ou comme l'oiseau fuit à tire-d'aile, ainsi passe la vie dans ce monde. Comme le vent, le temps s'enfuit et les jours de notre vie arrivent à leur terme. Mieux vaut tenir bon plus longtemps et accepter avec amour des épreuves très pénibles dans ce monde plutôt que de se complaire dans mille ans de réjouissances, pour gagner un seul jour du monde à venir. Car le chemin de notre vie sur terre est très court ; il n'apparaît que pour quelque temps, et puis il disparaît. En vérité tout ce qui est agréable, beau et glorieux dans ce monde n'est que vanité et corruption. Car ces choses passent, telle une ombre, et elles sont dans ce monde comme dans un rêve. Celui-ci est en vie, et bientôt il est mort ; aujourd'hui il est parmi nous, et demain il est dans la tombe.
Malheur à toi ! Comme les hommes nés sur cette terre se tracassent en vain ! Nous changeons tous et nous mourrons tous : rois et princes, juges et seigneurs, riches et pauvres, tous tant que nous sommes. Aujourd'hui il se réjouit avec nous, il participe à tous les plaisirs et prend soin de lui-même et demain nous pleurons tous sa mort, dans le deuil et les larmes. O homme ! Viens à la tombe. Contemple celui qui gît. Il n'est pas glorieux, il a perdu sa prestance et sa beauté. Il est tout boursouflé et il commence à empester ! La chair pourrit et se corrompt ; elle est rongée par les vers ; les os apparaissent et le corps est réduit en poussière.
Malheur à toi ! O âme pécheresse, quelle vision effrayante ! Malheur à toi ! Toi qui fus enrichie des sens de l'âme et du corps, créée pleine de sagesse, il n'y a plus en toi ni splendeur, ni prestance, ni beauté. Comment la beauté du corps et la jeunesse splendide ont-elles disparu ? Où est le visage souriant, où sont les yeux qui brillaient ? Où est la langue éloquente d'Aristote ? Où est le souffle, où est la voix douce et agréable ? Où sont les beaux discours de la sagesse, la démarche altière ? Où sont les rêves, les désirs et les vains soucis ? Tout cela a disparu et est mangé des vers. Vois : il en sort de la bouche et des narines, d'autres sortent des yeux et des oreilles, d'autres des intestins ; tout n'est qu'horreur et puanteur.
Malheur à toi ! Contemplant la poussière de la tombe, demandons-nous : «Lequel est roi et noble, lequel est pauvre ? Lequel est maître, lequel esclave ? Lequel a connu la gloire, lequel l'ignominie ? Lequel est sage, lequel fou ? Où sont passés la beauté et les plaisirs de ce monde ? Où sont passées la puissance et la sagesse de cet âge ? Que sont devenus les rêves et les charmes éphémères ? Qu'est devenue la richesse vaine et corruptible ? Où sont les ornements d'or et d'argent ? Où sont les armées d'esclaves prêts à obéir ? A quoi bon les soins pris dans ce monde ? Il ne reste rien de tout cela ; l'homme a tout perdu».
Malheur à toi ! C'est en vain que les hommes nés sur cette terre se tracassent. Je te regarde dans la tombe et ton apparence me paraît terrifiante. Je te regarde et je me mets à trembler et à verser des larmes de tout mon coeur. O mort cruelle et sans pitié ! Qui peut t'échapper ? Tu dissous la race des hommes comme du blé vert.
Ainsi donc, frères, ayant pris conscience de la brièveté de notre vie et de la vanité de ce temps, tenons-nous prêts pour l'heure de la mort ; quittons le tumulte de ce monde et des soucis inutiles ; car ni les richesses, ni la gloire, ni les plaisirs ne seront avec nous après la mort ; rien de tout cela ne descendra avec nous dans la tombe. Seules les bonnes actions nous accompagneront, et nous défendront. Nous étions nus à la naissance, et nous partirons nus. Entendant cela, il ne devrait pas nous suffire de rester assis en silence dans notre cellule, de garder notre langue, de prendre soin de notre âme et de nous lamenter sur nos péchés dans la prière : nous devrions nous cacher sous terre pour pleurer nos péchés tant que nous sommes encore en vie, et vivre en luttant jusqu'à la mort pour l'amour de Dieu. Nous savons que nous devons bientôt mourir ; quittons donc avant la mort ce corps corruptible, puisqu'après la mort, il restera corruptible jusqu'au Jour où le Seigneur Dieu nous ressuscitera d'entre les morts et nous accordera la vie immortelle dans le Royaume éternel. Amen.
ENSEIGNEMENTS SPIRITUELS
Souviens-toi, mon âme, de ce prodige redoutable et terrifiant : par amour pour toi, ton Créateur s'est fait homme, et Il a daigné souffrir pour ton salut1. Ses anges tremblent, les Chérubins sont saisis d'effroi, les Séraphins sont dans la crainte ; toutes les puissances célestes ne cessent de Le célébrer ; et toi, malheureuse âme, tu te complais dans la paresse. Mon âme bien-aimée, relève-toi dès à présent et ne diffère pas le saint repentir, la contrition du coeur et la pénitence de tes péchés. Si tu remets d'années en années, de mois en mois, de jour en jour, tu ne pourras bientôt plus désirer de tout ton coeur la pénitence et personne ne compatira sur toi. Quelle torture alors ce sera d'essayer de te repentir, sans y parvenir ! Si tu peux faire le bien aujourd'hui, ô mon âme bien-aimée, ne renvoies pas à demain la sainte repentance car tu ne sais ce que ce jour te donnera ni ce qui peut t'arriver cette nuit même. Tu ignores ce que le jour ou la nuit t'apporteront ; tu ne sais si une longue vie est devant toi, ou si tu vas, au contraire, trouver de façon soudaine et inattendue une mort rapide et misérable. Le temps est venu, mon âme bien-aimée, de faire preuve de patience, d'endurer les peines, de respecter les commandements et d'être vertueuse ; le temps est venu de gémir dans le deuil et de goûter la douceur des larmes. Mon âme, si tu veux vraiment être sauvée, aime les peines et les soupirs autant que tu as jadis aimé la tranquillité ! Vis comme si tu mourais chaque jour ; ta vie aura bientôt passé comme l'ombre d'un nuage devant le soleil et tu seras oubliée. Chaque jour de notre vie paraît s'évanouir dans l'atmosphère. Ainsi donc, que rien ne t'arrête, même les plus grandes épreuves.
A propos de nos semblables : ne parlons pas de nos peines, qu'elles soient déraisonnables ou même qu'elles soient sensées, et ne nous abandonnons pas au chagrin ; ne nous laissons pas distraire et ne nous dérobons pas ; considérons que nous sommes comme de la poussière sous les pieds des autres. Nous ne pouvons être sauvés autrement, ni échapper aux tourments éternels ; car notre vie passe comme un seul jour, pour s'achever bientôt. Celui qui ne meurtrit pas son âme dans la vertu et ne sacrifie pas sa vie au respect des commandements divins et de la tradition des Pères, celui-là ne peut être sauvé.
Mon âme bien-aimée, souviens-toi de tous les saints : Apôtres, Martyrs et Prophètes, Hiérarques, Justes et Saints, Moines et Fols en Christ et tous ceux qui dans les siècles ont plu à Dieu. Où sont les saints qui n'ont pas soumis la chair à l'esprit ou qui n'ont pas souffert de grandes calamités et de cruelles afflictions ? En abondance ils ont reçu leur lot quotidien d'infortunes. Ils ont connu la faim et la soif ; ils ont veillé et prié jour et nuit ; ils ont gardé l'humilité avec un coeur contrit ; ils ont été sans arrière-pensées, tels des enfants, remplis de pitié ; ils sont venus en aide à ceux qui étaient dans les souffrances ou dans le besoin, ils ont fait des dons et des aumônes, autant qu'ils le pouvaient. En un mot, ils avaient toutes les vertus et aimaient d'un amour désintéressé. Ils ne faisaient pas à autrui ce qu'ils ne qu'ils ne voulaient pas qu'on leur fît. Ils étaient tout d'obéissance, tels des serviteurs soumis, au service non pas d'un homme mais de Dieu, avec une simplicité vraie et pleine de sagesse, uniquement tournée vers le salut.
O homme ! La mort est là devant toi. Si tu te donnes de la peine tu seras récompensé dans le futur par la vie éternelle. C'est en se forçant soi-même qu'on acquiert la vertu. Si donc tu veux maîtriser tes passions, finis-en avec l'amour des plaisirs ; si tu cherches constamment à te nourrir, ta vie ne sera faite que de passions. L'âme ne sera humiliée que si le corps est privé de pain. Il est impossible de sauver l'âme de la perdition tout en autorisant au corps ce qui lui plaît. Commençons par le commencement. Mon âme, si tu désires être sauvée et suivre le chemin des épreuves que je viens de décrire, si tu veux entrer au Royaume des Cieux et atteindre la vie éternelle, commence par purifier ton corps, goûte à l'amertume volontaire et souffre les plus grandes peines, ainsi que tous les saints ont fait et enduré. Quand un homme se roidit et se commande à lui-même d'endurer les pires épreuves par amour pour Dieu, dès lors toutes les peines, les souffrances et les attaques des hommes et des démons lui paraissent légères et ne l'affectent pas. Il ne craint pas la mort, et rien ne peut le séparer de l'amour du Christ.
Sais-tu, mon âme bien-aimée, comment les Saints Pères ont mené leur vie ? O mon âme ! Imite-les au moins quelque peu. N'ont-ils pas versé des larmes ? Pauvre de toi, mon âme ! Leur corps n'a-t-il pas connu affliction, maigreur et épuisement ? Pauvre de toi, mon âme ! N'ont-ils pas souffert des maladies du corps, ne se sont-ils pas lamentés avec larmes sur les blessures de l'âme ? Pauvre de toi, mon âme ! N'ont-ils pas été vêtus du même corps infirme que nous ? N'ont-ils pas désiré la tranquillité facile et pleine de douceurs de ce monde, de même que le repos du corps ? Oui, ils ont désiré cela, et leurs corps en vérité furent affligés ; mais ils ont changé leur désir en patience et remplacé leur chagrin par la joie à venir. Séparés de tout une fois pour toutes, ils se considéraient comme morts, et ils étaient sans pitié envers eux-mêmes, dans leur lutte spirituelle. Vois-tu, mon âme, combien les Saint Pères se sont donnés de peine, refusant tout repos et endurant toutes sortes d'épreuves ? Ayant soumis la chair à l'esprit et suivi tous les commandements divins, ils ont été sauvés.
Mais toi, âme misérable, tu ne cherches assurément pas à te contraindre ; tu défailles aux plus légères épreuves ; tu te laisses abattre sans te rappeler l'heure de la mort ni pleurer sur tes péchés ; car tu tu as pris l'habitude, âme pitoyable, de manger et de boire à satiété et de vivre dans l'indolence. Ne sais-tu pas que tu es appelée à la mortification volontaire ? Mais tu es incapable de rien endurer ! Comment donc peux-tu espérer être sauvée?
Dès maintenant, donc, relève-toi, mon âme bien-aimée, et fais ce que je te dis. Si tu ne peux faire tout ce que les Saints Pères ont fait, commence au moins, selon tes propres forces. Sers chacun avec humilité et simplicité de coeur. Reconnais ton infirmité et, avec humilité, répète ceci : «Pauvre de toi, âme misérable ; pauvre de toi, vile âme ; pauvre de toi, âme souillée, indolente, négligente, endormie et cruelle ; pauvre de toi, qui a péri». Et ainsi, progressivement, l'âme va s'attendrir ; ayant versé beaucoup de larmes, elle reviendra à elle, et se repentira.
La lutte contre le découragement, l'indolence
et les faiblesses
Quand on est pris par le découragement ou l'indolence, il faut penser à la mort. Porte-toi mentalement à la fosse. En voici un qui est mort depuis quatre jours, regarde comme il devient sombre, boursouflé ; il en émane une odeur nauséabonde, les vers commencent à le ronger ; il a perdu tout attrait et toute beauté. Porte maintenant ton regard ailleurs : dans ces fosses reposent les ossements de jeunes gens et de vieillards, certains très beaux, certains très laids ; et maintenant demande-toi lequel était beau, lequel était laid ? lequel a jeûné, a été continent, ascétique ; lequel a été sans attention ? Quel bénéfice ont eu les hommes riches à jouir dans ce monde de la tranquillité et des plaisirs ? Rappelle-toi alors, les tourments sans fin dont parle les Livres Saints : les feux de la géhenne, les ténèbres extérieures, les grincements de dents, le tartare infernal, le ver qui ne dort point.
Pense aux pécheurs qui versent des larmes amères, et que personne ne soulage. Ils se lamentent et pleurent sur eux-mêmes, et personne ne les prend en pitié. Ils gémissent du plus profond de leur coeur mais n'inspirent nulle compassion. Ils appellent à l'aide, se plaignent de leurs peines, mais personne n'a souci d'eux. Réfléchis à la manière dont chaque être créé sert sans faillir le Seigneur son Créateur. Pense aux très nombreux miracles que Dieu accomplit sur Ses esclaves depuis le commencement du monde ; en particulier pense au Seigneur qui s'est humilié et qui a souffert pour nous sauver, qui a apporté le bien et a sanctifié la race des hommes. Pour tout cela rend grâce à Dieu, l'ami des hommes. Rappelle-toi la vie à venir qui est sans fin ainsi que le royaume des cieux, repos et joie inexprimables. Sois ferme, ne néglige pas la prière de Jésus.
Si tu gardes tout cela présent à l'esprit, alors le découragement, l'indolence et les faiblesses disparaîtront, et ton âme reviendra à la vie, par la grâce du Christ.
Instructions pour accéder à la contrition,
éloigner l'orgueil et l'élévation de soi
et convertir l'âme aux larmes
Si tu veux accéder à la contrition, il est très doux et très profitable à l'âme de porter attention à cette instruction sur l'exode de l'âme. Aujoud'hui, ô homme, tu te réjouis de la beauté, du charme, de la gloire et ta vie se répand en vaines apparences, espérant passer ainsi heure après heure, jours après jours, mois après mois, années après années. O homme, ta vie s'achève à tout moment ! La vie passe ; le temps s'écoule petit à petit ; le Trône très redoutable du Seigneur est préparé ; le Juge suprême s'avance. O homme ! Le jugement est proche, à la porte ; attends-toi à entendre une sentence redoutable. Le fleuve de feu, bouillant, avance dans les crépitements et les étincelles. Des supplices effrayants se font entendre, prêts à torturer les pécheurs. O homme ! Travaille, donne-toi de la peine, acharne-toi. Aucun héraut ne viendra t'annoncer l'approche de la mort ! La récompense des saints, toi aussi, tu peux la recevoir ; pour les justes, des couronnes sont préparées ; le Royaume des Cieux est ouvert à ceux qui ont peiné et ont enduré les épreuves ; le repos éternel est à portée de main et une joie inexprimable se prépare. Ce que Dieu a préparé pour ceux qui L'aiment, l'oeil ne l'a pas vu, l'oreille ne l'a pas entendu, et cela n'est pas monté au coeur de l'homme.
O homme ! As-tu entendu parler des supplices ? Pourquoi ne trembles-tu pas, et n'es-tu pas saisi de crainte ? O homme ! As-tu ouï parler de la joie sans fin ? Pourquoi ne t'acharnes-tu pas ? Pourquoi gaspilles-tu les jours de ta vie dans le tumulte et la vanité ? Tu ne trouveras pas d'autres jours plus tard, même si tu cherches dans les larmes. O homme ! Quand bien même tu vivrais dans ce monde cent ans, mille ans, disposant de tous les biens et de tous les plaisirs, engraissé comme un veau et lustré comme un renard, lorsque la fin terrible - la mort - arrivera, ta vie sera comme si elle avait duré un jour ; la satiété et les belles apparences disparaîtront comme disparaissent les fleurs des champs, sans laisser de traces. O homme ! De la naissance à l'âge mûr et à la vieillesse, ta vie est comme un seul jour qui s'achève très vite et de façon inattendue. O homme ! Demande-toi ceci : où sont tes grands-parents et tes arrières-grands parents, où sont ton père, ta mère, tes frères, ta famille et tes amis ? N'ont-ils pas tous quitté cette vie ? N'auraient-ils pas tous souhaité vivre un peu plus longtemps dans ce monde pour jouir des plaisirs, se parer et se divertir ! Mais vois plutôt : ils ont été emporté malgré leur propre désir. Rappelle-toi que tu es terre, que la terre te nourrit, et que tu retourneras à la terre : ta chair se décomposera et pourrira, elle sera mangée par les vers et tes os se réduiront en poussière. Garde à l'esprit les jours de l'éternité, et les années des générations passées. Combien de rois et de princes ont vécu dans les plaisirs et les magnificences ? En quoi cela les a-t-il aidés lorsqu'ils ont quitté cette vie éphémère ; que sont alors devenus plaisirs et magnificences ? Car ils sont maintenant terre et cendres !
Combien de jeunes gens forts, riches, courageux, éclatants de jeunesse et de beauté y a-t-il eu dans ce monde ? En quoi leur force robuste et la fleur de leur jeunesse et l'éclat de leur beauté les ont-ils aidés ? C'est comme si rien de tout cela n'avait existé. Il a existé des hommes de toute espèce, par milliers et par milliers, par dizaines de milliers, autant que le sable de la mer ; et ils ont tous quitté cette vie. Certains, qui n'avaient aucune idée de l'heure de leur mort, ont été emportés de façon inattendue, alors qu'ils se tenaient debout, ou assis. Certains étaient en train de manger ou de boire ; d'autres sont morts subitement en voyage ; d'autres encore, qui s'étaient allongés pour trouver un peu de repos dans un sommeil rapide et passager, se sont endormis pour toujours. Certains enfin ont connu l'agonie à leur dernière heure et ont été témoins de visions effrayantes, dont la seule description nous cause une terreur sans borne. Et il y a tant d'autres morts soudaines !
Malheur à toi ! Comme l'âme se lamente à l'approche de la mort, levant les yeux vers les anges, tendant les bras vers les hommes, implorant la pitié - mais elle ne reçoit aucune aide ! Quelle vanité de l'homme, en vérité !
Malheur à toi ! C'est une chose terrible et effrayante que l'âme soit séparée du corps par la force. L'âme s'en va dans les lamentations et le corps est abandonné à la terre. Tous les espoirs mis dans la vanité, le charme, la gloire et les plaisirs des choses terrestres sont alors réduits à néant.
Malheur à toi ! La séparation de l'âme se fait dans les larmes et les lamentations, dans les gémissements et l'affliction !
Malheur à toi ! Ce chemin que nous parcourons avec le corps pour compagnon est très court. La vie n'est que fumée, vapeur, saleté, poussière, cendres, puanteur. Comme la fumée se disperse au vent, comme la fleur des champs décline et se fane, comme le cheval file au galop, comme l'eau s'écoule, comme le brouillard monte de la terre, comme la rosée du matin s'évapore, ou comme l'oiseau fuit à tire-d'aile, ainsi passe la vie dans ce monde. Comme le vent, le temps s'enfuit et les jours de notre vie arrivent à leur terme. Mieux vaut tenir bon plus longtemps et accepter avec amour des épreuves très pénibles dans ce monde plutôt que de se complaire dans mille ans de réjouissances, pour gagner un seul jour du monde à venir. Car le chemin de notre vie sur terre est très court ; il n'apparaît que pour quelque temps, et puis il disparaît. En vérité tout ce qui est agréable, beau et glorieux dans ce monde n'est que vanité et corruption. Car ces choses passent, telle une ombre, et elles sont dans ce monde comme dans un rêve. Celui-ci est en vie, et bientôt il est mort ; aujourd'hui il est parmi nous, et demain il est dans la tombe.
Malheur à toi ! Comme les hommes nés sur cette terre se tracassent en vain ! Nous changeons tous et nous mourrons tous : rois et princes, juges et seigneurs, riches et pauvres, tous tant que nous sommes. Aujourd'hui il se réjouit avec nous, il participe à tous les plaisirs et prend soin de lui-même et demain nous pleurons tous sa mort, dans le deuil et les larmes. O homme ! Viens à la tombe. Contemple celui qui gît. Il n'est pas glorieux, il a perdu sa prestance et sa beauté. Il est tout boursouflé et il commence à empester ! La chair pourrit et se corrompt ; elle est rongée par les vers ; les os apparaissent et le corps est réduit en poussière.
Malheur à toi ! O âme pécheresse, quelle vision effrayante ! Malheur à toi ! Toi qui fus enrichie des sens de l'âme et du corps, créée pleine de sagesse, il n'y a plus en toi ni splendeur, ni prestance, ni beauté. Comment la beauté du corps et la jeunesse splendide ont-elles disparu ? Où est le visage souriant, où sont les yeux qui brillaient ? Où est la langue éloquente d'Aristote ? Où est le souffle, où est la voix douce et agréable ? Où sont les beaux discours de la sagesse, la démarche altière ? Où sont les rêves, les désirs et les vains soucis ? Tout cela a disparu et est mangé des vers. Vois : il en sort de la bouche et des narines, d'autres sortent des yeux et des oreilles, d'autres des intestins ; tout n'est qu'horreur et puanteur.
Malheur à toi ! Contemplant la poussière de la tombe, demandons-nous : «Lequel est roi et noble, lequel est pauvre ? Lequel est maître, lequel esclave ? Lequel a connu la gloire, lequel l'ignominie ? Lequel est sage, lequel fou ? Où sont passés la beauté et les plaisirs de ce monde ? Où sont passées la puissance et la sagesse de cet âge ? Que sont devenus les rêves et les charmes éphémères ? Qu'est devenue la richesse vaine et corruptible ? Où sont les ornements d'or et d'argent ? Où sont les armées d'esclaves prêts à obéir ? A quoi bon les soins pris dans ce monde ? Il ne reste rien de tout cela ; l'homme a tout perdu».
Malheur à toi ! C'est en vain que les hommes nés sur cette terre se tracassent. Je te regarde dans la tombe et ton apparence me paraît terrifiante. Je te regarde et je me mets à trembler et à verser des larmes de tout mon coeur. O mort cruelle et sans pitié ! Qui peut t'échapper ? Tu dissous la race des hommes comme du blé vert.
Ainsi donc, frères, ayant pris conscience de la brièveté de notre vie et de la vanité de ce temps, tenons-nous prêts pour l'heure de la mort ; quittons le tumulte de ce monde et des soucis inutiles ; car ni les richesses, ni la gloire, ni les plaisirs ne seront avec nous après la mort ; rien de tout cela ne descendra avec nous dans la tombe. Seules les bonnes actions nous accompagneront, et nous défendront. Nous étions nus à la naissance, et nous partirons nus. Entendant cela, il ne devrait pas nous suffire de rester assis en silence dans notre cellule, de garder notre langue, de prendre soin de notre âme et de nous lamenter sur nos péchés dans la prière : nous devrions nous cacher sous terre pour pleurer nos péchés tant que nous sommes encore en vie, et vivre en luttant jusqu'à la mort pour l'amour de Dieu. Nous savons que nous devons bientôt mourir ; quittons donc avant la mort ce corps corruptible, puisqu'après la mort, il restera corruptible jusqu'au Jour où le Seigneur Dieu nous ressuscitera d'entre les morts et nous accordera la vie immortelle dans le Royaume éternel. Amen.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire