mercredi 12 janvier 2011

La Lumière du Thabor n°13. La Vie En Christ.

VIII

LA VIE ORTHODOXE EN CHRIST


DE LA PENITENCE

Un frère novice alla tout, attristé chez saint Poeméne.

- Je suis tombé dans une grave faute, Abba, lui confessa-t-il, et il me faut au moins trois ans pour faire pénitence.
- C’est trop lui répondit le saint.
- Alors trois mois suffiront-ils ?
- C’est encore trop, dit le saint. Moi je te dis que si tu te repens sincèrement, en prenant la décision de ne pas retomber dans la même faute, la bonté de Dieu te recevra en trois jours.

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Un autre frère demanda au même saint, si Dieu pardonnait facilement aux hommes leurs péchés.
- Comment est-il possible, à Celui qui a enseigné la longanimité, de ne pas pardonner, mon enfant ? N’a-t-il pas recommandé à Pierre de pardonner au pécheur "septante sept fois sept fois", c’est-à-dire à l’infini ? répondit le saint Ancien.

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Un autre lui demandait aussi, de lui expliquer ce qu’était la pénitence.
- Ne pas recommencer la même faute, lui dit saint Poeméne.

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Un frère confessa à Abbas Sisoé :
- Père, j’ai chuté. Que dois-je faire maintenant ?
- Relève-toi, lui dit le saint, avec sa simplicité naturelle.
- Je me suis relevé, Abba, mais le péché m’a encore précipité, confessa avec contrition le frère.
- Et qui t’empêche de te relever à nouveau ?
- Et jusques à quand cela ? demanda le frère.
- Jusqu’à ce que la mort te trouve, soit dans la chute, soit dans le relèvement. N’est-il pas écrit : "La où je te trouverai, là aussi je te jugerai ?" dit l’Ancien. Prie seulement Dieu d’être trouvé debout et dans la sainte pénitence, lors de ton dernier souffle.

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Si l’homme le veut, il peut, entre le lever et le coucher du soleil, parvenir à la sainteté, disait saint Antoine le Grand, quand il enseignait à ses disciples la puissance de la pénitence.
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Le péché qui mène à la mort (1 Jean 5, 16), écrit Abba Marc l’Ascète, c’est tout péché reste sans pénitence. Dieu qui est bon et ami des hommes, ne pardonne pas au pécheur impénitent. Beaucoup d’hommes éprouvent souvent de la tristesse et de la honte pour leurs péchés, bien qu’ils en accueillent avec plaisir les occasions.

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Voici ce qu’on lit dans les ASCETIQUES du grand maître de I’ascèse, saint Isaac le Syrien :

"Tâche de récupérer le bien par les mêmes moyens que tu l’as perdu. Tu dois de l’or à Dieu ? II ne veut pas recevoir de toi des pierres précieuses. Tu as perdu la continence ? II ne te demande pas des aumônes. Tu as la passion de la jalousie, tu as méprisé le commandement d’amour ? Ce n’est pas en luttant contre le sommeil par de longues veilles ou en affaiblissant ton corps par des jeûnes rigoureux, que tu guériras ta jalousie.

Comme pour le corps, chaque maladie de l’âme nécessite des remèdes appropriés et une thérapeutique analogue.

OOO

DE LA COLERE

La colère, dit un Ancien, doit être coupée à la racine, sinon on perd son temps. Elle est comme l’Hydre de Lerne, quand on lui coupait une tète, il en poussait dix à la place. De même la colère, lorsqu’on lui coupe la tête, elle s’enfouit profondément en nous et se change en médisance, en murmures, en rancune, en jalousie…

Q.- Que faire alors ?

R.- Quand la colère va éclater, mordre sa langue et arrêter toute dispute. Cesser de parler, et imaginer notre tombe ouverte et prête à nous recevoir. Puis commencer à prier, intérieurement, pour celui qui nous a irrité, ensuite pour soi... Et ne jamais oublier que la colère est fille de l’orgueil qui en est la racine qu’il faut détruire. Les humbles ne sont jamais coléreux...

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