jeudi 13 janvier 2011

La Lumière du Thabor n°22. Notes de lecture.

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Notes de lecture

Introduction à l’article sur Augustin d’Hippone

Nous publions ci-dessous une note de lecture rédigée par A. Sakarellos pour le journal Orthodoxos Typos à propos du Dossier H Saint Augustin publié tout récemment à l’Age d’Homme et auquel ont participé plusieurs membres de notre Fraternité.

Dans ce Dossier H aussi, pour la première fois, a été publié, à côté de textes de scientifiques du monde entier, un long article du théologien orthodoxe le professeur Jean Romanides qui, jusque là, semble avoir été ignoré par ceux qui tiennent les clefs de l’édition orthodoxe en France. Il y aurait beaucoup à dire d’ailleurs sur le fait que les plus grands théologiens orthodoxes de ce siècle – le Père Jean Romanides, le Père Georges Florovsky, le Père Justin Popovic, le Père Théoclète de Saint Denys, etc., - ont été laissés de côté au profit d’auteurs secondaires – Meyendorff, Staniloaë, Ignace IV, O. Clément, etc., – qui se sont fait connaître surtout grâce à l’appui de non-orthodoxes.

Le Dossier H Augustin a été largement salué par la presse – en particulier par Le Monde qui lui a consacré un long article, et par France Culture ; mais il n’a encore été commenté par aucune revue orthodoxe et reste ignoré de certains journaux catholiques (papistes), sans doute parce qu’il contient 7 ou 8 articles orthodoxes sur 30.

Nous remercions donc particulièrement Orthodoxos Typos et A. Sakarellos d’avoir publié l’article ci-dessous.

SAINT AUGUSTIN

Sous le titre ci-dessus a paru en octobre 1988 un épais volume de 500 pages, en cinq chapitres, comportant trente-huit études de spécialistes, sur l’œuvre aux multiples facettes de l’Evêque d’Hippone. Il est édité par L’AGE D’HOMME, dans la collection spéciale LES DOSSIERS H. Cette maison, connue pour la qualité de ses éditions, a créé cette collection spéciale, dont chaque tome traite, exhaustivement, un sujet avec la participation de spécialistes choisis dans le monde entier.

Dans ce volume, le bienheureux Augustin est étudié dans les cadres du développement de la civilisation occidentale où il occupe une position clé. Ces cadres, avec Augustin au centre, comme « Père des Pères », sont depuis longtemps ébranlés. Cela est très bien souligné dans l’Avant-propos : « Avec Augustin, c’est la trame de cette pensée (celle de l’Occident) qui est en jeu, comme ses origines ; et le mot de Luis Sala Molins : « Après Marx, Augustin », n’est peut-être pas qu’une simple boutade ». Pour cette raison ce volume constitue une « lecture pour notre temps » de l’œuvre d’Augustin.

Ce volume a été conçu, rédigé et publié sous la direction du Professeur de Philosophie Patric Ranson. Dans son Avant-propos, il note que parmi tous les commentateurs modernes d’Augustin, deux sont particulièrement remarquables : M. André Mandouze, Professeur de la Sorbonne, et le Professeur de l’Université de Thessalonique, Jean Romanides « certainement le plus grand théologien orthodoxe vivant, dont les travaux sont une lecture critique de l’œuvre d’Augustin à la lumière de la théologie patristique ».
Dans la récente lettre qu’il nous a adressée, Ranson dit que ce volume « provoque beaucoup de réactions – en particulier dans l’Université – et que l’article de Romanides sur le Filioque est celui qui suscite les réactions les plus passionnées et les plus intéressantes ». En effet, les thèses de J. Romanides étaient, en somme, inconnues en France ; à présent, elles mettent au rang des fausses théories les bases de la pensée latino-franque, en particulier l’opinion qu’il existerait une tradition grecque et une tradition latine, cette dernière étant dominée par Augustin. A la lecture de Romanides, beaucoup ont compris qu’il est peu scientifique et peu sérieux de présenter les saints Cyprien de Carthage, Hilaire de Poitiers et Ambroise de Milan comme de simples précurseurs d’Augustin, sans voir que ces Romains latinophones sont plus proches des Pères romains hellénophones (jusqu’ici improprement appelés « Pères grecs ») que d’Augustin ; lequel est tout aussi loin d’eux que des Pères hellénophones… Bref, grâce aux travaux du P. Romanides, un grand nombre a compris que la vraie opposition n’était pas entre les Pères romains latinophones et les Pères romains hellénophones, mais bien entre les Pères romains (orthodoxes) et les Franks.

La conclusion ci-dessus se fonde sur les découvertes faites, il y a quelques années, par le Professeur Romanides, et qui prouvent que les différences constatées entre Pères orthodoxes et scolastiques latino-franks sont déjà, en germe, celles qui opposent les œuvres d’Ambroise et d’Augustin. Ce qui signifie qu’Augustin n’a pas donné beaucoup d’importance à Ambroise, et que c’est la propagande latino-franque qui a imposé, même chez les orthodoxes, l’idée qu’Ambroise avait été le père spirituel d’Augustin.

Sur ce sujet, l’article de Laurent Motte, « AMBROISE ET AUGUSTIN », est d’une grande importance. Il examine les rapports personnels et théologiques des deux hommes et cite, pour finir, mot pour mot, la conclusion du Professeur Romanides, à savoir qu’ils n’avaient pas eu de rapports personnels suivis, en dehors de contacts de pure forme, pas plus qu’ils ne s’accordent entre eux sur les questions fondamentales qui devaient, finalement, séparer les Franks des Romains, l’Orient de l’Occident. Selon Motte, Augustin, indépendamment de la tradition patristique, a été conduit à une théologie personnelle qui devait devenir, plus tard, « le fief et l’apanage des conquérants franks et finirait par submerger en Occident, et pour des siècles, la foi simple des pêcheurs de la Galilée, que le grand prédicateur de Milan avait tant de fois rendue victorieuse des balivernes des philosophes… »

Sur le Filioque, les thèses de Romanides et de Motte s’accordent : chez Ambroise, la procession (procedere) ne signifie pas mode d’existence et attribut hypostatique du Saint Esprit. Romanides soutient que les Pères du Second Concile Œcuménique ont introduit dans le symbole de la foi le terme de « PROCESSION » à la place de la formule encombrante : « …du Père, mais non par génération », pour exprimer le mode d’existence du Saint Esprit. La formule (« par procession ») est ainsi parallèle à l’expression « par génération », qui exprime le mode d’existence du Fils. Des raisons purement philologiques ont joué dans le choix de cette formulation (puisque « procession » ne dit rien de plus que « du Père, non par génération »).

Chez Ambroise, « PROCEDERE » se réfère simplement à l’énergie essentielle ou naturelle ; chez Augustin, le terme signifie la même chose, mais se charge de philosophie personnelle.
Le terme de « PROCESSION » au sens de mode d’existence a été introduit en Occident après la mort d’Ambroise, et il est resté inconnu d’Augustin, qui n’admettait le terme de « GENERATION » qu’au seul sens de l’énergie naturelle.

C’est ainsi que le PROCEDERE latin acquit son second sens. Puisque, dans le symbole, il avait ce second sens de mode d’existence, tous les Pères Romains, jusqu’en 1009 / 1014, refusèrent d’ajouter le Filioque au symbole de la Foi, car il aurait eu, alors, une signification hérétique, comme cela devait arriver chez les franks. Cela est particulièrement démontré par les témoignages de Maxime le Confesseur, du Pape Léon III, d’Anastase le Bibliothécaire latinophone, des saints Grégoire Palamas, de Marc d’Ephèse et des Actes du pseudo-concile unioniste de Florence.

Des thèses théologiques fort intéressantes sur la Romanité sont soutenues dans les articles de P. Ranson : « Le lourd sommeil dogmatique de l’Occident » ; d’Emilie Zum Brunn : « Le Dieu de Platon et le Dieu de Moyse » ; de la même : « Saint Augustin. Choix de textes sur le SUM QUI SUM » ; d’Anne Pannier : « Saint Augustin, Saint Cyprien : la postérité de deux ecclésiologies ». D’autres travaux étayent les thèses de ces chercheurs dans d’autres directions. Pour la première fois, dans les études que nous venons de mentionner, des personnalités universitaires et du Centre National de la Recherche Scientifique français ont soutenu et compris la profondeur des thèses du Professeur Romanides, à savoir : que chez les Pères d’Occident et d’Orient, de même que chez les Ariens et les Eunomiens, le dogme de la Sainte Trinité est identifié aux THEOPHANIES de l’Ancien Testament. Autrement dit, c’est le Christ Logos lui-même, d’abord sans la chair (Ancien Testament) puis dans la chair (Nouveau Testament) qui révèle, en Lui, Dieu le Père, en sorte que les paroles du Christ : « Qui m’a vu a vu le Père », prennent toute leur force.

Ainsi, non seulement le Nouveau Testament, mais aussi l’Ancien, sont pour les Pères : christocentriques. L’idée que le dogme de la Sainte Trinité s’identifie au fond, au développement d’une terminologie ultérieure fondée sur le Nouveau Testament (comme hypostase, essence=ousia, relation, etc., est une caricature de la Tradition patristique, caricature adoptée par tous les théologiens orthodoxes modernes, qui ont copié les « Histoires des Dogmes » occidentales fondées sur la tradition augustinienne des latino-franks.

Influencé par le néo-platonisme et son passé manichéen, Augustin a été le premier à tracer une nouvelle voie sur la « Grâce ». Dans son article, P. Ranson signale que les conséquences des thèses augustiniennes avaient été fort peu étudiées en Occident, « où l’on relève seulement trois analyses critiques : celle, virulente, de l’évêque anglican Bullus, celle de R. Simon et celle de Legeay. Mais c’est au Professeur Romanides que l’on doit d’avoir montré toute l’importance dogmatique du conflit qui oppose Augustin aux Pères sur cette question… » En tout cas, continue Ranson, Barlaam a introduit, « pour la première fois en Orient, l’idée augustinienne que la grâce de Dieu est un phénomène créé, fait pour apparaître et disparaître, comme le note Romanides : « Cette doctrine, qui apparut pour la première fois en Orient avec la venue de Barlaam le Calabrais, fut combattue par les Pères Hellénophones, avec saint Grégoire Palamas en tête, et condamnée par les Conciles du XlVème siècle ».
Il est important de noter que cet accord avec le Professeur Romanides est un désaveu des thèses du P. Meyendorff, qui veut que les hérésies de Barlaam aient leurs racines chez les Pères hellénisants et, en particulier, chez saint Denys l’Aréopagite.

Ce travail de Ranson fait appel à d’autres orthodoxes, comme V. Lossky, le P. Justin Popovic et Théoclète Dyonisiate.

Les articles que nous avons cités jusqu’ici se trouvent tous dans la IIIème partie : « Augustin et les Pères de l’Eglise », sauf l’article de Ranson et celui d’E. Zum Brunn : « Le Dieu de Platon et le Dieu de Moyse » qui sont dans la Ière partie : « Saint Augustin, signe de contradiction ». Dans cette partie, figure, en première place, l’article du plus grand spécialiste d’Augustin qui soit au monde, André Mandouze, avec un titre interrogatif : « Cohabiter avec Augustin ? » Là, sont développées la grandeur de la personnalité et de l’œuvre du Berbère évêque d’Hippone ; là sont évoquées les expériences personnelles de l’auteur avec la terre et le peuple où vécut et travailla Augustin.

L’auteur souligne le caractère périlleux de la pensée d’Augustin, signe des grands hommes de l’Histoire. Certes, personne n’en doute. Le problème n’est pas là ; il est dans le fait que, contrairement aux autres Pères, Augustin a conduit les Franks a admettre une cosmologie issue d’anciennes superstitions, qui identifie l’Enfer avec les souterrains d’au-dessous de la terre, et le Paradis avec l’espace, et bien d’autres doctrines, bref, qu’il a marqué de sa note personnelle un « christianisme qui lui est propre, en totale opposition avec la science contemporaine, chose qui ne serait pas arrivée si la théologie orthodoxe des autres Pères romains avait dominé ». Quand l’expérience de la vision de Dieu en Christ conduit les Pères à un accord parfait, exprimé par saint Grégoire le Théologien : « S’il est impossible de parler de Dieu, il est plus impossible encore de le comprendre », quelle place peut alors avoir, dans la théologie, le penseur qui n’est pas dirigé par un cœur éclairé et par la déification ? C’est comme si on isolait le biologiste du contact visuel, expérimental et analytique, de la composition cellulaire des organes biologiques, pour lui faire suivre un penseur qui ne se serait jamais penché sur les cellules et apprendre de lui la composition des phénomènes biologiques !

Dans la première partie de ce volume, figure une collection de trente jugements aphoristiques portés sur Augustin par Kierkegaard, Mandouze, Nietzsche, Brunschvicg, Suarez, Quinet, Luther, Calvin… et l’ensemble se termine par les jugements de saint Gennade Scholarios et de J. Romanides. Il vaut la peine de voir ce que les deux derniers disent d’Augustin.

Scholarios écrit : « Dire que l’hypostase de l’Esprit vient ou procède du Fils, c’est-à-dire qu’il tient son être de Lui, non seulement comme cause de l’amour pour nous, ou de l’amour en soi, mais aussi comme Amour dont le Père et le Fils s’aiment l’un l’autre, sortant de l’un pour aller vers l’autre, le Père le donnant le premier et le recevant en retour du Fils, tout ceci est d’une grossièreté insupportable…

Où trouve-t-on clairement exposé, dans les livres sacrés, que l’Esprit Saint est l’Amour réciproque du Père et du Fils, qui s’aiment l’un l’autre, et qu’il tiendrait son être des deux ?
Dans quel trésor sacré ce dogme se trouverait-il donc caché ? Et comment aurait-il échappé aux autres docteurs qui, cependant, ont tout examiné avec soin ? » (Œuvres, tome 2)

Dans un sens analogue, J. Romanides écrit : « Si l’Eglise Orthodoxe pense sérieusement à un dialogue avec les latino-franks, elle doit auparavant condamner officiellement les œuvres d’Augustin et en expliquer ensuite les raisons aux Européens. Tout compromis entre les présupposés théologiques d’Augustin et la théologie des Pères est exclu ». (Dogmatique, tome 2).

Certes, il est difficile de rendre compte ici de tout cet important volume ; il faut cependant signaler les titres de certains autres articles qu’il contient : « La controverse sur la prédestination au Vème siècle : Augustin, Cassien et la Tradition » ; « La réduction de la personne à l’être dans la pensée de Saint Augustin et dans la scolastique » ; « Les raisonnements pseudo-scientifiques dans le De Musica » ; « L’expérience du néant et la relation à l’être selon Augustin et Heidegger ».

Un exemple caractéristique du style d’écriture nous sera fourni immédiatement par l’article impressionnant de P. Ranson : « Le lourd sommeil dogmatique de l’Occident » : « On explique généralement aujourd’hui les divisions du passé entre l’Orient et l’Occident par l’approfondissement d’une tradition aux dépens de l’autre. Le P. Congar parle d’« estrangement » pour désigner ce phénomène d’éloignement culturel. Ce lieu commun d’une indifférence réciproque – fondé sur une vision historique fausse – laisse de côté le fait que bien des fois, et notamment au XlVème siècle à Thessalonique, la tradition patristique et la tradition augustinienne et scolastique se sont trouvées confrontées dogmatiquement. Le Calabrais Barlaam a été, dans ce débat, le champion de la théologie augustinienne et saint Grégoire Palamas, celui de la théologie des Pères. Or c’est précisément la question des théophanies qui a été l’épicentre de cette confrontation.

« Barlaam introduisit en effet, pour la première fois en Orient, l’idée augustinienne que la grâce de Dieu est un phénomène créé, apparu pour disparaître, comme le note le P. Jean Romanides : « Cette doctrine qui apparut en Orient pour la première fois avec l’arrivée de Barlaam le Calabrais fut combattue par les Pères hellènes, avec en tête saint Grégoire Palamas, et condamnée par les conciles du XlVème siècle ».

Barlaam appliquait en effet la conception augustinienne à la grâce jaillie du Christ le jour de la Sainte Transfiguration : cette lumière était, selon lui, un phénomène « apparu pour disparaître » et qui avait pour but de signifier ou de symboliser la divinité du Christ ; mais ce n’était pas la gloire du Verbe et Fils de Dieu, qui se manifestait aux Apôtres comme elle s’était manifestée aux prophètes et, en particulier, à Moïse et à Elie, ainsi que l’affirmait, dans son Homélie sur la Transfiguration, saint Grégoire Palamas avec tout le chœur des Pères : « Ceci n’est pas une vision de l’esprit humain ; c’est une vision qui lui est de beaucoup supérieure, qui le transcende, parce qu’accomplie par la puissance de l’Esprit Divin. Voilà pourquoi elle n’apparaît pas pour disparaître ensuite, pas plus qu’elle ne peut être limitée. La lumière de la Transfiguration du Seigneur ne peut dépendre d’une force sensible, bien qu’elle ait été perçue par des yeux corporels, pour peu de temps, sur le sommet de la montagne », (p. 32)
Alors que les descendants des Franks réalisent des progrès spirituels et ouvrent largement les yeux de l’âme à la lumière de la vérité orthodoxe, il est désespérant de penser à l’aveuglement de nos néo-orthodoxes qui continuent de croire et de prêcher que la Lumière Incréée de la Sainte Trinité tombe sous les sens et est saisie par l’intellect. Ils vont jusqu’à présenter même saint Grégoire Palamas comme l’introducteur de leur cacodoxie ! Vraiment « le Royaume de Dieu vous sera ôté et donné à d’autres nations qui en produiront les fruits… »
A. Sakarellos
Orthodoxos Typos N° 827 du 24 Fév. 1989.

LIVRES REÇUS

La Fraternité Orthodoxe Saint Grégoire Palamas reçoit régulièrement des livres en service de presse, dont elle ne peut donner à chaque fois une analyse détaillée. Nous mentionnons brièvement ici ceux que nous avons reçus récemment :

1. La revue Balkan, qui est trimestrielle, et qui est consacrée à la vie politique, économique et culturelle du monde balkanique. Le numéro 2 d’avril-mai-juin 1989 donne une analyse de la situation politique au Kosovo, sous le titre « Kosovo, le noeud de la crise yougoslave ».

Cette très utile revue est dirigée par C. Milan et M. Praneuf. Son adresse est 108, rue du Palais Gallien, 33 000 Bordeaux, France.

2. Panayotis Nellas.- Le vivant divinisé. Anthropologie des pères de l’Eglise, aux éditions du Cerf, Paris 1989.

Notre ami Jean-Louis Palierne a excellemment traduit l’un des meilleurs livres d’un des maîtres des « néo-orthodoxes », disparu récemment. La deuxième partie comporte une analyse de la théologie de Nicolas Cabasilas, intitulée Etude de l’anthropologie christocentrique de Nicolas Cabasilas.

3. La collection Labor et Fides de Suisse, dirigée par la tête de file des néo-orthodoxes, M. Christos Yannaras, publie le dernier livre de l’Archimandrite Sophrony, La félicité de connaître la voie. Le Père Sophrony, fondateur d’un petit monastère en Angleterre, est connu surtout pour son excellente biographie du staretz Silouane, un saint contemporain de l’Athos.

4. Le livre Femmes troubadours de Dieu, écrit en collaboration par G. Epinay-Burgard et E. Zum Brunn, et édité par les éditions Brepols en Belgique, est une introduction aux fameuses béguines, ces femmes qui aux XIIème-XIIIème siècles voulaient rompre avec la décadence de la spiritualité et de la théologie latine. Elles furent persécutées pour avoir voulu exprimer leur « théologie » en langue vulgaire, et elles étaient, nous assure E. Zum Brunn, plus proches de la théologie des pères hellénophones que des premiers scolastiques.

5. Les éditions Médiaspaul (8, rue Madame 75 006 Paris) publient une petite Introduction aux pères de l’Eglise ; remarquablement illustré, cet ouvrage, qui est une sorte de résumé d’Altaner et de Quasten, contient une analyse des Pères du point de vue catholique romain (papiste).
Les mêmes éditions nous ont donné un Nouveau Testament édité dans un format de poche très commode, d’apparence sobre, et qui ne coûte que 30 F.

6. Les éditions Téqui (82, rue Bonaparte 75 006 Paris), publient un livre de Maurice Jacquemet, La prière chrétienne en saint Augustin et saint Thomas d’Aquin. Une analyse de la conception scolastique de la prière (oratio), totalement à l’opposé sur ce point de la tradition patristique et hésychaste.

7. En anglais, nous devons noter que grâce au zèle inlassable du P. Nikitas Palassis, les éditions Saint Nektarios Press, à Seattle, ont publié la vie et le martyre de Sainte Anastasie la Romaine, qui est commémorée le 22 décembre.

8. Enfin, les Editions L’Age d’Homme ont fait l’effort de republier le livre de Leroy-Beaulieu sur la Russie du siècle dernier, intitulé L’Empire des Tsars et les Russes, qui était devenu introuvable. L’ensemble, préfacé par G. Nivat, comporte trois volumes de plus de 600 pages. Le troisième volume est intégralement consacré à la religion dans la Russie du XIXème siècle. Nous espérons revenir prochainement sur ce livre.

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