samedi 15 janvier 2011
La Lumière du Thabor n°29. Chronique 1ère partie.
CHRONIQUE
PREMIERE PARTIE
LES EVÊQUES DU NOUVEL AGE
Nous pouvons énumérer les évêques établis dans les Eglises par les Apôtres et leurs successeurs, jusqu'à notre époque : aucun d'entre eux n'a pensé ni enseigné rien qui ressemble aux idées folles de ces propagateurs de fausses doctrines.
Saint Irénée de Lyon, Contre les Hérésies, 3, 3:1.
Le critère des canons ecclésiastiques
Dans nos sociétés, nous sommes informés, surinformés, tellement peut-être que nous ne pouvons plus faire le tri entre les images ou les écrits qui nous sont heureusement offerts, faute de critères. Tant de livres paraissent chaque année que la culture en devient complètement éclatée, morcelée, très souvent sans point d'attaches : on vous justifie le végétarisme par Nicolas de Cues ou l'hésychasme par Georges Sand.
Au contraire, les orthodoxes ont des critères pour apprécier les événements ecclésiastiques : ce sont les dogmes, les canons et la tradition de l'Eglise. Nous avons des limites, des panneaux indicateurs, des cartes spirituelles, pour ne pas errer sans fin dans l'infini de l'imagination et le vague de la création humaine. Prenons les canons apostoliques : leur autorité est proclamée nettement au Sixième Concile Oecuménique (canon 2) et au Septième Concile Oecuménique dans lequel la tradition écrite et non écrite de l'Eglise a été dogmatisée. Dans son premier canon, le Septième Concile Oecuménique affirme qu'il faut observer en tout les saints et divins canons, et dans son deuxième canon, il ordonne qu'on ne doit pas sacrer un évêque s'il ne promet, par écrit, de garder les canons. Ainsi, toujours dans le deuxième canon du Septième Concile Oecuménique, les divins canons sont mis sur le même plan que les Saints Evangiles, les Epîtres de l'Apôtre Paul et toute la Sainte Ecriture. Le même texte précise que le candidat à la consécration épiscopale ne doit pas lire les canons en passant, mais «en cherchant à en comprendre le sens». Il est conduit dans cette lecture par les commentaires patristiques des canons ecclésiastiques, dont le plus célèbre est, depuis deux siècles, le Pidalion de saint Nicodème de l'Athos qui fait autorité dans l'Eglise Orthodoxe.
En aucun cas les canons ne peuvent être dits relatifs, ou considérés comme «secondaires», ou comme liés à un contexte socio-culturel, etc... Raisonner ainsi, c'est tomber sous la condamnation du Septième Concile Oecuménique, et c'est imiter en cela les fossoyeurs de l'orthodoxie que furent, en notre siècle, dans le patriarcat de Constantinople, le Patriarche Athénagoras et son disciple le Métropolite Athénagore de Thyatire qui traitaient les saints canons d'«opinions humaines», et de «formes de stupidité et de haine».
Prenons les canons 45 et 46 des Apôtres, qui sont d'ailleurs confirmés par bien d'autres canons : «l'évêque, le prêtre ou le diacre qui ne fait que prier avec des hérétiques doit être excommunié ; mais s'il leur a permis d'exercer leurs fonctions de clerc, qu'il soit déposé» (canon 45) ; «l'évêque, le prêtre ou le diacre qui a reconnu le baptême ou le sacrifice des hérétiques, nous ordonnons qu'il soit déposé : quel accord peut-il en effet exister entre Christ et Belial, et quelle part peut avoir l'infidèle avec le fidèle ?» (canon 46). Ni le texte, ni aucun commentaire patristique ne dit que par «prière» il faudrait ici seulement entendre la concélébration de la liturgie. Bien au contraire, saint Nicodème dit explicitement qu'il s'agit de toute prière, privée ou publique. De même, le Septième Concile Oecuménique ne laisse pas entendre qu'il y aurait deux catégories de canons, les essentiels et les secondaires, ni qu'on pourrait considérer les canons comme «relatifs», contrairement à ce que l'on enseigne dans certains instituts. Certes, quand il n'y a plus d'empire, il est évident que les canons liés à la présence d'un empereur ne s'appliquent pas ; mais ceux qui concernent la prière commune avec les hérétiques, pourquoi ne s'appliqueraient-ils plus ? A moins que les hétérodoxes ne reviennent sur les doctrines qu'ils ont ajoutées ou retranchées par rapport à la foi pure -or, un tel retour ne s'esquisse pas dans les Eglises hétérodoxes aujourd'hui.
Que l'on prenne donc comme critère ceux qui nous ont été transmis par la tradition apostolique et que l'on apprécie alors les doctrines nouvelles des «évêques du Nouvel Age». En agissant ainsi, on ne juge pas les fautes personnelles des hommes, mais on accomplit son devoir de chrétien orthodoxe, conscient que la foi orthodoxe n'est pas un individualisme de plus, mais le lien commun des disciples du Seigneur Jésus Christ.
Ceux qui transgressent les canons qu'ils ont promis de préserver et d'appliquer ne sont plus des pasteurs, mais des loups ravisseurs.
Nous publions ici sous ce titre des «Evêques du Nouvel Age», un article paru dans Orthodox Christian Witness, journal du diocèse américain de l'Eglise des Vrais Chrétiens Orthodoxes, qui relève et commente les discours et actes de certains hiérarques orthodoxes impliqués dans le syncrétisme et l'oecuménisme1.
L'Apôtre Mahomet
«A quoi doit-on s'attendre ?» Telle est la question qu'on pose, non sans crainte, lorsqu'on entend les déclarations des évêques «orthodoxes» du nouvel âge. On a entendu des choses affreuses : on craint pis encore.
Tel est le cas pour la récente déclaration du Patriarche Parthénios d'Alexandrie, qui a dit :
«Le prophète Mahomet est un apôtre. Il est un homme de Dieu, qui a travaillé pour le Royaume de Dieu et a créé l'Islam, religion à laquelle appartiennent un milliard d'individus... Notre Dieu est le Père de tous les hommes, même des musulmans et des bouddhistes. Je crois que Dieu aime les musulmans et les bouddhistes... Si je parlais contre l'islam ou le bouddhisme, je ne serais pas en accord avec Dieu... Mon Dieu est aussi celui des autres hommes. Il n'est pas Dieu que pour les orthodoxes. Telle est ma conviction» (Orthodox Typos, n 854).
Le périodique grec Epignosis (déc. 1989, n20, Thessalonique), commente ainsi l'opinion du Patriarche Parthénios :
«Ainsi, "Mahomet est un apôtre", et les nouveaux-martyrs [qui furent tués parce qu'ils n'acceptaient pas l'islam], en conséquence, ne sont pas "en accord avec Dieu".
«Nous croyons, nous aussi, que Dieu est le Père de tous les hommes et qu'Il aime et les musulmans et les bouddhistes. Dieu aime l'humanité, mais Il n'aime pas le mensonge et la tromperie. Il aime les musulmans et les bouddhistes, mais non le mahométanisme ni le bouddhisme. Tous les chrétiens agissent de même : ils aiment le pécheur mais haïssent le péché. Ils aiment les hérétiques mais détestent l'hérésie. Ils aiment la victime de la tromperie, et haïssent cette dernière».
Epignosis fait ensuite remarquer que ceux qui continuent de commémorer Parthénios comme Patriarche Orthodoxe, «quoiqu'ils puissent fort bien ne pas servir eux-mêmes le Nouvel Age de façon consciente», méritent néanmoins «qu'on pleure sur eux».
Tout aussi lamentable, source de larmes et de douleur pour les chrétiens orthodoxes, est le fait que cette déclaration n'est pas isolée. Il apparaît au contraire que le jugement ici exprimé par le Patriarche fait partie d'un programme préparé de longue main, qui se déroule peu à peu sous nos yeux.
Syncrétisme et congratulations
Déjà, en décembre 1972, le Patriarche Dimitri avait alarmé le monde orthodoxe dans son message de congratulation adressé aux musulmans à l'occasion de leur Bairam, l'une des deux fêtes qui suivent le jeûne du Ramadan.
Voici comment le journal Orthodox News du 15 décembre 1972 a rapporté les paroles de Dimitri :
«A l'occasion du Bairam, le Patriarche Oecuménique Dimitri s'est adressé à tous les musulmans de par le monde, en ces termes :
Le Grand Dieu unique de tous -nous tous qui L'adorons et Lui vouons un culte sommes Ses enfants- désire que nous soyons sauvés et que nous soyons frères. Quoique nous appartenions à des religions différentes -ayant néanmoins tous appris et reconnu que le Dieu Saint est l'origine et la fin de toutes choses- Il désire que nous nous aimions et que, en pensée comme en actes, nous nous comportions les uns envers les autres en suivant uniquement le bien. Tel est le commandement que, pour l'heure présente, nous donnons au monde : amour et bonté. Bien sûr, tous les bons et fidèles musulmans sont emplis du même idéal, et recevrons avec la même joie ce message de fraternité en Dieu, lequel vous est adressé en cette grande fête de l'islam.
Avec prières congratulatoires, amour et sentiments de bonne volonté mutuelle des fidèles chrétiens, Dimitri de Constantinople».
Malheureusement, la vérité est que «tous les bons et fidèles musulmans» ne sont pas, n'ont pas été, et, s'ils observent fidèlement les préceptes du Coran, ne seront probablement jamais emplis des mêmes idéaux.
Les droits de l'homme dans les limites du Coran
L'attitude courante de l'islam à l'égard de tout ce qui n'est pas lui est prouvée par les incidents révoltants que le Service de Presse Oecuménique a rapportés (Ecumenical Press Service, Janv. 1-5, 1990). Quoiqu'on précise que ces pratiques ont maintenant cessé, le périodique en question indique que durant les années 80, en Iran, les chrétiens «étaient fréquemment exposés aux attaques des ayatollahs et des mullahs pendant qu'ils célébraient la sainte communion... Les fidèles étaient molestés, les calices de la communion vidés et souillés». Le même rapport poursuit que des gardes révolutionnaires islamiques entraient fréquemment dans les écoles catéchétiques chrétiennes pour «s'assurer qu'on y enseignait Jésus Christ selon la foi islamique, c'est-à-dire comme un précurseur de Mahomet, et non comme le Fils de Dieu. Ceux qui transgressaient cette "loi" étaient bannis du pays ou traînés devant un tribunal islamique».
Ces incidents d'Iran ne sont pas des anomalies locales, ni des bavures s'écartant de la norme ordinaire des gouvernements musulmans, qui ne sont pas spécialement connus pour être des champions des droits de l'homme. Les Turcs ottomans, par exemple, avaient -jusque dans les pays arabes musulmans- une réputation d'inhumanité. Lorsqu'ils envahirent l'Albanie, les Ottomans coupèrent la langue à des dizaines de milliers de parents chrétiens, afin qu'ils ne pussent enseigner la foi chrétienne à leurs enfants. En Serbie, en Bulgarie, en Roumanie, des villages entiers de chrétiens -hommes, femmes et enfants- furent empalés sur des milliers de pieux plantés le long de chaque côté des routes. En Grèce, les mêmes massacres se produisirent fréquemment, accompagnés par le «ramassage des enfants» -des milliers de jeunes chrétiens, garçons et filles, arrachés à leurs parents et convertis de force. Dans notre siècle, le génocide du peuple arménien perpétré par les Turcs et ignoré de la majeure partie du globe, inspira Hitler et ses Nazis dans leur résolution d'exterminer les Juifs et autres peuples qui ne cadraient pas avec leurs plans.
De nos jours, le Rapport pour 1989 du Département d'Etat aux Droits de l'Homme enregistre que cette litanie de cruautés se poursuit sans répit dans les pays musulmans. Ce Rapport est accablant sur la question des Droits de l'Homme dans «l'aire coranique». L'Egypte comme la Turquie sont accusées de torturer les prisonniers ; le Rapport signale qu'en Turquie des enfants ont souvent été victimes de la torture. La Libye est également citée pour non-respect des droits de l'homme. En Syrie, des droits aussi fondamentaux que la liberté de parole et d'assemblée sont chose inconnue. Irak et Iran n'ont que mépris pour les droits de l'homme. En Arabie Saoudite, les femmes n'ont aucun droit, les églises chrétiennes sont interdites, et les assemblées chrétiennes ne sont autorisées que sur permission spéciale.
Le Coran même est plein d'exhortations engageant les fidèles musulmans à faire la guerre contre les non-musulmans. Citons au hasard :
«Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu, ni au Dernier Jour, ni ne respectent ce qui a été interdit par Dieu et Son Prophète, ni ne reconnaissent la Religion de Vérité, (même s'ils sont) des Gens du Livre, jusqu'à ce qu'il payent la Jizya, en se soumettant volontairement, et se considèrent comme sujets» (sourate 9, 29).
«O vous les croyants ! Combattez les Incroyants qui vous entourent, et qu'ils vous trouvent durs» (sourate 9, 123).
«C'est pourquoi, quand vous rencontrerez les Infidèles (au combat), frappez-les à la nuque ; à la longue, quand vous les aurez totalement soumis, mettez (sur eux) une chaîne solide» (sour. 47, 4).
Ailleurs même, pour éviter que des musulmans d'esprit conciliateur ne «faiblissent» et ne montrent de la répugnance pour la guerre et le sang versé, la sourate deuxième du Coran prend bien soin de les avertir et de les tancer :
«La lutte vous est commandée, et vous ne l'aimez pas. Mais il se peut que vous n'aimiez pas une chose qui est bonne pour vous, et que vous en aimiez une qui est mauvaise pour vous. Mais Dieu sait et vous ne savez pas» (sourate 2, 216).
Cette attitude belliqueuse, les écrivains musulmans contemporains la confirment et l'encouragent. En voici quelques exemples :
«La religion musulmane est fondée sur la recherche de la domination, du pouvoir, de la force et de l'autorité» (Muhammed al-Mutti Bakhit, Haquiaat al-Islam, Le Caire, 1926).
«L'expansion de l'islam est militaire. Il existe une tendance qui consiste à essayer de s'en défendre et nous n'avons pas à le faire. L'une des injonctions du Coran est précisément que l'on doit livrer bataille pour l'expansion de l'islam» (Dr. Ali Issa Othman, cité par Charis Waddy dans The Muslim Mind, Longmans, London, 1976).
Comme le note l'écrivain Issa Khalil (Epiphany, vol.10, n3), «deux éminents réformateurs musulmans modernes, dans la deuxième partie du XIXème siècle et au début du vingtième, Jalalu-iddin al-Afghani et Muhammed Abduh, se sont plaints que la religion islamique, qui fut fondée sur la victoire et le triomphe militaires, et qui a toujours pour objectif la conquête de nouveaux territoires et la victoire finale, était, en leur temps, sous la domination des étrangers». Et Khalil continue en remarquant que ces auteurs musulmans affirment que quiconque lit ne serait-ce qu'un chapitre du Coran pourra juger sans la moindre hésitation que les musulmans sont censés devenir, par rapport aux fidèles de toutes les religions, des guerriers hors de pair ; amener la science militaire au plus haut degré de perfection ; inventer les machines les plus destructrices, répandre et développer la physique et la chimie... On ne peut néanmoins découvrir sans étonnement que toutes ces choses... ont été développées par les fidèles de la religion de la paix et de la douceur, et non par les adeptes de celle de la guerre et de la conquête ! (Al-Urwat al-Wuthga, Beirut, Dar el-Kitab 1970, p.65).
En d'autres termes, le regret qui semble soucier certains chefs musulmans de l'époque moderne, c'est que leurs sectateurs n'aient pas été les premiers à promouvoir la bombe atomique ! En tout cas, que deviennent les idéaux d'amour et de bonté dont le Patriarche Oecuménique nous dit que tous les musulmans sont emplis ?
Qui est l'«unique Grand Dieu de tous» ?
A la lumière de ces passages du Coran et des écrivains musulmans contemporains que nous venons de citer, la salutation fraternelle que le Patriarche Oecuménique Dimitri vient d'adresser aux musulmans ressemble plutôt à des efforts en vue d'amadouer un ennemi brutal et belliqueux. Plus grave, cependant, son affirmation d'un «grand Dieu unique de tous» auquel tous, chrétiens et musulmans, serions censés rendre «le culte et l'adoration» : ce qui est purement et simplement faux. Les musulmans n'adorent pas le grand Dieu unique de tous, la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit. L'assertion du Patriarche n'exprime que le point de vue syncrétique ou franc-maçon.
Les musulmans eux-mêmes soulignent avec force qu'ils n'adorent pas le Dieu que les chrétiens adorent, et c'est parfaitement exact. Toutefois, vu que le Patriarche Parthénios est allé jusqu'à hausser Mahomet au rang d'«apôtre de Dieu», nous nous sommes procurés un exemplaire du Coran pour voir ce que ce nouvel «apôtre» enseigne sur Notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ et sur la Sainte Trinité. Voici, en deux colonnes, les passages du Coran et ceux de la Sainte Ecriture, mis en regard afin que le lecteur puisse les comparer et s'assurer qu'en vérité chrétiens et musulmans n'adorent pas le même Dieu.
Coran
Oui, il en est de Jésus comme d'Adam auprès de Dieu ; Il l'a créé de terre, puis lui a dit : «Sois» : et il est.
(sourate 3, 59).
Nouveau Testament
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout a été fait par Lui ; et sans Lui rien n'a été fait de ce qui a été fait... Et le Verbe est devenu chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, comme celle du Fils Unique du Père, plein de grâce et de vérité. (Jean 1, 1-3, 14).
Christ Jésus le fils de Marie était (seulement) un prophète de Dieu... Ne dis pas «Trinité», cesse : cela vaudra mieux pour toi. Car Dieu est un Dieu Unique ; gloire à Lui, (Il est si haut qu'Il est) bien loin d'avoir un Fils.
(sourate 4, 171).
Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu, et quiconque aime Celui qui l'a engendré aime aussi Celui qui est né de Lui... Car ils sont trois qui rendent témoignage dans le Ciel, le Père, le Verbe et l'Esprit Saint ; et ces trois sont un. (1 Jean 5, 1 et 7).
Blasphémateurs, en vérité, ceux qui disent que Dieu est le Christ, fils de Marie.
(sourate 5, 17).
Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l'antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils, n'a pas non plus le Père. (1 Jean 2, 22-23).
Oui, ils blasphèment ceux qui disent : «Dieu est le Christ, fils de Marie»... Oui, ils blasphèment ceux qui disent : «Dieu est l'un des trois dans une Trinité» ; car il n'est de Dieu qu'un Dieu Unique. S'ils ne renoncent pas à leur parole (blasphématoire), en vérité, un terrible châtiment atteindra ceux d'entre eux qui blasphèment.
(sourate 5, 72, 73).
Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. Amen.
(Matthieu 28, 18-20).
Christ, le fils de Marie, n'était rien de plus qu'un prophète ; nombreux les prophètes qui s'en sont allés [sont morts] avant lui. Sa mère était une femme de vérité. L'un et l'autre devaient prendre (chaque jour) leur nourriture. Vois comment Dieu leur manifeste Ses Signes ; vois, ensuite, en quelles manières ils s'égarent loin de la vérité !
(sourate 5, 75).
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ : Lui qui, existant en forme de Dieu, n'a pas regardé comme une usurpation d'être l'égal de Dieu (Philippiens 2, 5-6). Mais quand la plénitude des temps fut venue, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la Loi, afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la Loi, et que nous reçussions l'adoption filiale.
(Galates 4, 4-5).
Les Juifs appellent Uzaïr Fils de Dieu, et les chrétiens appellent le Christ Fils de Dieu. C'est un mot de leur bouche ; (en cela) ils ne font qu'imiter ce que les Infidèles de jadis disaient. Que la malédiction de Dieu soit sur eux ; comme ils sont égarés loin de la Vérité ! (sourate 9, 30).
Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant (Jn 6, 69). Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, s'est manifestée, nous enseignant à renoncer à l'impiété et aux convoitises de ce siècle, pour vivre avec tempérance, justice et piété, dans le monde présent ; en attendant la bienheureuse espérance et la glorieuse manifestation de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ (Tite 2, 11-13).
A la lecture de ces textes, tout être doué d'un minimum d'intelligence se rend compte que le Nouveau Testament et le Coran ne peuvent pas être en même temps tous les deux vrais et inspirés de Dieu. Si l'un l'est, l'autre ne l'est pas, puisqu'ils se contredisent sur tous les points essentiels. Si Mahomet est, comme l'affirme le Patriarche Parthénios, un «apôtre de Dieu», alors ni Jean l'Evangéliste, ni saint Paul, ni saint Matthieu, ni aucun des autres, n'en sont.
Or, c'est bien pour cela qu'un nombre innombrable de milliers de Nouveaux Martyrs ont été tués par les musulmans -parce que les Nouveaux Martyrs proclamaient avec saint Jean, le disciple bien-aimé, que quiconque nie le Fils n'a pas non plus le Père, et que celui qui nie le Père et le Fils est de l'esprit de l'antichrist.
Qui devons-nous donc croire et suivre ? Les Apôtres et les Nouveaux Martyrs, ou le Patriarche Parthénios ? Les Nouveaux Martyrs, qui ont versé leur sang pour confesser la Foi révélée, ou les musulmans qui, fidèles aux injonctions de leur Coran, les ont massacrés ?
Le Coran renferme une multitude d'autres passages anti-chrétiens, analogues à ceux que nous venons de mentionner. C'est aussi ce qui a provoqué l'effarement quand le Métropolite Pitirim de Volokolamsk, chef du Service des Publications du Patriarcat de Moscou, a déclaré devant la télévision soviétique : «Lorsque j'aurai ma propre imprimerie, je publierai le Coran d'après les plus anciens manuscrits appartenant aux disciples du prophète Mahomet, et j'en ferai cadeau aux mahométans soviétiques» (Vestnik Khristianskogo Informatsionnogo Tsentra, # 31, 26 septembre 1989, p. 2-3).
Comme le remarque un écrivain ecclésiastique : «Il faut noter que le service des publications du Patriarcat de Moscou n'a jamais publié un seul catéchisme orthodoxe de large diffusion».
Des corans pour les musulmans, aucun catéchisme pour les chrétiens orthodoxes...
Cependant, le Bangladesh vient d'interdire l'importation d'une traduction du Nouveau Testament en bengali, langue officielle du pays, parce que, selon le texte officiel du gouvernement, le Nouveau Testament contient «des affirmations contestables». Comme le fait remarquer le périodique One World (mai 1990) : «Certains groupes musulmans intégristes se sont, semblent-ils, émus de la popularité [du Nouveau Testament] parmi les musulmans bengalis», et ainsi, contre la constitution qui garantit la liberté religieuse dans le pays, les Saintes Ecritures en ont été bannies.
Néanmoins, en dépit de l'hostilité ouverte que le Coran et les musulmans contemporains manifestent à l'égard de tout ce qui est chrétien, il se trouve maintenant des évêques orthodoxes qui désirent eux-mêmes répandre une littérature islamique et anti-chrétienne.
Nous avons attendu des mois
On le voit, devant tous ces développements lamentables, le titre de notre article n'a rien de forcé ni d'exagéré. Une telle situation nous place à coup sûr hors des limites de la simple hérésie : il ne s'agit de rien de moins que d'une indifférence absolue à l'égard de la vérité et du mensonge2.
Il est déjà triste que le Patriarche Oecuménique Dimitri, le Patriarche Ignace d'Antioche, l'Archevêque George Khodre du Mont Liban, le Patriarche Parthénios d'Alexandrie et le Métropolite Pitirim de Volokolamsk ont tous exprimé publiquement des sentiments syncrétistes à l'égard du mahométanisme ; mais que dire de ces évêques et de ces prêtres qui participent à la liturgie avec eux en les disant «concélébrants en Christ», ou qui les commémorent comme «dispensant fidèlement la parole de vérité» ? Que dire aussi de ceux qui continuent de les honorer comme de vrais évêques, demandent leur bénédiction et baisent leur main ? Ne sont-ils pas, comme le dit Epignosis, dignes de larmes ?
Amis lecteurs ! nous avons attendu des mois avant de nous résoudre à publier le présent article, espérant que se dresserait ne fût-ce qu'un seul évêque d'une des Eglises dites «officielles» pour protester contre les propos scandaleux tenus par le Patriarche Parthénios et consorts. Hélas, personne n'a repris le Patriarche, personne ne l'a sommé de se rétracter. N'ont-ils pas suffisamment prouvé par là que le seul caractère «officiel» qu'ils aient, c'est celui de membre reconnu et diplômé d'une organisation religieuse syncrétiste à l'échelon mondial -le Conseil Mondial des Eglises ?
Il n'y a eu qu'une seule réponse : celle de l'Evêque Maxime du diocèse de Pittsburg de l'Archidiocèse Grec, parue dans le journal L'Illuminateur de janvier-février 1990 (p. 4). Article correctement écrit, quoique en partie incomplet et fallacieux.
Il est incomplet parce que l'Evêque Maxime fait de grands détours pour ne pas mentionner le nom de Parthénios -le passage qui fait le plus explicitement référence au Patriarche étant celui-ci : «l'auteur... porte toute la responsabilité» de ce qu'il a dit. Nous en sommes, certes, d'accord ; mais que dire de ceux qui continuent de concélébrer avec lui et de le commémorer comme s'il était un évêque chrétien orthodoxe ?
Dans sa réponse, l'Evêque Maxime écrit encore que «notre Patriarcat Oecuménique et notre Archidiocèse, ou tout autre chrétien orthodoxe qui respecte son nom de chrétien» ne croit pas ce qu'enseigne «l'auteur» en question.
Il semblerait que l'Evêque Maxime tâche d'insinuer aussi discrétement que possible que Parthénios ne respecte pas son nom de chrétien orthodoxe. Ce que nous accordons également.
Toutefois, qu'en est-il du Patriarche Oecuménique Dimitri, que nous citions à l'instant, du Patriarche Ignace d'Antioche, de l'Archevêque George Khodre du Mont Liban, qui ont tenu des propos substantiellement identiques à ceux du Patriarche Parthénios ? Que dire de la promesse faite par le Métropolite Pitirim d'imprimer le Coran et ses exhortations anti-chrétiennes ? Ces hiérarques respectent-ils leur nom de chrétien ? Il ressort de ce qu'écrit l'Evêque Maxime que, selon lui, la réponse est non. Dès lors comment peuvent-ils se respecter en tant qu'évêques chrétiens orthodoxes ? L'Evêque Maxime continue-t-il de commémorer ces évêques ou de concélébrer avec eux -ou de le faire avec ceux qui les commémorent ou concélèbrent avec eux- bien qu'ils n'aient pas rétracté leurs déclarations, qui ont été faites ouvertement et publiquement ? Hiérarque orthodoxe, l'Evêque Maxime a pris l'engagement, le jour de sa consécration, de défendre les saints canons et la Sainte Tradition de l'Eglise. D'une seule voix, les saints canons et la Sainte Tradition de l'Eglise nous enseignent qu'il faut défendre la foi contre ceux qui l'altèrent et rompre la commmunion avec ceux qui persistent dans leur hérésie. Citons, par exemple, le canon 15 du Concile Premier-Second :
«...Pour ceux qui, à cause d'une hérésie condamnée par les Saints Conciles ou par les saints Pères, rompent la communion avec leur président3, parce qu'il prêche publiquement l'hérésie et l'enseigne tête nue dans l'Eglise, ceux-là non seulement ne sont pas passibles des peines canoniques pour s'être séparés eux-mêmes de la communion avec leur prétendu évêque, avant tout jugement synodal ; mais encore, ils doivent être estimés dignes de l'honneur qui leur revient parmi tous les Orthodoxes. Car ce ne sont pas des évêques, mais de faux-évêques et de faux-docteurs qu'ils ont condamnés ; et loin de diviser l'unité de l'Eglise par un schisme, ils ont au contraire tout fait pour préserver l'Eglise des schismes et des divisions.»
Ce n'est point là fanatisme, exclusivisme, ni intolérance ; mais le moyen traditionnel (appartenant à la Tradition avec un grand T) employé par la Sainte Eglise depuis une antiquité vénérable, pour protéger son troupeau de la contagion et du fléau de l'hérésie. Des parents prudents qui aiment leurs enfants les laissent-ils jouer avec des camarades grippés ou pestiférés ? De même, les bons et fidèles pasteurs de l'Eglise ne laissent pas les fidèles prier avec des clercs ou des laïcs atteints de la maladie de l'hérésie.
Dans son article, l'Evêque Maxime ajoute que «s'il y a une quelconque vérité dans les autres religions, cette vérité fait signe vers le christianisme, qui est la vraie religion ; elle est un pressentiment du salut dans le Seul Nom, sous le ciel, par lequel le salut soit donné, le Nom de Jésus le Sauveur (voir Matthieu 1, 21 et Actes 4, 12)». En soi, ce que dit ici l'Evêque Maxime est exact.
Le Conseil Oecuménique des Eglises :
dépassement du christianisme.
Malheureusement, la réponse de l'Evêque Maxime est aussi fallacieuse, dans la mesure où il se révèle que le Patriarcat Oecuménique et l'Archidiocèse Grec, dont il dépend, ont une opinion toute différente de la sienne au sujet du salut «dans le Seul Nom sous le ciel par lequel le salut soit donné». On sait que le Patriarcat Oecuménique et l'Archidiocèse Grec, tout comme les autres juridictions de l'Orthodoxie Mondiale, sont membres officiels et organiques du Conseil Mondial des Eglises.
Or, que sont les orthodoxes dans le CME jusqu'à aujourd'hui ?
Lors d'une rencontre officielle d'un comité du CME qui a eu lieu à Barr, en Suisse, du 9 au 15 janvier 1990, vingt et un représentants orthodoxes, protestants et catholiques-romains ont publié un texte de 2500 mots sur «le pluralisme religieux : perspectives et affirmations théologiques». Ces vingt et un membres, au nom de leurs Eglises respectives, ont évoqué la nécessité «d'une théologie des religions plus adéquate» -ils semblent penser que tout ce que l'Eglise enseigne depuis des siècles sur les fausses croyances et l'idôlatrie ne suffit pas- et, dans la section consacrée à la christologie, ils affirment : «qu'en Jésus Christ, le Verbe incarné, toute la famille humaine a été unie à Dieu par un lien et un pacte irrévocables. La présence salvifique de l'activité de Dieu dans toute la création et l'histoire humaine a pour point focal l'événement christique» ; mais ils ajoutent «parce que nous avons vu et expérimenté bonté, vérité et sainteté chez ceux qui suivent d'autres routes et chemins que celui de Jésus Christ... nous reconnaissons la nécessité de dépasser une théologie qui fait strictement dépendre le salut d'un engagement personnel explicite envers Jésus Christ».
(Service de Presse Oecuménique, 16-31 janvier 1990).
Ainsi, malgré les sentiments de l'Evêque Maxime -sans compter qu'il est lui-même profondément impliqué dans l'oecuménisme- ses supérieurs hiérarchiques, par la voix de leur représentants officiels au Conseil Mondial des Eglises, ont «dépassé» la théologie exprimée dans les Actes des Apôtres (4, 10-12) :
«Sachez tous, et que tout le peuple d'Israël sache que c'est par le Nom de Jésus Christ de Nazareth, que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. Jésus est "la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l'angle". Il n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés».
Mais, tandis qu'en Suisse, les représentants orthodoxes, protestants et catholiques formulaient officiellement leur «théologie des religions» pour le CME, d'autres événements se déroulaient en Union Soviétique.
OMMM, OMMM, OMMM
chez Gorbatchev
Dans un article de Mother Earth News de mars-avril 1990, Ben Finney décrit un événement à peu près contemporain de la réunion des représentants du CME en Suisse. Voici ce qu'il écrit :
«Vers la mi-janvier, un groupement très oecuménique de chefs spirituels -allant des rabbins en habits sévères, des prêtres orthodoxes russes aux longues barbes et des swamis hindous enveloppés dans leur robe, jusqu'aux chamans indiens d'Amérique aux plumages barriolés- accompagné de parlementaires venus du monde entier et d'un ensemble choisi de scientifiques intéressés par les questions d'environnement, s'est réuni dans le centre de conférence Armand Hammer, sur les rives enneigées de la Moscova, pour le Forum Général sur l'Environnement, la Survie et le Développement de l'Humanité.
Ce forum en soi représente une sorte de prise de conscience collective : les scientifiques de l'environnement venaient essayer de convaincre les hommes politiques et les chefs spirituels de lancer une campagne internationale pour sauver la terre, tandis que, de leur côté, les chefs spirituels conseillaient aux savants et aux technologues de changer de conduite et d'apprendre comment protéger l'environnement. Nous attendions tous avec impatience le discours de conclusion, qui devait être prononcé -du moins l'avait-on promis- par Gorbatchev. Donc, à la fin de la dernière session les congressistes furent emmenés en car au Kremlin où, une fois passés les murs de la forteresse, nous fûmes conduits dans la vieille salle de réunion du Soviet Suprême -celle qu'on voit dans les vieilles bandes d'actualité, où une immense statue de Lénine en pied, le bras levé et le poing fermé, se dresse menaçante au-dessus des intervenants.
Après l'attente de rigueur, Gorbatchev, suivi du Ministre des Affaires Etrangères Chevardnaze, entrèrent dans la pièce et, tandis que, debout, nous applaudissions, gagnèrent leur siège sur l'estrade des orateurs. Les temps avaient évidemment changé depuis les campagnes anti-religieuses de Lénine et de Staline car, aux côtés de Gorbatchev, de Chevardnaze et d'un académicien, E. Velikhov, s'assirent sur la même estrade l'Evêque James Park Morton de New York, et, magnifique avec sa robe noire, son haut chapeau blanc et sa belle barbe, le Métropolite Pitirim de Volokolamsk. Cette association de leaders politiques, scientifiques et religieux était délibérée : de fait, ce Forum Général était officiellement l'invité commun du Soviet Suprême, de l'Académie soviétique des sciences, et des "Communautés religieuses de l'Union Soviétique".
Mais, quoique nous fussions, alors, déjà plus ou moins préparés à voir un prêtre orthodoxe russe tenir une telle place d'honneur, nous ne nous attendions pas vraiment à l'invocation spirituelle qui ouvrit la réunion. Un mince swami hindou, drapé dans une robe de couleur ocre et la peau barbouillée de peinture blanche, monta à la tribune et, après quelques mots, soigneusement pesés, d'invite à la réflexion, nous demanda de "répéter trois fois après lui : Ommm... ommm... ommm". Personne ne resta muet. En un rien de temps, cette figure digne de Gandhi nous avait amenés, tous tant que nous étions, Gorbatchev, Chevardnaze, et les autres participants venus du monde entier, à faire résonner le ommm dans cette citadelle du matérialisme désormais battant de l'aile, cependant que, du fond de la salle, témoin glacé d'un autre âge, Lénine fixait la scène de son regard farouche.
Après un certain nombre de discours -dont un appel vibrant à l'action au nom d'Allah, lancé par le grand mufti de Syrie-, Gorbatchev prit à son tour la parole et prononça un discours soigneusement étudié, en faveur de la protection de l'environnement».
Des incantations aux divinités hindouistes... «A quoi doit-on s'attendre4 ?»
Il y a quelque temps, un membre de notre clergé reçut la visite d'un groupe d'étudiants en théologie appartenant au nouveau calendrier et qui voulaient savoir pourquoi notre diocèse n'est pas en communion avec eux et pourquoi nous n'étions pas membres du CME. Le représentant de notre Eglise répondit que la raison pour laquelle nous n'étions pas en communion avec eux, étaient que nous ne croyions pas que leurs évêques fussent orthodoxes. Toutefois, vu les événements de ces derniers temps, il est clair que nous devons rectifier quelque peu notre jugement. Nous devons maintenant poser la question : en quoi les évêques en question sont-ils, même nominalement, chrétiens ? Quelqu'un peut-il, sur la base de critères bibliques, apostoliques, patristiques et canoniques, nous répondre sur ce point ?
Nous savons que le Fils de Dieu est venu
Etant donné qu'aucun hiérarque -pas un seul- d'entre les nouveaux calendaristes et les oecuménistes n'a demandé à ces clercs du Nouvel Age de renoncer à leurs déclarations publiques d'apostasie, et puisque tous les orthodoxes dits officiels continuent de les commémorer et de concélébrer avec eux -bref, le moulin continue de tourner- nous devons en conclure qu'ils sont animés de l'un des sentiments suivants :
1) Ils ne sont pas d'accord avec ce que font leurs collègues, mais n'ont pas le courage de rien faire à ce sujet, parce qu'ils pourraient y perdre leur salaire ou leur situation.
Ou :
2) Ils ne sont pas d'accord, mais dans un esprit totalement fidèle à l'analyse protestante et congrégationaliste, mais pas le moins du monde orthodoxe, ils répondraient : «Ce que disent ces évêques n'est pas mon affaire», ou «Ce n'est que leur opinion personnelle». Pourtant la Sainte Tradition est très claire sur le fait qu'on doit se séparer des évêques qui enseignent l'erreur «tête nue» ; outre cela, des évêques orthodoxes ne peuvent avoir d'«opinions privées» qui soient en opposition avec ce que l'Eglise a toujours enseigné -et qui, assez curieusement pour des opinions privées, sont d'ailleurs clamées sur les toits par tous les médias.
Ou :
3) Ils ne se sentent pas concernés par ce que leurs compagnons et collègues dans l'épiscopat enseignent.
Ou :
4) Ils sont pleinement d'accord avec cet enseignement.
Que dire du clergé et des fidèles qui appartiennent à des juridictions dirigées par ces hiérarques du Nouvel Age ? On en trouverait, parmi eux, qui ne sont pas d'accord avec leurs évêques ; mais cela revient à dire : «Je suis dans ce train, mais je ne vais pas là où va la locomotive». Le malheur est que par leur appartenance et leur participation à ces juridictions modernistes, ainsi que par le soutien moral et financier qu'ils leur apportent, ils se constituent responsables de tout ce que leurs hiérarques disent et font.
Sans compter, bien sûr, ceux qui sont pleinement et de tout coeur d'accord avec leurs évêques pro-musulmans et syncrétistes.
Les uns comme les autres -ceux qui sont d'accord, ceux qui affirment ne pas l'être, et les indifférents- «dépassent» le christianisme et sortent de ses limites, à la suite des individus qui les conduisent.
Devant cette évolution, les paroles de saint Jean l'Evangéliste sont particulièrement adaptées à notre époque et nous concernent directement :
«Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et nous a donné l'intelligence pour que nous puissions connaître Celui qui est vrai ; et nous sommes en Lui qui est vrai, dans Son Fils Jésus Christ. Tel est le vrai Dieu, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles. Amen» (1 Jn 5, 20-21).
PREMIERE PARTIE
LES EVÊQUES DU NOUVEL AGE
Nous pouvons énumérer les évêques établis dans les Eglises par les Apôtres et leurs successeurs, jusqu'à notre époque : aucun d'entre eux n'a pensé ni enseigné rien qui ressemble aux idées folles de ces propagateurs de fausses doctrines.
Saint Irénée de Lyon, Contre les Hérésies, 3, 3:1.
Le critère des canons ecclésiastiques
Dans nos sociétés, nous sommes informés, surinformés, tellement peut-être que nous ne pouvons plus faire le tri entre les images ou les écrits qui nous sont heureusement offerts, faute de critères. Tant de livres paraissent chaque année que la culture en devient complètement éclatée, morcelée, très souvent sans point d'attaches : on vous justifie le végétarisme par Nicolas de Cues ou l'hésychasme par Georges Sand.
Au contraire, les orthodoxes ont des critères pour apprécier les événements ecclésiastiques : ce sont les dogmes, les canons et la tradition de l'Eglise. Nous avons des limites, des panneaux indicateurs, des cartes spirituelles, pour ne pas errer sans fin dans l'infini de l'imagination et le vague de la création humaine. Prenons les canons apostoliques : leur autorité est proclamée nettement au Sixième Concile Oecuménique (canon 2) et au Septième Concile Oecuménique dans lequel la tradition écrite et non écrite de l'Eglise a été dogmatisée. Dans son premier canon, le Septième Concile Oecuménique affirme qu'il faut observer en tout les saints et divins canons, et dans son deuxième canon, il ordonne qu'on ne doit pas sacrer un évêque s'il ne promet, par écrit, de garder les canons. Ainsi, toujours dans le deuxième canon du Septième Concile Oecuménique, les divins canons sont mis sur le même plan que les Saints Evangiles, les Epîtres de l'Apôtre Paul et toute la Sainte Ecriture. Le même texte précise que le candidat à la consécration épiscopale ne doit pas lire les canons en passant, mais «en cherchant à en comprendre le sens». Il est conduit dans cette lecture par les commentaires patristiques des canons ecclésiastiques, dont le plus célèbre est, depuis deux siècles, le Pidalion de saint Nicodème de l'Athos qui fait autorité dans l'Eglise Orthodoxe.
En aucun cas les canons ne peuvent être dits relatifs, ou considérés comme «secondaires», ou comme liés à un contexte socio-culturel, etc... Raisonner ainsi, c'est tomber sous la condamnation du Septième Concile Oecuménique, et c'est imiter en cela les fossoyeurs de l'orthodoxie que furent, en notre siècle, dans le patriarcat de Constantinople, le Patriarche Athénagoras et son disciple le Métropolite Athénagore de Thyatire qui traitaient les saints canons d'«opinions humaines», et de «formes de stupidité et de haine».
Prenons les canons 45 et 46 des Apôtres, qui sont d'ailleurs confirmés par bien d'autres canons : «l'évêque, le prêtre ou le diacre qui ne fait que prier avec des hérétiques doit être excommunié ; mais s'il leur a permis d'exercer leurs fonctions de clerc, qu'il soit déposé» (canon 45) ; «l'évêque, le prêtre ou le diacre qui a reconnu le baptême ou le sacrifice des hérétiques, nous ordonnons qu'il soit déposé : quel accord peut-il en effet exister entre Christ et Belial, et quelle part peut avoir l'infidèle avec le fidèle ?» (canon 46). Ni le texte, ni aucun commentaire patristique ne dit que par «prière» il faudrait ici seulement entendre la concélébration de la liturgie. Bien au contraire, saint Nicodème dit explicitement qu'il s'agit de toute prière, privée ou publique. De même, le Septième Concile Oecuménique ne laisse pas entendre qu'il y aurait deux catégories de canons, les essentiels et les secondaires, ni qu'on pourrait considérer les canons comme «relatifs», contrairement à ce que l'on enseigne dans certains instituts. Certes, quand il n'y a plus d'empire, il est évident que les canons liés à la présence d'un empereur ne s'appliquent pas ; mais ceux qui concernent la prière commune avec les hérétiques, pourquoi ne s'appliqueraient-ils plus ? A moins que les hétérodoxes ne reviennent sur les doctrines qu'ils ont ajoutées ou retranchées par rapport à la foi pure -or, un tel retour ne s'esquisse pas dans les Eglises hétérodoxes aujourd'hui.
Que l'on prenne donc comme critère ceux qui nous ont été transmis par la tradition apostolique et que l'on apprécie alors les doctrines nouvelles des «évêques du Nouvel Age». En agissant ainsi, on ne juge pas les fautes personnelles des hommes, mais on accomplit son devoir de chrétien orthodoxe, conscient que la foi orthodoxe n'est pas un individualisme de plus, mais le lien commun des disciples du Seigneur Jésus Christ.
Ceux qui transgressent les canons qu'ils ont promis de préserver et d'appliquer ne sont plus des pasteurs, mais des loups ravisseurs.
Nous publions ici sous ce titre des «Evêques du Nouvel Age», un article paru dans Orthodox Christian Witness, journal du diocèse américain de l'Eglise des Vrais Chrétiens Orthodoxes, qui relève et commente les discours et actes de certains hiérarques orthodoxes impliqués dans le syncrétisme et l'oecuménisme1.
L'Apôtre Mahomet
«A quoi doit-on s'attendre ?» Telle est la question qu'on pose, non sans crainte, lorsqu'on entend les déclarations des évêques «orthodoxes» du nouvel âge. On a entendu des choses affreuses : on craint pis encore.
Tel est le cas pour la récente déclaration du Patriarche Parthénios d'Alexandrie, qui a dit :
«Le prophète Mahomet est un apôtre. Il est un homme de Dieu, qui a travaillé pour le Royaume de Dieu et a créé l'Islam, religion à laquelle appartiennent un milliard d'individus... Notre Dieu est le Père de tous les hommes, même des musulmans et des bouddhistes. Je crois que Dieu aime les musulmans et les bouddhistes... Si je parlais contre l'islam ou le bouddhisme, je ne serais pas en accord avec Dieu... Mon Dieu est aussi celui des autres hommes. Il n'est pas Dieu que pour les orthodoxes. Telle est ma conviction» (Orthodox Typos, n 854).
Le périodique grec Epignosis (déc. 1989, n20, Thessalonique), commente ainsi l'opinion du Patriarche Parthénios :
«Ainsi, "Mahomet est un apôtre", et les nouveaux-martyrs [qui furent tués parce qu'ils n'acceptaient pas l'islam], en conséquence, ne sont pas "en accord avec Dieu".
«Nous croyons, nous aussi, que Dieu est le Père de tous les hommes et qu'Il aime et les musulmans et les bouddhistes. Dieu aime l'humanité, mais Il n'aime pas le mensonge et la tromperie. Il aime les musulmans et les bouddhistes, mais non le mahométanisme ni le bouddhisme. Tous les chrétiens agissent de même : ils aiment le pécheur mais haïssent le péché. Ils aiment les hérétiques mais détestent l'hérésie. Ils aiment la victime de la tromperie, et haïssent cette dernière».
Epignosis fait ensuite remarquer que ceux qui continuent de commémorer Parthénios comme Patriarche Orthodoxe, «quoiqu'ils puissent fort bien ne pas servir eux-mêmes le Nouvel Age de façon consciente», méritent néanmoins «qu'on pleure sur eux».
Tout aussi lamentable, source de larmes et de douleur pour les chrétiens orthodoxes, est le fait que cette déclaration n'est pas isolée. Il apparaît au contraire que le jugement ici exprimé par le Patriarche fait partie d'un programme préparé de longue main, qui se déroule peu à peu sous nos yeux.
Syncrétisme et congratulations
Déjà, en décembre 1972, le Patriarche Dimitri avait alarmé le monde orthodoxe dans son message de congratulation adressé aux musulmans à l'occasion de leur Bairam, l'une des deux fêtes qui suivent le jeûne du Ramadan.
Voici comment le journal Orthodox News du 15 décembre 1972 a rapporté les paroles de Dimitri :
«A l'occasion du Bairam, le Patriarche Oecuménique Dimitri s'est adressé à tous les musulmans de par le monde, en ces termes :
Le Grand Dieu unique de tous -nous tous qui L'adorons et Lui vouons un culte sommes Ses enfants- désire que nous soyons sauvés et que nous soyons frères. Quoique nous appartenions à des religions différentes -ayant néanmoins tous appris et reconnu que le Dieu Saint est l'origine et la fin de toutes choses- Il désire que nous nous aimions et que, en pensée comme en actes, nous nous comportions les uns envers les autres en suivant uniquement le bien. Tel est le commandement que, pour l'heure présente, nous donnons au monde : amour et bonté. Bien sûr, tous les bons et fidèles musulmans sont emplis du même idéal, et recevrons avec la même joie ce message de fraternité en Dieu, lequel vous est adressé en cette grande fête de l'islam.
Avec prières congratulatoires, amour et sentiments de bonne volonté mutuelle des fidèles chrétiens, Dimitri de Constantinople».
Malheureusement, la vérité est que «tous les bons et fidèles musulmans» ne sont pas, n'ont pas été, et, s'ils observent fidèlement les préceptes du Coran, ne seront probablement jamais emplis des mêmes idéaux.
Les droits de l'homme dans les limites du Coran
L'attitude courante de l'islam à l'égard de tout ce qui n'est pas lui est prouvée par les incidents révoltants que le Service de Presse Oecuménique a rapportés (Ecumenical Press Service, Janv. 1-5, 1990). Quoiqu'on précise que ces pratiques ont maintenant cessé, le périodique en question indique que durant les années 80, en Iran, les chrétiens «étaient fréquemment exposés aux attaques des ayatollahs et des mullahs pendant qu'ils célébraient la sainte communion... Les fidèles étaient molestés, les calices de la communion vidés et souillés». Le même rapport poursuit que des gardes révolutionnaires islamiques entraient fréquemment dans les écoles catéchétiques chrétiennes pour «s'assurer qu'on y enseignait Jésus Christ selon la foi islamique, c'est-à-dire comme un précurseur de Mahomet, et non comme le Fils de Dieu. Ceux qui transgressaient cette "loi" étaient bannis du pays ou traînés devant un tribunal islamique».
Ces incidents d'Iran ne sont pas des anomalies locales, ni des bavures s'écartant de la norme ordinaire des gouvernements musulmans, qui ne sont pas spécialement connus pour être des champions des droits de l'homme. Les Turcs ottomans, par exemple, avaient -jusque dans les pays arabes musulmans- une réputation d'inhumanité. Lorsqu'ils envahirent l'Albanie, les Ottomans coupèrent la langue à des dizaines de milliers de parents chrétiens, afin qu'ils ne pussent enseigner la foi chrétienne à leurs enfants. En Serbie, en Bulgarie, en Roumanie, des villages entiers de chrétiens -hommes, femmes et enfants- furent empalés sur des milliers de pieux plantés le long de chaque côté des routes. En Grèce, les mêmes massacres se produisirent fréquemment, accompagnés par le «ramassage des enfants» -des milliers de jeunes chrétiens, garçons et filles, arrachés à leurs parents et convertis de force. Dans notre siècle, le génocide du peuple arménien perpétré par les Turcs et ignoré de la majeure partie du globe, inspira Hitler et ses Nazis dans leur résolution d'exterminer les Juifs et autres peuples qui ne cadraient pas avec leurs plans.
De nos jours, le Rapport pour 1989 du Département d'Etat aux Droits de l'Homme enregistre que cette litanie de cruautés se poursuit sans répit dans les pays musulmans. Ce Rapport est accablant sur la question des Droits de l'Homme dans «l'aire coranique». L'Egypte comme la Turquie sont accusées de torturer les prisonniers ; le Rapport signale qu'en Turquie des enfants ont souvent été victimes de la torture. La Libye est également citée pour non-respect des droits de l'homme. En Syrie, des droits aussi fondamentaux que la liberté de parole et d'assemblée sont chose inconnue. Irak et Iran n'ont que mépris pour les droits de l'homme. En Arabie Saoudite, les femmes n'ont aucun droit, les églises chrétiennes sont interdites, et les assemblées chrétiennes ne sont autorisées que sur permission spéciale.
Le Coran même est plein d'exhortations engageant les fidèles musulmans à faire la guerre contre les non-musulmans. Citons au hasard :
«Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu, ni au Dernier Jour, ni ne respectent ce qui a été interdit par Dieu et Son Prophète, ni ne reconnaissent la Religion de Vérité, (même s'ils sont) des Gens du Livre, jusqu'à ce qu'il payent la Jizya, en se soumettant volontairement, et se considèrent comme sujets» (sourate 9, 29).
«O vous les croyants ! Combattez les Incroyants qui vous entourent, et qu'ils vous trouvent durs» (sourate 9, 123).
«C'est pourquoi, quand vous rencontrerez les Infidèles (au combat), frappez-les à la nuque ; à la longue, quand vous les aurez totalement soumis, mettez (sur eux) une chaîne solide» (sour. 47, 4).
Ailleurs même, pour éviter que des musulmans d'esprit conciliateur ne «faiblissent» et ne montrent de la répugnance pour la guerre et le sang versé, la sourate deuxième du Coran prend bien soin de les avertir et de les tancer :
«La lutte vous est commandée, et vous ne l'aimez pas. Mais il se peut que vous n'aimiez pas une chose qui est bonne pour vous, et que vous en aimiez une qui est mauvaise pour vous. Mais Dieu sait et vous ne savez pas» (sourate 2, 216).
Cette attitude belliqueuse, les écrivains musulmans contemporains la confirment et l'encouragent. En voici quelques exemples :
«La religion musulmane est fondée sur la recherche de la domination, du pouvoir, de la force et de l'autorité» (Muhammed al-Mutti Bakhit, Haquiaat al-Islam, Le Caire, 1926).
«L'expansion de l'islam est militaire. Il existe une tendance qui consiste à essayer de s'en défendre et nous n'avons pas à le faire. L'une des injonctions du Coran est précisément que l'on doit livrer bataille pour l'expansion de l'islam» (Dr. Ali Issa Othman, cité par Charis Waddy dans The Muslim Mind, Longmans, London, 1976).
Comme le note l'écrivain Issa Khalil (Epiphany, vol.10, n3), «deux éminents réformateurs musulmans modernes, dans la deuxième partie du XIXème siècle et au début du vingtième, Jalalu-iddin al-Afghani et Muhammed Abduh, se sont plaints que la religion islamique, qui fut fondée sur la victoire et le triomphe militaires, et qui a toujours pour objectif la conquête de nouveaux territoires et la victoire finale, était, en leur temps, sous la domination des étrangers». Et Khalil continue en remarquant que ces auteurs musulmans affirment que quiconque lit ne serait-ce qu'un chapitre du Coran pourra juger sans la moindre hésitation que les musulmans sont censés devenir, par rapport aux fidèles de toutes les religions, des guerriers hors de pair ; amener la science militaire au plus haut degré de perfection ; inventer les machines les plus destructrices, répandre et développer la physique et la chimie... On ne peut néanmoins découvrir sans étonnement que toutes ces choses... ont été développées par les fidèles de la religion de la paix et de la douceur, et non par les adeptes de celle de la guerre et de la conquête ! (Al-Urwat al-Wuthga, Beirut, Dar el-Kitab 1970, p.65).
En d'autres termes, le regret qui semble soucier certains chefs musulmans de l'époque moderne, c'est que leurs sectateurs n'aient pas été les premiers à promouvoir la bombe atomique ! En tout cas, que deviennent les idéaux d'amour et de bonté dont le Patriarche Oecuménique nous dit que tous les musulmans sont emplis ?
Qui est l'«unique Grand Dieu de tous» ?
A la lumière de ces passages du Coran et des écrivains musulmans contemporains que nous venons de citer, la salutation fraternelle que le Patriarche Oecuménique Dimitri vient d'adresser aux musulmans ressemble plutôt à des efforts en vue d'amadouer un ennemi brutal et belliqueux. Plus grave, cependant, son affirmation d'un «grand Dieu unique de tous» auquel tous, chrétiens et musulmans, serions censés rendre «le culte et l'adoration» : ce qui est purement et simplement faux. Les musulmans n'adorent pas le grand Dieu unique de tous, la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit. L'assertion du Patriarche n'exprime que le point de vue syncrétique ou franc-maçon.
Les musulmans eux-mêmes soulignent avec force qu'ils n'adorent pas le Dieu que les chrétiens adorent, et c'est parfaitement exact. Toutefois, vu que le Patriarche Parthénios est allé jusqu'à hausser Mahomet au rang d'«apôtre de Dieu», nous nous sommes procurés un exemplaire du Coran pour voir ce que ce nouvel «apôtre» enseigne sur Notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ et sur la Sainte Trinité. Voici, en deux colonnes, les passages du Coran et ceux de la Sainte Ecriture, mis en regard afin que le lecteur puisse les comparer et s'assurer qu'en vérité chrétiens et musulmans n'adorent pas le même Dieu.
Coran
Oui, il en est de Jésus comme d'Adam auprès de Dieu ; Il l'a créé de terre, puis lui a dit : «Sois» : et il est.
(sourate 3, 59).
Nouveau Testament
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout a été fait par Lui ; et sans Lui rien n'a été fait de ce qui a été fait... Et le Verbe est devenu chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, comme celle du Fils Unique du Père, plein de grâce et de vérité. (Jean 1, 1-3, 14).
Christ Jésus le fils de Marie était (seulement) un prophète de Dieu... Ne dis pas «Trinité», cesse : cela vaudra mieux pour toi. Car Dieu est un Dieu Unique ; gloire à Lui, (Il est si haut qu'Il est) bien loin d'avoir un Fils.
(sourate 4, 171).
Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu, et quiconque aime Celui qui l'a engendré aime aussi Celui qui est né de Lui... Car ils sont trois qui rendent témoignage dans le Ciel, le Père, le Verbe et l'Esprit Saint ; et ces trois sont un. (1 Jean 5, 1 et 7).
Blasphémateurs, en vérité, ceux qui disent que Dieu est le Christ, fils de Marie.
(sourate 5, 17).
Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l'antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils, n'a pas non plus le Père. (1 Jean 2, 22-23).
Oui, ils blasphèment ceux qui disent : «Dieu est le Christ, fils de Marie»... Oui, ils blasphèment ceux qui disent : «Dieu est l'un des trois dans une Trinité» ; car il n'est de Dieu qu'un Dieu Unique. S'ils ne renoncent pas à leur parole (blasphématoire), en vérité, un terrible châtiment atteindra ceux d'entre eux qui blasphèment.
(sourate 5, 72, 73).
Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. Amen.
(Matthieu 28, 18-20).
Christ, le fils de Marie, n'était rien de plus qu'un prophète ; nombreux les prophètes qui s'en sont allés [sont morts] avant lui. Sa mère était une femme de vérité. L'un et l'autre devaient prendre (chaque jour) leur nourriture. Vois comment Dieu leur manifeste Ses Signes ; vois, ensuite, en quelles manières ils s'égarent loin de la vérité !
(sourate 5, 75).
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ : Lui qui, existant en forme de Dieu, n'a pas regardé comme une usurpation d'être l'égal de Dieu (Philippiens 2, 5-6). Mais quand la plénitude des temps fut venue, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la Loi, afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la Loi, et que nous reçussions l'adoption filiale.
(Galates 4, 4-5).
Les Juifs appellent Uzaïr Fils de Dieu, et les chrétiens appellent le Christ Fils de Dieu. C'est un mot de leur bouche ; (en cela) ils ne font qu'imiter ce que les Infidèles de jadis disaient. Que la malédiction de Dieu soit sur eux ; comme ils sont égarés loin de la Vérité ! (sourate 9, 30).
Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant (Jn 6, 69). Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, s'est manifestée, nous enseignant à renoncer à l'impiété et aux convoitises de ce siècle, pour vivre avec tempérance, justice et piété, dans le monde présent ; en attendant la bienheureuse espérance et la glorieuse manifestation de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ (Tite 2, 11-13).
A la lecture de ces textes, tout être doué d'un minimum d'intelligence se rend compte que le Nouveau Testament et le Coran ne peuvent pas être en même temps tous les deux vrais et inspirés de Dieu. Si l'un l'est, l'autre ne l'est pas, puisqu'ils se contredisent sur tous les points essentiels. Si Mahomet est, comme l'affirme le Patriarche Parthénios, un «apôtre de Dieu», alors ni Jean l'Evangéliste, ni saint Paul, ni saint Matthieu, ni aucun des autres, n'en sont.
Or, c'est bien pour cela qu'un nombre innombrable de milliers de Nouveaux Martyrs ont été tués par les musulmans -parce que les Nouveaux Martyrs proclamaient avec saint Jean, le disciple bien-aimé, que quiconque nie le Fils n'a pas non plus le Père, et que celui qui nie le Père et le Fils est de l'esprit de l'antichrist.
Qui devons-nous donc croire et suivre ? Les Apôtres et les Nouveaux Martyrs, ou le Patriarche Parthénios ? Les Nouveaux Martyrs, qui ont versé leur sang pour confesser la Foi révélée, ou les musulmans qui, fidèles aux injonctions de leur Coran, les ont massacrés ?
Le Coran renferme une multitude d'autres passages anti-chrétiens, analogues à ceux que nous venons de mentionner. C'est aussi ce qui a provoqué l'effarement quand le Métropolite Pitirim de Volokolamsk, chef du Service des Publications du Patriarcat de Moscou, a déclaré devant la télévision soviétique : «Lorsque j'aurai ma propre imprimerie, je publierai le Coran d'après les plus anciens manuscrits appartenant aux disciples du prophète Mahomet, et j'en ferai cadeau aux mahométans soviétiques» (Vestnik Khristianskogo Informatsionnogo Tsentra, # 31, 26 septembre 1989, p. 2-3).
Comme le remarque un écrivain ecclésiastique : «Il faut noter que le service des publications du Patriarcat de Moscou n'a jamais publié un seul catéchisme orthodoxe de large diffusion».
Des corans pour les musulmans, aucun catéchisme pour les chrétiens orthodoxes...
Cependant, le Bangladesh vient d'interdire l'importation d'une traduction du Nouveau Testament en bengali, langue officielle du pays, parce que, selon le texte officiel du gouvernement, le Nouveau Testament contient «des affirmations contestables». Comme le fait remarquer le périodique One World (mai 1990) : «Certains groupes musulmans intégristes se sont, semblent-ils, émus de la popularité [du Nouveau Testament] parmi les musulmans bengalis», et ainsi, contre la constitution qui garantit la liberté religieuse dans le pays, les Saintes Ecritures en ont été bannies.
Néanmoins, en dépit de l'hostilité ouverte que le Coran et les musulmans contemporains manifestent à l'égard de tout ce qui est chrétien, il se trouve maintenant des évêques orthodoxes qui désirent eux-mêmes répandre une littérature islamique et anti-chrétienne.
Nous avons attendu des mois
On le voit, devant tous ces développements lamentables, le titre de notre article n'a rien de forcé ni d'exagéré. Une telle situation nous place à coup sûr hors des limites de la simple hérésie : il ne s'agit de rien de moins que d'une indifférence absolue à l'égard de la vérité et du mensonge2.
Il est déjà triste que le Patriarche Oecuménique Dimitri, le Patriarche Ignace d'Antioche, l'Archevêque George Khodre du Mont Liban, le Patriarche Parthénios d'Alexandrie et le Métropolite Pitirim de Volokolamsk ont tous exprimé publiquement des sentiments syncrétistes à l'égard du mahométanisme ; mais que dire de ces évêques et de ces prêtres qui participent à la liturgie avec eux en les disant «concélébrants en Christ», ou qui les commémorent comme «dispensant fidèlement la parole de vérité» ? Que dire aussi de ceux qui continuent de les honorer comme de vrais évêques, demandent leur bénédiction et baisent leur main ? Ne sont-ils pas, comme le dit Epignosis, dignes de larmes ?
Amis lecteurs ! nous avons attendu des mois avant de nous résoudre à publier le présent article, espérant que se dresserait ne fût-ce qu'un seul évêque d'une des Eglises dites «officielles» pour protester contre les propos scandaleux tenus par le Patriarche Parthénios et consorts. Hélas, personne n'a repris le Patriarche, personne ne l'a sommé de se rétracter. N'ont-ils pas suffisamment prouvé par là que le seul caractère «officiel» qu'ils aient, c'est celui de membre reconnu et diplômé d'une organisation religieuse syncrétiste à l'échelon mondial -le Conseil Mondial des Eglises ?
Il n'y a eu qu'une seule réponse : celle de l'Evêque Maxime du diocèse de Pittsburg de l'Archidiocèse Grec, parue dans le journal L'Illuminateur de janvier-février 1990 (p. 4). Article correctement écrit, quoique en partie incomplet et fallacieux.
Il est incomplet parce que l'Evêque Maxime fait de grands détours pour ne pas mentionner le nom de Parthénios -le passage qui fait le plus explicitement référence au Patriarche étant celui-ci : «l'auteur... porte toute la responsabilité» de ce qu'il a dit. Nous en sommes, certes, d'accord ; mais que dire de ceux qui continuent de concélébrer avec lui et de le commémorer comme s'il était un évêque chrétien orthodoxe ?
Dans sa réponse, l'Evêque Maxime écrit encore que «notre Patriarcat Oecuménique et notre Archidiocèse, ou tout autre chrétien orthodoxe qui respecte son nom de chrétien» ne croit pas ce qu'enseigne «l'auteur» en question.
Il semblerait que l'Evêque Maxime tâche d'insinuer aussi discrétement que possible que Parthénios ne respecte pas son nom de chrétien orthodoxe. Ce que nous accordons également.
Toutefois, qu'en est-il du Patriarche Oecuménique Dimitri, que nous citions à l'instant, du Patriarche Ignace d'Antioche, de l'Archevêque George Khodre du Mont Liban, qui ont tenu des propos substantiellement identiques à ceux du Patriarche Parthénios ? Que dire de la promesse faite par le Métropolite Pitirim d'imprimer le Coran et ses exhortations anti-chrétiennes ? Ces hiérarques respectent-ils leur nom de chrétien ? Il ressort de ce qu'écrit l'Evêque Maxime que, selon lui, la réponse est non. Dès lors comment peuvent-ils se respecter en tant qu'évêques chrétiens orthodoxes ? L'Evêque Maxime continue-t-il de commémorer ces évêques ou de concélébrer avec eux -ou de le faire avec ceux qui les commémorent ou concélèbrent avec eux- bien qu'ils n'aient pas rétracté leurs déclarations, qui ont été faites ouvertement et publiquement ? Hiérarque orthodoxe, l'Evêque Maxime a pris l'engagement, le jour de sa consécration, de défendre les saints canons et la Sainte Tradition de l'Eglise. D'une seule voix, les saints canons et la Sainte Tradition de l'Eglise nous enseignent qu'il faut défendre la foi contre ceux qui l'altèrent et rompre la commmunion avec ceux qui persistent dans leur hérésie. Citons, par exemple, le canon 15 du Concile Premier-Second :
«...Pour ceux qui, à cause d'une hérésie condamnée par les Saints Conciles ou par les saints Pères, rompent la communion avec leur président3, parce qu'il prêche publiquement l'hérésie et l'enseigne tête nue dans l'Eglise, ceux-là non seulement ne sont pas passibles des peines canoniques pour s'être séparés eux-mêmes de la communion avec leur prétendu évêque, avant tout jugement synodal ; mais encore, ils doivent être estimés dignes de l'honneur qui leur revient parmi tous les Orthodoxes. Car ce ne sont pas des évêques, mais de faux-évêques et de faux-docteurs qu'ils ont condamnés ; et loin de diviser l'unité de l'Eglise par un schisme, ils ont au contraire tout fait pour préserver l'Eglise des schismes et des divisions.»
Ce n'est point là fanatisme, exclusivisme, ni intolérance ; mais le moyen traditionnel (appartenant à la Tradition avec un grand T) employé par la Sainte Eglise depuis une antiquité vénérable, pour protéger son troupeau de la contagion et du fléau de l'hérésie. Des parents prudents qui aiment leurs enfants les laissent-ils jouer avec des camarades grippés ou pestiférés ? De même, les bons et fidèles pasteurs de l'Eglise ne laissent pas les fidèles prier avec des clercs ou des laïcs atteints de la maladie de l'hérésie.
Dans son article, l'Evêque Maxime ajoute que «s'il y a une quelconque vérité dans les autres religions, cette vérité fait signe vers le christianisme, qui est la vraie religion ; elle est un pressentiment du salut dans le Seul Nom, sous le ciel, par lequel le salut soit donné, le Nom de Jésus le Sauveur (voir Matthieu 1, 21 et Actes 4, 12)». En soi, ce que dit ici l'Evêque Maxime est exact.
Le Conseil Oecuménique des Eglises :
dépassement du christianisme.
Malheureusement, la réponse de l'Evêque Maxime est aussi fallacieuse, dans la mesure où il se révèle que le Patriarcat Oecuménique et l'Archidiocèse Grec, dont il dépend, ont une opinion toute différente de la sienne au sujet du salut «dans le Seul Nom sous le ciel par lequel le salut soit donné». On sait que le Patriarcat Oecuménique et l'Archidiocèse Grec, tout comme les autres juridictions de l'Orthodoxie Mondiale, sont membres officiels et organiques du Conseil Mondial des Eglises.
Or, que sont les orthodoxes dans le CME jusqu'à aujourd'hui ?
Lors d'une rencontre officielle d'un comité du CME qui a eu lieu à Barr, en Suisse, du 9 au 15 janvier 1990, vingt et un représentants orthodoxes, protestants et catholiques-romains ont publié un texte de 2500 mots sur «le pluralisme religieux : perspectives et affirmations théologiques». Ces vingt et un membres, au nom de leurs Eglises respectives, ont évoqué la nécessité «d'une théologie des religions plus adéquate» -ils semblent penser que tout ce que l'Eglise enseigne depuis des siècles sur les fausses croyances et l'idôlatrie ne suffit pas- et, dans la section consacrée à la christologie, ils affirment : «qu'en Jésus Christ, le Verbe incarné, toute la famille humaine a été unie à Dieu par un lien et un pacte irrévocables. La présence salvifique de l'activité de Dieu dans toute la création et l'histoire humaine a pour point focal l'événement christique» ; mais ils ajoutent «parce que nous avons vu et expérimenté bonté, vérité et sainteté chez ceux qui suivent d'autres routes et chemins que celui de Jésus Christ... nous reconnaissons la nécessité de dépasser une théologie qui fait strictement dépendre le salut d'un engagement personnel explicite envers Jésus Christ».
(Service de Presse Oecuménique, 16-31 janvier 1990).
Ainsi, malgré les sentiments de l'Evêque Maxime -sans compter qu'il est lui-même profondément impliqué dans l'oecuménisme- ses supérieurs hiérarchiques, par la voix de leur représentants officiels au Conseil Mondial des Eglises, ont «dépassé» la théologie exprimée dans les Actes des Apôtres (4, 10-12) :
«Sachez tous, et que tout le peuple d'Israël sache que c'est par le Nom de Jésus Christ de Nazareth, que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. Jésus est "la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l'angle". Il n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés».
Mais, tandis qu'en Suisse, les représentants orthodoxes, protestants et catholiques formulaient officiellement leur «théologie des religions» pour le CME, d'autres événements se déroulaient en Union Soviétique.
OMMM, OMMM, OMMM
chez Gorbatchev
Dans un article de Mother Earth News de mars-avril 1990, Ben Finney décrit un événement à peu près contemporain de la réunion des représentants du CME en Suisse. Voici ce qu'il écrit :
«Vers la mi-janvier, un groupement très oecuménique de chefs spirituels -allant des rabbins en habits sévères, des prêtres orthodoxes russes aux longues barbes et des swamis hindous enveloppés dans leur robe, jusqu'aux chamans indiens d'Amérique aux plumages barriolés- accompagné de parlementaires venus du monde entier et d'un ensemble choisi de scientifiques intéressés par les questions d'environnement, s'est réuni dans le centre de conférence Armand Hammer, sur les rives enneigées de la Moscova, pour le Forum Général sur l'Environnement, la Survie et le Développement de l'Humanité.
Ce forum en soi représente une sorte de prise de conscience collective : les scientifiques de l'environnement venaient essayer de convaincre les hommes politiques et les chefs spirituels de lancer une campagne internationale pour sauver la terre, tandis que, de leur côté, les chefs spirituels conseillaient aux savants et aux technologues de changer de conduite et d'apprendre comment protéger l'environnement. Nous attendions tous avec impatience le discours de conclusion, qui devait être prononcé -du moins l'avait-on promis- par Gorbatchev. Donc, à la fin de la dernière session les congressistes furent emmenés en car au Kremlin où, une fois passés les murs de la forteresse, nous fûmes conduits dans la vieille salle de réunion du Soviet Suprême -celle qu'on voit dans les vieilles bandes d'actualité, où une immense statue de Lénine en pied, le bras levé et le poing fermé, se dresse menaçante au-dessus des intervenants.
Après l'attente de rigueur, Gorbatchev, suivi du Ministre des Affaires Etrangères Chevardnaze, entrèrent dans la pièce et, tandis que, debout, nous applaudissions, gagnèrent leur siège sur l'estrade des orateurs. Les temps avaient évidemment changé depuis les campagnes anti-religieuses de Lénine et de Staline car, aux côtés de Gorbatchev, de Chevardnaze et d'un académicien, E. Velikhov, s'assirent sur la même estrade l'Evêque James Park Morton de New York, et, magnifique avec sa robe noire, son haut chapeau blanc et sa belle barbe, le Métropolite Pitirim de Volokolamsk. Cette association de leaders politiques, scientifiques et religieux était délibérée : de fait, ce Forum Général était officiellement l'invité commun du Soviet Suprême, de l'Académie soviétique des sciences, et des "Communautés religieuses de l'Union Soviétique".
Mais, quoique nous fussions, alors, déjà plus ou moins préparés à voir un prêtre orthodoxe russe tenir une telle place d'honneur, nous ne nous attendions pas vraiment à l'invocation spirituelle qui ouvrit la réunion. Un mince swami hindou, drapé dans une robe de couleur ocre et la peau barbouillée de peinture blanche, monta à la tribune et, après quelques mots, soigneusement pesés, d'invite à la réflexion, nous demanda de "répéter trois fois après lui : Ommm... ommm... ommm". Personne ne resta muet. En un rien de temps, cette figure digne de Gandhi nous avait amenés, tous tant que nous étions, Gorbatchev, Chevardnaze, et les autres participants venus du monde entier, à faire résonner le ommm dans cette citadelle du matérialisme désormais battant de l'aile, cependant que, du fond de la salle, témoin glacé d'un autre âge, Lénine fixait la scène de son regard farouche.
Après un certain nombre de discours -dont un appel vibrant à l'action au nom d'Allah, lancé par le grand mufti de Syrie-, Gorbatchev prit à son tour la parole et prononça un discours soigneusement étudié, en faveur de la protection de l'environnement».
Des incantations aux divinités hindouistes... «A quoi doit-on s'attendre4 ?»
Il y a quelque temps, un membre de notre clergé reçut la visite d'un groupe d'étudiants en théologie appartenant au nouveau calendrier et qui voulaient savoir pourquoi notre diocèse n'est pas en communion avec eux et pourquoi nous n'étions pas membres du CME. Le représentant de notre Eglise répondit que la raison pour laquelle nous n'étions pas en communion avec eux, étaient que nous ne croyions pas que leurs évêques fussent orthodoxes. Toutefois, vu les événements de ces derniers temps, il est clair que nous devons rectifier quelque peu notre jugement. Nous devons maintenant poser la question : en quoi les évêques en question sont-ils, même nominalement, chrétiens ? Quelqu'un peut-il, sur la base de critères bibliques, apostoliques, patristiques et canoniques, nous répondre sur ce point ?
Nous savons que le Fils de Dieu est venu
Etant donné qu'aucun hiérarque -pas un seul- d'entre les nouveaux calendaristes et les oecuménistes n'a demandé à ces clercs du Nouvel Age de renoncer à leurs déclarations publiques d'apostasie, et puisque tous les orthodoxes dits officiels continuent de les commémorer et de concélébrer avec eux -bref, le moulin continue de tourner- nous devons en conclure qu'ils sont animés de l'un des sentiments suivants :
1) Ils ne sont pas d'accord avec ce que font leurs collègues, mais n'ont pas le courage de rien faire à ce sujet, parce qu'ils pourraient y perdre leur salaire ou leur situation.
Ou :
2) Ils ne sont pas d'accord, mais dans un esprit totalement fidèle à l'analyse protestante et congrégationaliste, mais pas le moins du monde orthodoxe, ils répondraient : «Ce que disent ces évêques n'est pas mon affaire», ou «Ce n'est que leur opinion personnelle». Pourtant la Sainte Tradition est très claire sur le fait qu'on doit se séparer des évêques qui enseignent l'erreur «tête nue» ; outre cela, des évêques orthodoxes ne peuvent avoir d'«opinions privées» qui soient en opposition avec ce que l'Eglise a toujours enseigné -et qui, assez curieusement pour des opinions privées, sont d'ailleurs clamées sur les toits par tous les médias.
Ou :
3) Ils ne se sentent pas concernés par ce que leurs compagnons et collègues dans l'épiscopat enseignent.
Ou :
4) Ils sont pleinement d'accord avec cet enseignement.
Que dire du clergé et des fidèles qui appartiennent à des juridictions dirigées par ces hiérarques du Nouvel Age ? On en trouverait, parmi eux, qui ne sont pas d'accord avec leurs évêques ; mais cela revient à dire : «Je suis dans ce train, mais je ne vais pas là où va la locomotive». Le malheur est que par leur appartenance et leur participation à ces juridictions modernistes, ainsi que par le soutien moral et financier qu'ils leur apportent, ils se constituent responsables de tout ce que leurs hiérarques disent et font.
Sans compter, bien sûr, ceux qui sont pleinement et de tout coeur d'accord avec leurs évêques pro-musulmans et syncrétistes.
Les uns comme les autres -ceux qui sont d'accord, ceux qui affirment ne pas l'être, et les indifférents- «dépassent» le christianisme et sortent de ses limites, à la suite des individus qui les conduisent.
Devant cette évolution, les paroles de saint Jean l'Evangéliste sont particulièrement adaptées à notre époque et nous concernent directement :
«Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et nous a donné l'intelligence pour que nous puissions connaître Celui qui est vrai ; et nous sommes en Lui qui est vrai, dans Son Fils Jésus Christ. Tel est le vrai Dieu, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles. Amen» (1 Jn 5, 20-21).
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire