vendredi 21 janvier 2011
La Lumière du Thabor n°30. Lecture de la presse : L'uniatisme.
LECTURE DE LA PRESSE
LA TORPILLE DU VATICAN
dans l'Union Européenne.
Le problème de l'uniatisme à l'avant-scène
Sous le titre ci-dessus, le Protopresbytre Georges Mettalinos, professeur de théologie à l'Université d'Athènes écrit dans Orthodoxox Typos, n 927 du 19 avril 1991, ce qui suit :
En disant «UNIATISME», nous entendons une forme politico-religieuse inventée par l'«Eglise Catholico-Romaine», pour l'occidentalisation et la soumission spirituelle et politique de l'Orient orthodoxe. Son commencement pourrait être situé dès le XIIIème siècle (Concile du Latran 1215) ; mais son activité anti-orthodoxe atteindra son sommet après le pseudo-concile de Ferrare-Florence de 1438-39 et lors des péripéties des peuples orthodoxes qui suivirent. L'Uniatisme agit, dans la pratique, avec un moyen particulièrement perfide : tous les orthodoxes qui rejoignent ses rangs admettent les dogmes papistes «Primauté» et «Infaillibilité» depuis 1870, mais conservent leurs coutumes liturgiques (langue et rituel), et les clercs l'aspect extérieur. On comprend très bien à quoi vise cette «permission». Elle donne à l'Uniatisme la possibilité d'agir en «cheval de Troie», au sein même de l'Orient Orthodoxe.
L'Uniatisme n'est pas resté une simple forme religieuse ; mais il s'est mis, dès le début, au service des objectifs politiques, non seulement de Rome (Etat Pontifical) et par la suite du Vatican, mais aussi des Etats occidentaux catholico-romains, c'est-à-dire qu'il a joué un rôle parallèle à celui des Jésuites ou analogue à celui des missionnaires protestants, couvrant du même manteau religieux leurs visées politiques. Et c'est un fait confirmé par la recherche historique, que l'Uniatisme est sans relâche aux aguets, pénètre comme un voleur dans l'espace orthodoxe, quand les peuples orthodoxes se débattent dans toutes sortes de problèmes internes et la pauvreté. Cela m'a été rappelé, lors d'une longue discussion, en mai 1989, avec le Métropolite Philarète de Kiev. La «pérestroïka» et la surprise qu'elle a provoquée dans le monde slave ont fourni l'occasion à l'Uniatisme de se dresser à nouveau, agressif et menaçant, créant partout des situations insupportables aux populations orthodoxes de l'Europe Orientale ; et il ne s'agit pas ici, cela va sans dire, d'un débordement spontané et imprévu. Le Vatican habitué, depuis des siècles, à cette politique, a toujours des solutions toutes prêtes, pour les vides créés en Orient, tenant prêt pour les combler au moment opportun, l'Uniatisme, son arme plus qu'efficace. On allongerait beaucoup cet article, si on analysait toutes les intrigues de coulisses du Vatican, dans l'affaire de la «Macédoine», dans l'évolution actuelle de l'Albanie et les solutions «uniates» qu'il a déjà préparées pour ces pays.
Il n'est donc pas curieux de voir le peuple orthodoxe continuellement mal disposé envers l'Uniatisme, dont la présence en Orient rappelle la trahison perpétrée contre son orthodoxie et son peuple. Saint Marc d'Ephèse (+ 1444), dans sa célèbre Encyclique aux Chrétiens des îles et du monde entier (1440), appelle les Uniates des «gréco-latins», des «animaux mêlés», des «hippocentaures mythiques» (voir le texte de l'Encyclique dans La Lumière du Thabor, n 10).
Il faut noter que l'Uniatisme, parfaitement organisé, fonctionne ces derniers siècles, comme une «machine d'assaut», non seulement contre les Orthodoxes, mais aussi contre les autres chrétiens d'Orient (Coptes, Arméniens, Syro-chalcédoniens, etc...). «En Europe Orientale, l'Uniatisme est devenu un instrument de travail dans les mains des Polono-Lithuaniens latinisants et des Habsbourgs, pour combattre le tsarisme 'protecteur' de l'Orthodoxie et combler les pertes subies par l'explosion de la Réforme». Avec l'assurance d'une «protection» du côté des puissances européennes, les facilités économiques, l'utilisation de moyens de bienfaisance sociale (écoles, hôpitaux, etc...), il exerce son activité sans être importuné. Et ceci se passe dans notre pays ; c'est tout particulièrement dans les pays avec lesquels le Vatican a établi des relations diplomatiques (concordat) que l'activité de l'Uniatisme progresse et se fortifie.
Ce qui n'est pas pris en considération, non seulement par les non spécialistes de ces questions, mais aussi quelquefois, par les théologiens, c'est le fait que l'Uniatisme n'est pas «un corps intermédiaire» entre l'Orthodoxie et le Catholicisme romain, mais des chrétiens incorporés, totalement, au Catholicisme, qui pratiquent le «rite» orthodoxe, pour pouvoir duper et étendre plus facilement l'influence de leur centre (le Vatican). Les Uniates sont des «Catholico-romains» de rite grec et c'est pourquoi notre peuple, au siècle dernier, les appelait «Kattolikes» et jamais «Catholiques», parce que ce dernier terme signifie «Orthodoxe». Cela est d'une grande importance, car récemment encore, les Orthodoxes ont proposé, pour résoudre le problème de l'Uniatisme, qu'il soit «absorbé» par l'Eglise Catholico-Romaine ou par l'Eglise Orthodoxe. Les Uniates étant, comme on l'a dit, des Catholico-Romains de «rite particulier», leur absorption par l'Eglise Romaine ne serait pas un problème, puisqu'ils lui appartiennent. Par contre, leur absorption par l'Orthodoxie serait un problème, parce que nous aurions alors, en ce cas, «retour» à l'Orthodoxie, retour qui ne peut se faire simplement et sans préalable...
L'influence de l'Uniatisme s'exerce, aujourd'hui, ouvertement, dans les pays pauvres de l'Europe Orientale et du Moyen Orient. Combien savent, par exemple, que les «chrétiens» du Moyen-Orient en guerre, dont les médias parlent beaucoup, ne sont pas des Orthodoxes, mais des Uniates ? Notre monde politique, de même que notre peuple -surtout nos occidentalisants-, absorbés par la politique anti-marxiste du Catholicisme, dans les pays comme la Pologne, oublient la situation difficile -et du même coup tragique- où se trouvent les orthodoxes de ces pays, opprimés par les Latins et tout particulièrement par les Uniates. L'uniatisation incessante de millions d'Orthodoxes a réduit ces derniers à une petite minorité (100 à 150 000 en Tchécoslovaquie, par exemple).
La propagande uniate et papiste exercée aujourd'hui dans ces pays, est à tel point impitoyable et implacable, que les Orthodoxes voient le régime stalinien plus humain que la conduite du Vatican et de l'Uniatisme envers eux. Et l'argument claironné que l'Uniatisme «a été frappé par la violence rouge du communisme et qu'il est passé dans les catacombes» ne tient nullement ; il vise à décerner aux Uniates de l'Europe Orientale la qualité de «résistants». Mais pourquoi oublie-t-on le rôle traître et anti-national de l'Uniatisme dans ces pays ? Grâce au «concordat» du Vatican avec le régime nazi, les Uniates ont non seulement collaboré avec le régime nazi, mais ils ont aussi suscité des persécutions terribles et sanglantes contre les orthodoxes, persécutions qui, hélas ! continuent encore aujourd'hui.
Et ce n'est pas seulement le cynisme avec lequel les Uniates, forts de la présence d'une foule de Catholiques (clercs, moines, laïcs), qui accourent, en masse, pour les soutenir, s'emparent de bâtiments, persécutent socialement, violentent moralement ou exterminent les Orthodoxes (il y a déjà des morts en Ukraine), mais aussi, ils s'efforcent, avec application et méthode, de tronquer l'Histoire pour égarer le peuple et le soumettre. Un exemple éloquent de cette propagande uniate a été récemment apporté par un jeune Tchèque orthodoxe, diplômé de l'Ecole théologique de Presov. C'est M. Jean Zizoulak, venu en Grèce pour y poursuivre des études en notre faculté. M. Zizoulak m'a remis une photocopie d'un article du journal Doukla dont le tirage est très grand en son pays, avec le titre : AMOUR ET COMPREHENSION, et m'a traduit un passage où on lit : «Pour lutter, les orthodoxes avancent des faits qui sont faux, afin de démontrer qu'il y a 300 ans, tout était à eux. Mais ils oublient que, il y a trois cents ans, ils ne possédaient aucun bâtiment, pas même un seul, parce que tous ceux qui existaient alors avaient été construits par les chrétiens gréco-catholiques1 (...). Il n'y a pas longtemps, nous avons célébré le millénaire de la christianisation de la Russie qui a reçu la foi chrétienne en 988, quand encore l'Eglise Gréco-Catholique (entendez uniate) était étroitement liée à Rome.
«Le schisme entre l'Occident et l'Orient a commencé en 1054 (cf Encyclopédie Soviétique). Et aucun homme raisonnable ne doutera que nos saints apôtres Cyrille et Méthode étaient des Gréco-Catholiques (Uniates), liés à Rome. Par trois fois ils visitèrent le Saint Père à Rome, pour l'assurer de la justesse de leur enseignement. Le Pape les ordonna évêques et les fit Archevêques de toute la Panonie. S'ils n'avaient pas appartenu, à cette époque, à Rome, ils auraient, dans leurs difficultés et leurs problèmes, demandé l'aide du Patriarche de Constantinople. Tels sont les faits et la vérité. Celui qui ne les croit pas, qu'il étudie mieux l'Histoire...»
Ce texte est un exemple de la propagande uniate en Tchécoslovaquie ; sa dynamique prend des dimensions incalculables, puisque la vraie information est, en somme, impossible, quand surtout, le même article renvoie, pour ces questions à «l'Encyclopédie Soviétique» ? La dernière phrase : «qu'il étudie mieux l'Histoire...», du rédacteur, lui-même plongé dans l'abîme de l'ignorance, adressée à ses lecteurs malheureux et désinformés, touche aux limites du comique. Mais est-ce de l'ignorance que cette odieuse propagande ? Nous voulons bien le croire ; parce que faire tant de «fautes» c'est de la folie. Nous les indiquerons rapidement :
a) Nous ne prendrons pas position sur la question de savoir à qui appartiennent les bâtiments en litige. Mais il est connu que l'Uniatisme a été imposé, par la force, du seizième au dix-huitième siècle, en Slovaquie Orientale et qu'en conséquence, les orthodoxes qui existaient depuis des siècles n'ont pas vécu sans toit... et errants.
b) En 988, «l'Eglise Gréco-catholique», c'est-à-dire l'Uniatisme, n'existait pas ; on y trouvait que des Latino-Franks qu'affrontaient déjà, depuis un siècle, la mission «Byzantine» (romaïque).
c) Le schisme n'a pas commencé en 1054, mais a été officialisé à cette date. Cela n'a pas été un schisme entre l'Occident et l'Orient en général, mais entre «Romains», c'est-à-dire orthodoxes d'Orient et d'Occident, et «Franks» et occidentaux franquisés (ex-orthodoxes).
d) Les saints Méthode et Cyrille, frères hellènes de Thessalonique, n'étaient pas des «Gréco-catholiques» (Uniates), mais des Romains, c'est-à-dire des missionnaires orthodoxes, envoyés (862) par l'empereur «byzantin» (Romain) de la Nouvelle Rome (Constantinople) Michel III et par le Patriarche Oecuménique Photios le Grand, aux Slaves occidentaux, pour faire face aux missionnaires franks.
e) Ils étaient liés à l'Ancienne Rome et visitaient le Pape (Patriarche), qui à cette époque était encore orthodoxe et homodoxe des Patriarches Orientaux. La chaire de l'Ancienne Rome devait tomber entre les mains des Franks au XIème siècle (1046), et le schisme devenir définitif en 1054.
f) Comme il a déjà été dit, les saints Cyrille et Méthode (seul le second fut fait évêque, le premier étant mort avant) ne jouirent pas seulement du soutien de Constantinople, mais c'est elle qui les envoya aux Slaves.
Qu'il ne s'agit donc pas d'«ignorance» de l'Histoire, mais d'une propagande infâme, cela est prouvé par l'alignement de l'auteur de cet article sur les activités du Pape actuel. Ce dernier a tout récemment appelé les saints Méthode et Cyrille «Patrons de l'Europe», ce qui a enthousiasmé ceux qui ignoraient le secret de ce langage et qui ne comprennent pas «le sens des paroles» du Vatican. Le Pape, dans l'esprit de la «reconnaissance réciproque» comme base de l'union, veut faire passer les missionnaires grecs pour des Européens, et donc, en conséquence, porteurs soit de la tradition occidentale elle-même, soit d'une autre tradition, mais qui soit soeur de la première. Sinon il ne l'eût pas mis en avant, pas plus qu'il n'a mis en avant Photios le Grand, saint Grégoire Palamas ou saint Marc d'Ephèse comme «Patrons» de l'Europe post-carolingienne !
Mais les saints illuminateurs des slaves, Méthode et Cyrille, n'ont rien tant combattu spirituellement que l'esprit frank, anti-orthodoxe et anti-hellène, qui attaqua, menaçant, l'Orient orthodoxe ; car leur mission avait justement pour but d'arrêter l'extension d'un christianisme tronqué, le christianisme frank, représenté aujourd'hui par le Pape, sommet politico-religieux de l'Occident franquisé. C'est pourquoi les illuminateurs des slaves ne peuvent en rien être pris pour précurseurs de l'Europe actuelle. Un tel titre constituerait un blasphème contre leur mémoire sacrée.
En définitive, la question qui se pose est la suivante : pourquoi le Vatican dirige-t-il et tolère-t-il, surtout en une époque de dialogue théologique avec l'Orient, l'Uniatisme et fortifie-t-il sa propagande active dans les pays de l'Orient, torpillant ainsi, non seulement le dialogue théologique, mais aussi l'unification de l'Europe elle-même ? Car l'activité de l'Uniatisme qui se développe avec tant d'agressivité et de fureur, élargit, de plus en plus, l'abîme entre le catholicisme et l'orthodoxie et ravive la haine et l'inimitié. Les apparences sont convaincantes : le Vatican continue de voir l'unité interchrétienne avec les critères et les préalables du Concile de Ferrare-Florence.
LA TORPILLE DU VATICAN
dans l'Union Européenne.
Le problème de l'uniatisme à l'avant-scène
Sous le titre ci-dessus, le Protopresbytre Georges Mettalinos, professeur de théologie à l'Université d'Athènes écrit dans Orthodoxox Typos, n 927 du 19 avril 1991, ce qui suit :
En disant «UNIATISME», nous entendons une forme politico-religieuse inventée par l'«Eglise Catholico-Romaine», pour l'occidentalisation et la soumission spirituelle et politique de l'Orient orthodoxe. Son commencement pourrait être situé dès le XIIIème siècle (Concile du Latran 1215) ; mais son activité anti-orthodoxe atteindra son sommet après le pseudo-concile de Ferrare-Florence de 1438-39 et lors des péripéties des peuples orthodoxes qui suivirent. L'Uniatisme agit, dans la pratique, avec un moyen particulièrement perfide : tous les orthodoxes qui rejoignent ses rangs admettent les dogmes papistes «Primauté» et «Infaillibilité» depuis 1870, mais conservent leurs coutumes liturgiques (langue et rituel), et les clercs l'aspect extérieur. On comprend très bien à quoi vise cette «permission». Elle donne à l'Uniatisme la possibilité d'agir en «cheval de Troie», au sein même de l'Orient Orthodoxe.
L'Uniatisme n'est pas resté une simple forme religieuse ; mais il s'est mis, dès le début, au service des objectifs politiques, non seulement de Rome (Etat Pontifical) et par la suite du Vatican, mais aussi des Etats occidentaux catholico-romains, c'est-à-dire qu'il a joué un rôle parallèle à celui des Jésuites ou analogue à celui des missionnaires protestants, couvrant du même manteau religieux leurs visées politiques. Et c'est un fait confirmé par la recherche historique, que l'Uniatisme est sans relâche aux aguets, pénètre comme un voleur dans l'espace orthodoxe, quand les peuples orthodoxes se débattent dans toutes sortes de problèmes internes et la pauvreté. Cela m'a été rappelé, lors d'une longue discussion, en mai 1989, avec le Métropolite Philarète de Kiev. La «pérestroïka» et la surprise qu'elle a provoquée dans le monde slave ont fourni l'occasion à l'Uniatisme de se dresser à nouveau, agressif et menaçant, créant partout des situations insupportables aux populations orthodoxes de l'Europe Orientale ; et il ne s'agit pas ici, cela va sans dire, d'un débordement spontané et imprévu. Le Vatican habitué, depuis des siècles, à cette politique, a toujours des solutions toutes prêtes, pour les vides créés en Orient, tenant prêt pour les combler au moment opportun, l'Uniatisme, son arme plus qu'efficace. On allongerait beaucoup cet article, si on analysait toutes les intrigues de coulisses du Vatican, dans l'affaire de la «Macédoine», dans l'évolution actuelle de l'Albanie et les solutions «uniates» qu'il a déjà préparées pour ces pays.
Il n'est donc pas curieux de voir le peuple orthodoxe continuellement mal disposé envers l'Uniatisme, dont la présence en Orient rappelle la trahison perpétrée contre son orthodoxie et son peuple. Saint Marc d'Ephèse (+ 1444), dans sa célèbre Encyclique aux Chrétiens des îles et du monde entier (1440), appelle les Uniates des «gréco-latins», des «animaux mêlés», des «hippocentaures mythiques» (voir le texte de l'Encyclique dans La Lumière du Thabor, n 10).
Il faut noter que l'Uniatisme, parfaitement organisé, fonctionne ces derniers siècles, comme une «machine d'assaut», non seulement contre les Orthodoxes, mais aussi contre les autres chrétiens d'Orient (Coptes, Arméniens, Syro-chalcédoniens, etc...). «En Europe Orientale, l'Uniatisme est devenu un instrument de travail dans les mains des Polono-Lithuaniens latinisants et des Habsbourgs, pour combattre le tsarisme 'protecteur' de l'Orthodoxie et combler les pertes subies par l'explosion de la Réforme». Avec l'assurance d'une «protection» du côté des puissances européennes, les facilités économiques, l'utilisation de moyens de bienfaisance sociale (écoles, hôpitaux, etc...), il exerce son activité sans être importuné. Et ceci se passe dans notre pays ; c'est tout particulièrement dans les pays avec lesquels le Vatican a établi des relations diplomatiques (concordat) que l'activité de l'Uniatisme progresse et se fortifie.
Ce qui n'est pas pris en considération, non seulement par les non spécialistes de ces questions, mais aussi quelquefois, par les théologiens, c'est le fait que l'Uniatisme n'est pas «un corps intermédiaire» entre l'Orthodoxie et le Catholicisme romain, mais des chrétiens incorporés, totalement, au Catholicisme, qui pratiquent le «rite» orthodoxe, pour pouvoir duper et étendre plus facilement l'influence de leur centre (le Vatican). Les Uniates sont des «Catholico-romains» de rite grec et c'est pourquoi notre peuple, au siècle dernier, les appelait «Kattolikes» et jamais «Catholiques», parce que ce dernier terme signifie «Orthodoxe». Cela est d'une grande importance, car récemment encore, les Orthodoxes ont proposé, pour résoudre le problème de l'Uniatisme, qu'il soit «absorbé» par l'Eglise Catholico-Romaine ou par l'Eglise Orthodoxe. Les Uniates étant, comme on l'a dit, des Catholico-Romains de «rite particulier», leur absorption par l'Eglise Romaine ne serait pas un problème, puisqu'ils lui appartiennent. Par contre, leur absorption par l'Orthodoxie serait un problème, parce que nous aurions alors, en ce cas, «retour» à l'Orthodoxie, retour qui ne peut se faire simplement et sans préalable...
L'influence de l'Uniatisme s'exerce, aujourd'hui, ouvertement, dans les pays pauvres de l'Europe Orientale et du Moyen Orient. Combien savent, par exemple, que les «chrétiens» du Moyen-Orient en guerre, dont les médias parlent beaucoup, ne sont pas des Orthodoxes, mais des Uniates ? Notre monde politique, de même que notre peuple -surtout nos occidentalisants-, absorbés par la politique anti-marxiste du Catholicisme, dans les pays comme la Pologne, oublient la situation difficile -et du même coup tragique- où se trouvent les orthodoxes de ces pays, opprimés par les Latins et tout particulièrement par les Uniates. L'uniatisation incessante de millions d'Orthodoxes a réduit ces derniers à une petite minorité (100 à 150 000 en Tchécoslovaquie, par exemple).
La propagande uniate et papiste exercée aujourd'hui dans ces pays, est à tel point impitoyable et implacable, que les Orthodoxes voient le régime stalinien plus humain que la conduite du Vatican et de l'Uniatisme envers eux. Et l'argument claironné que l'Uniatisme «a été frappé par la violence rouge du communisme et qu'il est passé dans les catacombes» ne tient nullement ; il vise à décerner aux Uniates de l'Europe Orientale la qualité de «résistants». Mais pourquoi oublie-t-on le rôle traître et anti-national de l'Uniatisme dans ces pays ? Grâce au «concordat» du Vatican avec le régime nazi, les Uniates ont non seulement collaboré avec le régime nazi, mais ils ont aussi suscité des persécutions terribles et sanglantes contre les orthodoxes, persécutions qui, hélas ! continuent encore aujourd'hui.
Et ce n'est pas seulement le cynisme avec lequel les Uniates, forts de la présence d'une foule de Catholiques (clercs, moines, laïcs), qui accourent, en masse, pour les soutenir, s'emparent de bâtiments, persécutent socialement, violentent moralement ou exterminent les Orthodoxes (il y a déjà des morts en Ukraine), mais aussi, ils s'efforcent, avec application et méthode, de tronquer l'Histoire pour égarer le peuple et le soumettre. Un exemple éloquent de cette propagande uniate a été récemment apporté par un jeune Tchèque orthodoxe, diplômé de l'Ecole théologique de Presov. C'est M. Jean Zizoulak, venu en Grèce pour y poursuivre des études en notre faculté. M. Zizoulak m'a remis une photocopie d'un article du journal Doukla dont le tirage est très grand en son pays, avec le titre : AMOUR ET COMPREHENSION, et m'a traduit un passage où on lit : «Pour lutter, les orthodoxes avancent des faits qui sont faux, afin de démontrer qu'il y a 300 ans, tout était à eux. Mais ils oublient que, il y a trois cents ans, ils ne possédaient aucun bâtiment, pas même un seul, parce que tous ceux qui existaient alors avaient été construits par les chrétiens gréco-catholiques1 (...). Il n'y a pas longtemps, nous avons célébré le millénaire de la christianisation de la Russie qui a reçu la foi chrétienne en 988, quand encore l'Eglise Gréco-Catholique (entendez uniate) était étroitement liée à Rome.
«Le schisme entre l'Occident et l'Orient a commencé en 1054 (cf Encyclopédie Soviétique). Et aucun homme raisonnable ne doutera que nos saints apôtres Cyrille et Méthode étaient des Gréco-Catholiques (Uniates), liés à Rome. Par trois fois ils visitèrent le Saint Père à Rome, pour l'assurer de la justesse de leur enseignement. Le Pape les ordonna évêques et les fit Archevêques de toute la Panonie. S'ils n'avaient pas appartenu, à cette époque, à Rome, ils auraient, dans leurs difficultés et leurs problèmes, demandé l'aide du Patriarche de Constantinople. Tels sont les faits et la vérité. Celui qui ne les croit pas, qu'il étudie mieux l'Histoire...»
Ce texte est un exemple de la propagande uniate en Tchécoslovaquie ; sa dynamique prend des dimensions incalculables, puisque la vraie information est, en somme, impossible, quand surtout, le même article renvoie, pour ces questions à «l'Encyclopédie Soviétique» ? La dernière phrase : «qu'il étudie mieux l'Histoire...», du rédacteur, lui-même plongé dans l'abîme de l'ignorance, adressée à ses lecteurs malheureux et désinformés, touche aux limites du comique. Mais est-ce de l'ignorance que cette odieuse propagande ? Nous voulons bien le croire ; parce que faire tant de «fautes» c'est de la folie. Nous les indiquerons rapidement :
a) Nous ne prendrons pas position sur la question de savoir à qui appartiennent les bâtiments en litige. Mais il est connu que l'Uniatisme a été imposé, par la force, du seizième au dix-huitième siècle, en Slovaquie Orientale et qu'en conséquence, les orthodoxes qui existaient depuis des siècles n'ont pas vécu sans toit... et errants.
b) En 988, «l'Eglise Gréco-catholique», c'est-à-dire l'Uniatisme, n'existait pas ; on y trouvait que des Latino-Franks qu'affrontaient déjà, depuis un siècle, la mission «Byzantine» (romaïque).
c) Le schisme n'a pas commencé en 1054, mais a été officialisé à cette date. Cela n'a pas été un schisme entre l'Occident et l'Orient en général, mais entre «Romains», c'est-à-dire orthodoxes d'Orient et d'Occident, et «Franks» et occidentaux franquisés (ex-orthodoxes).
d) Les saints Méthode et Cyrille, frères hellènes de Thessalonique, n'étaient pas des «Gréco-catholiques» (Uniates), mais des Romains, c'est-à-dire des missionnaires orthodoxes, envoyés (862) par l'empereur «byzantin» (Romain) de la Nouvelle Rome (Constantinople) Michel III et par le Patriarche Oecuménique Photios le Grand, aux Slaves occidentaux, pour faire face aux missionnaires franks.
e) Ils étaient liés à l'Ancienne Rome et visitaient le Pape (Patriarche), qui à cette époque était encore orthodoxe et homodoxe des Patriarches Orientaux. La chaire de l'Ancienne Rome devait tomber entre les mains des Franks au XIème siècle (1046), et le schisme devenir définitif en 1054.
f) Comme il a déjà été dit, les saints Cyrille et Méthode (seul le second fut fait évêque, le premier étant mort avant) ne jouirent pas seulement du soutien de Constantinople, mais c'est elle qui les envoya aux Slaves.
Qu'il ne s'agit donc pas d'«ignorance» de l'Histoire, mais d'une propagande infâme, cela est prouvé par l'alignement de l'auteur de cet article sur les activités du Pape actuel. Ce dernier a tout récemment appelé les saints Méthode et Cyrille «Patrons de l'Europe», ce qui a enthousiasmé ceux qui ignoraient le secret de ce langage et qui ne comprennent pas «le sens des paroles» du Vatican. Le Pape, dans l'esprit de la «reconnaissance réciproque» comme base de l'union, veut faire passer les missionnaires grecs pour des Européens, et donc, en conséquence, porteurs soit de la tradition occidentale elle-même, soit d'une autre tradition, mais qui soit soeur de la première. Sinon il ne l'eût pas mis en avant, pas plus qu'il n'a mis en avant Photios le Grand, saint Grégoire Palamas ou saint Marc d'Ephèse comme «Patrons» de l'Europe post-carolingienne !
Mais les saints illuminateurs des slaves, Méthode et Cyrille, n'ont rien tant combattu spirituellement que l'esprit frank, anti-orthodoxe et anti-hellène, qui attaqua, menaçant, l'Orient orthodoxe ; car leur mission avait justement pour but d'arrêter l'extension d'un christianisme tronqué, le christianisme frank, représenté aujourd'hui par le Pape, sommet politico-religieux de l'Occident franquisé. C'est pourquoi les illuminateurs des slaves ne peuvent en rien être pris pour précurseurs de l'Europe actuelle. Un tel titre constituerait un blasphème contre leur mémoire sacrée.
En définitive, la question qui se pose est la suivante : pourquoi le Vatican dirige-t-il et tolère-t-il, surtout en une époque de dialogue théologique avec l'Orient, l'Uniatisme et fortifie-t-il sa propagande active dans les pays de l'Orient, torpillant ainsi, non seulement le dialogue théologique, mais aussi l'unification de l'Europe elle-même ? Car l'activité de l'Uniatisme qui se développe avec tant d'agressivité et de fureur, élargit, de plus en plus, l'abîme entre le catholicisme et l'orthodoxie et ravive la haine et l'inimitié. Les apparences sont convaincantes : le Vatican continue de voir l'unité interchrétienne avec les critères et les préalables du Concile de Ferrare-Florence.
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