dimanche 23 janvier 2011
La Lumière du Thabor n°31. Les Monophysites.
DOSSIER
L'UNION AVEC LES MONOPHYSITES
L'accord en vue de l'union signé à Chambésy en septembre 1990 entre les représentants des orthodoxes et des monophysites n'a pas fini de provoquer des réactions (voir La Lumière du Thabor, n30, p. 1 à 10). Son contenu, comme le cadre dans lequel s'est déroulé le dialogue avec les pré-chalcédoniens suscite, en effet, maintenant, des protestations, tant à l'intérieur des Eglises engagées dans l'oecuménisme qu'à l'extérieur. Le cadre, en effet, est celui du Conseil Oecuménique des Eglises, qui a favorisé ce dialogue et cette union, afin de préparer des unions plus larges entre les orthodoxes et les autres confessions. Le contenu de l'union de Chambésy apparaît d'autre part comme un ensemble de concessions mutuelles fondées sur l'idée que les Eglises antichalcédoniennes et l'Eglise orthodoxe ont toutes gardé, au même titre, malgré leurs divergences christologiques, la plénitude de la foi apostolique. Une telle conclusion du dialogue remet implicitement en cause l'infaillibilité des anathèmes des IVè,Vè,VIè et VIIè conciles oecuméniques contre les monophysites. L'accord de Chambésy ne prévoit pas, en effet, que les «pré-chalcédoniens» reconnaissent le concile oecuménique de Chalcédoine et les suivants. Si l'union devenait effective, cela signifierait que les Conciles oecuméniques «universels» n'auraient plus valeur universelle, mais seraient seulement des Conciles locaux de la «partie», de la «branche» ou de la «famille» chalcédonienne de l'Eglise.
Les accords de Chambésy ayant été précédés d'un certain nombre de documents préalables, on comprend que, dans de telles conditions, le patriarcat orthodoxe de Jérusalem n'ait pas participé au dialogue et n'ait pas signé cette union qui est loin de faire l'unanimité en Grèce. Les «vieux-calendaristes» ont été en Grèce les premiers à dénoncer unanimement les accords de Chambésy. Au Canada, dans un synode tenu durant l'été 1991, l'Eglise Russe Hors Frontières a, elle aussi, condamné cette union de Chambésy. Pour informer les lecteurs de La Lumière du Thabor, nous publions ci-dessous les documents suivants : l'introduction de saint Nicodème hagiorite à son commentaire des canons du IVè Concile oecuménique -extraite du Pidalion- suivie d'une brève chronologie. Ensuite nous ajoutons l'article du moine Isaac paru dans Orthodox Life et qui nous a semblé intéressant, une note de lecture du Père Patric sur les analyses consacrées par le Père Georges Florovsky au monophysisme et la chronique des réactions à l'accord de Chambésy. Ces documents complètent évidemment ceux que le lecteur a pu lire ci-dessus, la lettre de saint Photios et le miracle de sainte Euphémie.
NICODEME L'HAGIORITE
PROLEGOMENES
AU SAINT QUATRIEME CONCILE OECUMENIQUE
e saint quatrième Concile Oecuménique se tint à Chalcédoine, cité importante de Bithynie, durant le règne de l'Empereur Marcianus1 et de l'Impératrice Pulchérie, en l'an 451 après Jésus-Christ. Le nombre des Pères qui y assistèrent était de six-cent-trente. Parmi les plus renommés d'entre eux se trouvaient Anatole de Constantinople, les évêques Paschasinus et Lucinius, avec les prêtres Boniface et Basile ainsi que les légats du Pape saint Léon de Rome, l'évêque Julien, Maxime d'Antioche et Juvénal de Jérusalem. Ils condamnèrent et soumirent à l'anathème Eutychès, un archimandrite et son partisan Dioscore, qui était devenu evêque d'Alexandrie après Cyrille. Car ces hommes, étant tombés dans l'erreur opposée à celle de Nestorius, partagèrent avec lui le même sort de la perdition. Alors que Nestorius avait divisé le Christ un en deux personnes et deux natures, eux confondirent, avec audace, les deux natures du Christ -la nature divine et la nature humaine dont Il est composé et dans lesquelles Il est connu et adoré- et les mêlèrent en une seule nature, sans comprendre, dans leur folie, que cette croyance conduisait à la conclusion que le Christ n'était pas de la même nature que le Père et de la même nature que l'homme, mais d'une nature autre et différente2.
Ce saint concile, suivant le Credo du premier concile de Nicée et celui du deuxième concile de Constantinople ainsi que la lettre de Cyrille d'Alexandrie, qui constitue la définition du Troisième concile d'Ephèse, et, enfin, la lettre du très saint Léon de Rome3, laissa inaltéré le Credo commun du premier Concile Oecuménique de Nicée et du deuxième qui se tint à Constantinople, et anathématisa quiconque oserait y ajouter ou en soustraire quoi que ce soit. Il donna la définition suivante de la Foi orthodoxe : «Suivant donc les divins Pères, nous joignons nos voix aux leurs en disant que nous confessons le même et unique Fils ou Seigneur Jésus-Christ, le même parfait dans sa Divinité et parfait dans son humanité ; vraiment Dieu, et vraiment homme, avec une âme et un corps ; consubstantiel au Père selon la divinité, et le même consubstantiel à nous selon l'humanité, en tout semblable à nous, hormis le péché. Né avant les siècles du Père en sa divinité, et dans les derniers jours selon l'humanité, de la Vierge Marie et Mère de Dieu, pour nous et pour notre salut. Un et le même, Christ, Fils, Seigneur, Unique Engendré, (composé) de deux natures sans confusion, sans changement, sans division, connu sans séparation4, sans que rien soit retranché ou annulé, par l'union, des différences de nature, les particularités de chaque nature étant, au contraire, conservées, et agissant de concert en une seule personne et hypostase. N'étant ni divisé ni partagé en deux personnes, mais le même Fils unique et unique engendré Dieu le Verbe, le Seigneur Jésus Christ, comme les Prophètes l'avaient prophétisé précédemment à son sujet, et comme le Seigneur Jésus-Christ nous l'a explicitement enseigné, et que le Symbole (c'est-à-dire le Credo) des Pères nous l'a communiqué».
Ce concile annula et invalida le concile ou Brigandage qui s'était précédemment réuni à Ephèse, en 448, que Dioscore présida et où il défendit Eutychès, refusant d'écouter les légats de l'évêque de Rome, alors que saint Flavien de Constantinople trouvait la mort, après avoir été roué de coups et battu de verges.
Dans ce concile encore (acte 8), le bienheureux Théodoret dit : «Anathème à Nestorius, et à quiconque refuse d'appeler Marie la Sainte Mère de Dieu et à quiconque divise le Fils un et unique engendré». En outre, il anathématisa également Eutychès, et chaque hérésie, et après avoir souscrit à tout ce qui avait été décrété et adopté par le concile, il fut justifié, prit le siège qui lui avait été assigné, et s'attacha à représenter sa province. A part toutes ces questions, le présent concile décréta et promulgua les trente canons suivants, qui se trouvent dans l'acte 15, ratifiés et confirmés nommément et définitivement par le canon II du Sixième concile oecuménique et globalement par le canon I du Septième concile oecuménique dont les canons constituent l'organisation constitutionnelle de l'Eglise.
Ce texte est extrait du PIDALION de Saint Nicodème, et il constitue l'introduction au commentaire des canons du Quatrième Concile. Nous ajoutons la brève chronologie qui suit.
Brève Chronologie
de l'Histoire des débuts du monophysisme
431 Concile d'Ephèse et condamnation de Nestorius. Saint Cyrille d'Alexandrie, champion de l'orthodoxie. L'un des premiers à avoir dénoncé Nestorius à Constantinople était Eusèbe de Dorylée, alors laïc.
433 Formule de réunion entre saint Cyrille et une minorité d'évêques qui refusaient le Concile d'Ephèse. En particulier avec Théodoret de Cyr, qui était disciple de Théodore de Mopsueste. Les partisans les plus extrêmistes de saint Cyrille demeuraient hostiles à cette réconciliation pourtant signée par le célèbre patriarche d'Alexandrie.
448 Eutychès (378-454), archimandrite d'un grand monastère de Constantinople, et qui était connu pour son opposition au nestorianisme, est dénoncé par Eusèbe de Dorylée, devenu évêque, qui l'accuse d'être tombé dans une hérésie inverse de celle de Nestorius. Eutychès niait, en effet, l'existence de deux natures en Christ, la nature humaine étant, selon lui, absorbée par la nature divine après l'union du Verbe avec l'humanité. Eutychès fut condamné par le «synode permanent» de Constantinople, dans un concile appelé endemousa, tenu par les évêques résidant alors à Constantinople. Ce Concile fut présidé par le Patriarche Flavien.
449 Eutychès en appela à Rome, à Ravenne et probablement aussi à Alexandrie, de cette décision. L'empereur Théodore II, qui était du côté d'Eutychès, donna son accord pour la réunion d'un concile général. Entre temps le Pape Léon a envoyé au Patriarche Flavien son Tome, qui est une confession de foi condamnant tout monophysisme. Présidé par Dioscore, patriarche d'Alexandrie, le Concile se tient à Ephèse. Eutychès est réhabilité, tous ceux qui ont adhéré à la formule de 433 sont condamnés ou déportés, comme Théodoret de Cyr ou le patriarche Flavien, qui est en outre frappé, exilé et qui meurt très vite de ces mauvais traitements.
Eusèbe de Dorylée réussit à s'échapper et part pour Rome afin d'organiser avec le pape Léon -dont le Tome est dénoncé comme nestorien- la résistance aux décisions du Concile d'Ephèse de 449, qui a reçu de l'Histoire le nom de Latrocinium, ou Brigandage d'Ephèse.
450 L' empereur Théodore II meurt. Sa soeur, sainte Pulchérie, épouse Marcianus, qui est orthodoxe, et qui convoque immédiatement un nouveau Concile général, à Chalcédoine.
451 Concile de Chalcédoine, quatrième oecuménique. Les Pères du Concile condamnent à nouveau Eutychès, acceptent le Tome de Léon qu'ils déclarent parfaitement conforme à la théologie de saint Cyrille. Dioscore est déposé pour avoir déposé Flavien, et pour être entré en communion avec Eutychès, -c'est-à-dire pour avoir reconnu son «orthodoxie». L'Horos du Concile confesse que la nature humaine et la nature divine sont unies sans mélange et sans confusion dans l'hypostase du Christ, vrai Dieu et vrai Homme. Théodoret de Cyr accepte la théologie du Concile et, pour cette raison, est reçu parmi les orthodoxes.
Après Chalcédoine. L'histoire du rejet de Chalcédoine par les monophysites est très complexe et nous ne la résumerons pas ici. Indiquons simplement l'Encyclique de l'empereur Basilisque en 476, favorable aux monophysites (476), l'Henotikon de Zénon (482), qui tentait un compromis entre orthodoxes et monophysites et qui fut rejeté par l'Eglise orthodoxe. Après l'avènement de Justinien, un véritable dialogue s'engagea avec les monophysites, à Constantinople. Les conversations furent un échec et, en 536, un concile condamna une fois de plus le monophysisme et, en particulier, Sévère d'Antioche. Le Cinquième Concile Oecuménique confirma en 553 les décisions du concile de 536 et leva toutes les ambiguïtés -l'origénisme fut condamné, ainsi que les écrits, crypto-nestoriens, de Théodoret de Cyr. Mais les monophysites n'acceptèrent pas non plus le Cinquième Concile, pas plus que les Sixième et Septième Conciles Oecuméniques.
L'UNION AVEC LES MONOPHYSITES
L'accord en vue de l'union signé à Chambésy en septembre 1990 entre les représentants des orthodoxes et des monophysites n'a pas fini de provoquer des réactions (voir La Lumière du Thabor, n30, p. 1 à 10). Son contenu, comme le cadre dans lequel s'est déroulé le dialogue avec les pré-chalcédoniens suscite, en effet, maintenant, des protestations, tant à l'intérieur des Eglises engagées dans l'oecuménisme qu'à l'extérieur. Le cadre, en effet, est celui du Conseil Oecuménique des Eglises, qui a favorisé ce dialogue et cette union, afin de préparer des unions plus larges entre les orthodoxes et les autres confessions. Le contenu de l'union de Chambésy apparaît d'autre part comme un ensemble de concessions mutuelles fondées sur l'idée que les Eglises antichalcédoniennes et l'Eglise orthodoxe ont toutes gardé, au même titre, malgré leurs divergences christologiques, la plénitude de la foi apostolique. Une telle conclusion du dialogue remet implicitement en cause l'infaillibilité des anathèmes des IVè,Vè,VIè et VIIè conciles oecuméniques contre les monophysites. L'accord de Chambésy ne prévoit pas, en effet, que les «pré-chalcédoniens» reconnaissent le concile oecuménique de Chalcédoine et les suivants. Si l'union devenait effective, cela signifierait que les Conciles oecuméniques «universels» n'auraient plus valeur universelle, mais seraient seulement des Conciles locaux de la «partie», de la «branche» ou de la «famille» chalcédonienne de l'Eglise.
Les accords de Chambésy ayant été précédés d'un certain nombre de documents préalables, on comprend que, dans de telles conditions, le patriarcat orthodoxe de Jérusalem n'ait pas participé au dialogue et n'ait pas signé cette union qui est loin de faire l'unanimité en Grèce. Les «vieux-calendaristes» ont été en Grèce les premiers à dénoncer unanimement les accords de Chambésy. Au Canada, dans un synode tenu durant l'été 1991, l'Eglise Russe Hors Frontières a, elle aussi, condamné cette union de Chambésy. Pour informer les lecteurs de La Lumière du Thabor, nous publions ci-dessous les documents suivants : l'introduction de saint Nicodème hagiorite à son commentaire des canons du IVè Concile oecuménique -extraite du Pidalion- suivie d'une brève chronologie. Ensuite nous ajoutons l'article du moine Isaac paru dans Orthodox Life et qui nous a semblé intéressant, une note de lecture du Père Patric sur les analyses consacrées par le Père Georges Florovsky au monophysisme et la chronique des réactions à l'accord de Chambésy. Ces documents complètent évidemment ceux que le lecteur a pu lire ci-dessus, la lettre de saint Photios et le miracle de sainte Euphémie.
NICODEME L'HAGIORITE
PROLEGOMENES
AU SAINT QUATRIEME CONCILE OECUMENIQUE
e saint quatrième Concile Oecuménique se tint à Chalcédoine, cité importante de Bithynie, durant le règne de l'Empereur Marcianus1 et de l'Impératrice Pulchérie, en l'an 451 après Jésus-Christ. Le nombre des Pères qui y assistèrent était de six-cent-trente. Parmi les plus renommés d'entre eux se trouvaient Anatole de Constantinople, les évêques Paschasinus et Lucinius, avec les prêtres Boniface et Basile ainsi que les légats du Pape saint Léon de Rome, l'évêque Julien, Maxime d'Antioche et Juvénal de Jérusalem. Ils condamnèrent et soumirent à l'anathème Eutychès, un archimandrite et son partisan Dioscore, qui était devenu evêque d'Alexandrie après Cyrille. Car ces hommes, étant tombés dans l'erreur opposée à celle de Nestorius, partagèrent avec lui le même sort de la perdition. Alors que Nestorius avait divisé le Christ un en deux personnes et deux natures, eux confondirent, avec audace, les deux natures du Christ -la nature divine et la nature humaine dont Il est composé et dans lesquelles Il est connu et adoré- et les mêlèrent en une seule nature, sans comprendre, dans leur folie, que cette croyance conduisait à la conclusion que le Christ n'était pas de la même nature que le Père et de la même nature que l'homme, mais d'une nature autre et différente2.
Ce saint concile, suivant le Credo du premier concile de Nicée et celui du deuxième concile de Constantinople ainsi que la lettre de Cyrille d'Alexandrie, qui constitue la définition du Troisième concile d'Ephèse, et, enfin, la lettre du très saint Léon de Rome3, laissa inaltéré le Credo commun du premier Concile Oecuménique de Nicée et du deuxième qui se tint à Constantinople, et anathématisa quiconque oserait y ajouter ou en soustraire quoi que ce soit. Il donna la définition suivante de la Foi orthodoxe : «Suivant donc les divins Pères, nous joignons nos voix aux leurs en disant que nous confessons le même et unique Fils ou Seigneur Jésus-Christ, le même parfait dans sa Divinité et parfait dans son humanité ; vraiment Dieu, et vraiment homme, avec une âme et un corps ; consubstantiel au Père selon la divinité, et le même consubstantiel à nous selon l'humanité, en tout semblable à nous, hormis le péché. Né avant les siècles du Père en sa divinité, et dans les derniers jours selon l'humanité, de la Vierge Marie et Mère de Dieu, pour nous et pour notre salut. Un et le même, Christ, Fils, Seigneur, Unique Engendré, (composé) de deux natures sans confusion, sans changement, sans division, connu sans séparation4, sans que rien soit retranché ou annulé, par l'union, des différences de nature, les particularités de chaque nature étant, au contraire, conservées, et agissant de concert en une seule personne et hypostase. N'étant ni divisé ni partagé en deux personnes, mais le même Fils unique et unique engendré Dieu le Verbe, le Seigneur Jésus Christ, comme les Prophètes l'avaient prophétisé précédemment à son sujet, et comme le Seigneur Jésus-Christ nous l'a explicitement enseigné, et que le Symbole (c'est-à-dire le Credo) des Pères nous l'a communiqué».
Ce concile annula et invalida le concile ou Brigandage qui s'était précédemment réuni à Ephèse, en 448, que Dioscore présida et où il défendit Eutychès, refusant d'écouter les légats de l'évêque de Rome, alors que saint Flavien de Constantinople trouvait la mort, après avoir été roué de coups et battu de verges.
Dans ce concile encore (acte 8), le bienheureux Théodoret dit : «Anathème à Nestorius, et à quiconque refuse d'appeler Marie la Sainte Mère de Dieu et à quiconque divise le Fils un et unique engendré». En outre, il anathématisa également Eutychès, et chaque hérésie, et après avoir souscrit à tout ce qui avait été décrété et adopté par le concile, il fut justifié, prit le siège qui lui avait été assigné, et s'attacha à représenter sa province. A part toutes ces questions, le présent concile décréta et promulgua les trente canons suivants, qui se trouvent dans l'acte 15, ratifiés et confirmés nommément et définitivement par le canon II du Sixième concile oecuménique et globalement par le canon I du Septième concile oecuménique dont les canons constituent l'organisation constitutionnelle de l'Eglise.
Ce texte est extrait du PIDALION de Saint Nicodème, et il constitue l'introduction au commentaire des canons du Quatrième Concile. Nous ajoutons la brève chronologie qui suit.
Brève Chronologie
de l'Histoire des débuts du monophysisme
431 Concile d'Ephèse et condamnation de Nestorius. Saint Cyrille d'Alexandrie, champion de l'orthodoxie. L'un des premiers à avoir dénoncé Nestorius à Constantinople était Eusèbe de Dorylée, alors laïc.
433 Formule de réunion entre saint Cyrille et une minorité d'évêques qui refusaient le Concile d'Ephèse. En particulier avec Théodoret de Cyr, qui était disciple de Théodore de Mopsueste. Les partisans les plus extrêmistes de saint Cyrille demeuraient hostiles à cette réconciliation pourtant signée par le célèbre patriarche d'Alexandrie.
448 Eutychès (378-454), archimandrite d'un grand monastère de Constantinople, et qui était connu pour son opposition au nestorianisme, est dénoncé par Eusèbe de Dorylée, devenu évêque, qui l'accuse d'être tombé dans une hérésie inverse de celle de Nestorius. Eutychès niait, en effet, l'existence de deux natures en Christ, la nature humaine étant, selon lui, absorbée par la nature divine après l'union du Verbe avec l'humanité. Eutychès fut condamné par le «synode permanent» de Constantinople, dans un concile appelé endemousa, tenu par les évêques résidant alors à Constantinople. Ce Concile fut présidé par le Patriarche Flavien.
449 Eutychès en appela à Rome, à Ravenne et probablement aussi à Alexandrie, de cette décision. L'empereur Théodore II, qui était du côté d'Eutychès, donna son accord pour la réunion d'un concile général. Entre temps le Pape Léon a envoyé au Patriarche Flavien son Tome, qui est une confession de foi condamnant tout monophysisme. Présidé par Dioscore, patriarche d'Alexandrie, le Concile se tient à Ephèse. Eutychès est réhabilité, tous ceux qui ont adhéré à la formule de 433 sont condamnés ou déportés, comme Théodoret de Cyr ou le patriarche Flavien, qui est en outre frappé, exilé et qui meurt très vite de ces mauvais traitements.
Eusèbe de Dorylée réussit à s'échapper et part pour Rome afin d'organiser avec le pape Léon -dont le Tome est dénoncé comme nestorien- la résistance aux décisions du Concile d'Ephèse de 449, qui a reçu de l'Histoire le nom de Latrocinium, ou Brigandage d'Ephèse.
450 L' empereur Théodore II meurt. Sa soeur, sainte Pulchérie, épouse Marcianus, qui est orthodoxe, et qui convoque immédiatement un nouveau Concile général, à Chalcédoine.
451 Concile de Chalcédoine, quatrième oecuménique. Les Pères du Concile condamnent à nouveau Eutychès, acceptent le Tome de Léon qu'ils déclarent parfaitement conforme à la théologie de saint Cyrille. Dioscore est déposé pour avoir déposé Flavien, et pour être entré en communion avec Eutychès, -c'est-à-dire pour avoir reconnu son «orthodoxie». L'Horos du Concile confesse que la nature humaine et la nature divine sont unies sans mélange et sans confusion dans l'hypostase du Christ, vrai Dieu et vrai Homme. Théodoret de Cyr accepte la théologie du Concile et, pour cette raison, est reçu parmi les orthodoxes.
Après Chalcédoine. L'histoire du rejet de Chalcédoine par les monophysites est très complexe et nous ne la résumerons pas ici. Indiquons simplement l'Encyclique de l'empereur Basilisque en 476, favorable aux monophysites (476), l'Henotikon de Zénon (482), qui tentait un compromis entre orthodoxes et monophysites et qui fut rejeté par l'Eglise orthodoxe. Après l'avènement de Justinien, un véritable dialogue s'engagea avec les monophysites, à Constantinople. Les conversations furent un échec et, en 536, un concile condamna une fois de plus le monophysisme et, en particulier, Sévère d'Antioche. Le Cinquième Concile Oecuménique confirma en 553 les décisions du concile de 536 et leva toutes les ambiguïtés -l'origénisme fut condamné, ainsi que les écrits, crypto-nestoriens, de Théodoret de Cyr. Mais les monophysites n'acceptèrent pas non plus le Cinquième Concile, pas plus que les Sixième et Septième Conciles Oecuméniques.
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