lundi 3 janvier 2011
La Lumière du Thabor n°8. Ce que Christ écrivit sur le sol.
6
CE QUE LE CHRIST ECRIT SUR LE SOL
En ce temps-là, le Seigneur s’était assis devant le temple de Jérusalem et nourrissait les cœurs assoiffés, de la douceur de son enseignement. Une grande foule était venue l’entendre ; et le Seigneur parlait au peuple de la félicité de la vie éternelle : tous étaient emplis de joie à Ses Paroles Divines. L’amertume des âmes tristes, la colère des humiliés, tout s’évanouissait comme la neige sous la lumière vive d’un brillant soleil.
Qui sait combien de temps encore ces moments de paix et d’amour entre le ciel et la terre auraient duré s’ils n’avaient été brutalement troublés ? Jamais le Messie, ami du genre humain, ne se fatiguait d’enseigner les hommes, et le peuple ne se lassait pas d’entendre sa Sagesse toute admirable et pacifiante. C’est que survenait maintenant, une chose effrayante, sauvage, cruelle : et tout cela se faisait -comme il arrive encore aujourd’hui - à l’instigation des scribes et des pharisiens.
Que faisaient-ils donc ? Sans doute, ils avaient attrapé le chef d’une bande de brigands ! Mais non ! Ils traînaient, par la force, une malheureuse pécheresse qu’ils disaient "surprise en état d’adultère". Triomphants, ils se glorifiaient eux mêmes, et la traînait en l’accablant d’injures. L’ayant jetée au pied du Christ, ils s’écrièrent : "Maître, cette femme a été surprise dans l’adultère même. Moïse, dans la Loi, nous dit qu’elle doit être lapidée, mais toi, que diras-tu ?"
Ces pécheurs présentaient ainsi les choses et dénonçaient les péchés des autres alors qu’ils s’arrangeaient toujours pour cacher leurs propres impiétés. Pour laisser passer ces anciens du peuple, la foule s’était ouverte ; certains, pourtant, s’en allèrent pris de crainte : le Seigneur parlait de la vie et de la joie éternelles et soudain braillaient des bouches criardes pour exiger la mort.
On pourrait légitimement demander pourquoi ces anciens, ces gardiens de la Loi ne lapidaient-ils pas eux mêmes la pécheresse ? Pourquoi la traînaient-ils devant Jésus ? La loi de Moïse leur donnait pleinement le droit de la lapider ; et personne n’aurait rien dit. Bien peu protestent, à notre époque, quand la condamnation à mort est prononcée contre un criminel.
Pourquoi alors, ces anciens du peuple juif traînaient-ils la femme pécheresse devant le Seigneur ? Certes, non pour obtenir de lui un adoucissement de la peine ou la miséricorde : ils voulaient tout sauf cela. C’est suivant un plan diabolique qu’ils la traînaient ainsi avec l’arrière-pensée de mettre le Seigneur en opposition à la Loi pour l’accuser lui aussi. Ils espéraient d’une pierre (faire deux coups) se débarrasser de deux vies : celle de la femme coupable et celle du Christ.
"Toi, que diras-tu ?" Pourquoi le lui demandaient-ils, alors que la Loi de Moïse répond ici très précisément ? L’Evangéliste nous explique leur intention : "Ils parlaient ainsi, le tentant pour pouvoir, eux, l’accuser". Et déjà auparavant ils avaient levé inutilement la main pour le lapider. Ils avaient enfin l’occasion de satisfaire leur désir :
Ce serait là, devant le temple de Salomon, contenant l’arche de l’Alliance et les tables de la Loi, que le Christ, aux yeux de tout le monde, devrait contredire la Loi de Moïse.
Ainsi ils atteindraient leur but et ils lapideraient à la fois le Christ et la pécheresse. Ils étaient même plus impatients de lapider le Seigneur que la femme, comme plus tard ils auraient plus de zèle à demander à Pilate de relâcher Barrabas plutôt que le Christ.
Ils espéraient bien mettre le Seigneur devant cette alternative : soit, dans son amour, le Christ relâcherait la pécheresse, et il violerait alors la Loi ; soit il suivrait la Loi disant "Faites ce qui est écrit dans la Loi", et alors il transgresserait son propre commandement d’amour et de miséricorde. Dans le premier cas il serait condamné à mort ; dans le second il deviendrait objet de dérision et de ridicule.
Quand ces tentateurs posèrent la question : "Et toi, que diras-tu ?" un profond silence s’ensuivit ; silence parmi la foule ; silence chez les juges de la pécheresse ; respiration oppressée et silence dans le coeur de la femme. Ainsi dans les grands cirques, un grand silence se fait quand un dompteur de fauves entre dans la cage des lions et des tigres, et qu’il réussit à les faire obéir, se déplacer et sauter suivant des ordres précis.
Ici, il ne s’agissait pas d’un dompteur de fauves, mais du Dompteur du genre humain chargé d’une tâche autrement plus difficile : il est bien plus redoutable d’apprivoiser ceux qui sont devenus sauvages par le péché que ceux qui le sont par nature.
"Et toi, que diras-tu ?", le pressaient-ils de répondre, avides à force de malice et le visage crispé. Alors le législateur de la conduite et de la morale humaines, se baissa jusqu’à terre, aplanit la poussière du sol avec la paume de sa main et se mit à écrire. Qu’est-ce que le Seigneur pouvait écrire sur la poussière ?
L’Evangéliste se tait là-dessus et ne veut rien en dire ; le contenu en était trop désagréable et laid pour être inscrit dans le livre de la Joie. Mais la Tradition nous le rapporte et c’est affreux. Ce que le Seigneur écrivait était inattendu et stupéfiant pour les accusateurs de la pécheresse : avec son doigt il leur découvrait leurs iniquités secrètes. Car ces accusateurs des péchés des autres avaient l’habitude de dissimuler leurs propres fautes. Chose vaine que de vouloir cacher des actes au regard de Celui qui voit tout !
Et les doigts du Seigneur écrivaient dans la poussière :
M (eshulam) a dérobé l’argent du Temple.
A (sher) a été adultère avec sa belle-sœur.
S (halum) a été parjure.
E (led) a battu son propre père.
A (marich) est coupable de sodomie.
J (oel) a adoré les idoles.
Ainsi, le Juge parfaitement juste écrivait leurs fautes une à une de ses doigts redoutables.
Et les anciens du peuple que ces mots dans la poussière dénonçaient, penchés en avant, les lisaient avec une peur inexprimable. Ils tremblaient au point de ne pas oser se regarder les uns les autres dans les yeux. Ils ne pensaient plus à la pécheresse mais à eux-mêmes et à leur propre mort qui s’inscrivait clans la poussière.
Aucune langue ne bougeait maintenant pour poser la question insidieuse et méchante : "Et, toi, que diras-tu ?" Le Seigneur ne disait rien. Ce qui est sale est seulement bon à être inscrit dans la poussière sale. Le Christ ne voulait pas faire connaître leurs péchés. S’il l’avait voulu, il les aurait dits à la foule entière et il aurait accusé les anciens pour qu’ils soient lapidés conformément à la Loi.
Lui, l’Agneau innocent de Dieu, il ne voulait pas satisfaire une vengeance, ni condamner à mort ceux qui, pourtant, avaient préparé contre lui mille morts et préféraient sa mort à la vie éternelle.
Le Seigneur voulait seulement les corriger pour qu’ils songent à eux-mêmes et à leurs propres péchés. Il voulait leur rappeler qu’ils ne devaient pas être les juges rigoureux des transgressions d’autrui alors qu’ils portaient le fardeau de leurs propres transgressions. Le Christ voulait leur rappeler seulement cela. Et quand il l’eut fait, il aplanit à nouveau la poussière et effaça ce qui était écrit. Puis, le Seigneur Jésus Christ se leva et leur dit : "Que celui qui n’a pas péché lui jette la première pierre".
C’était leur dire » Maintenant, tirez » après avoir pris leurs armes. Les juges hautains de la femme pécheresse étaient maintenant désarmés ; comme des criminels devant le seul Juge, ils étaient sans voix et figés sur place.
Alors le Seigneur, débordant d’amour, se baissant à nouveau, se remit à écrire sur la terre. Qu’écrivait-il cette fois-ci ? Peut-être leurs autres transgressions secrètes pour qu’ils ne puissent ouvrir leurs bouches closes avant longtemps ; ou peut-être (pour leur signifier) ce que devraient être d’authentiques chefs et anciens du peuple. Il n’est pas essentiel pour nous de le savoir. L’essentiel est, qu’en écrivant sur la poussière, le Seigneur obtenait trois résultats :
- D’abord, il réduisait à rien la tempête que les anciens du peuple voulaient lever contre lui.
- Ensuite, il réveillait la conscience endormie de leurs péchés endurcis.
- Enfin, il sauvait la pécheresse de la mort.
L’Evangile nous le dit clairement : "En entendant cette réponse, ils s’en allèrent un à un, à commencer par les plus âgés. Et Jésus resta seul avec la femme, toujours là, au milieu". La place devant le temple s’était soudain vidée. Tous étaient partis, sauf les deux précisément que les anciens avaient condamnés à mort : la pécheresse et Celui qui est sans péché. La femme était debout et le Seigneur penché vers le sol ; soudain, il se leva et voyant que la femme était seule, il lui dit : "Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a donc condamnée ?"
Le Seigneur savait bien que personne ne l’avait condamnée, mais par sa question, il espérait gagner la confiance de la femme pour qu’elle puisse entendre et comprendre plus facilement ce qu’il voulait lui dire.
Il agissait comme un habile médecin, donnant du courage à son malade avant de prescrire le remède.
"Personne ne t’a donc condamnée ?" La femme retrouvait enfin l’usage de la parole : "Personne, Seigneur". Ces mots étaient prononcés par une créature pathétique, qui avait perdu tout espoir, quelques instants auparavant, de parler jamais plus et qui ressentait sûrement pour la première fois de sa vie un souffle de vraie joie. Et le Seigneur, dans son grand amour, dit à la femme :"Moi non plus je ne te condamne pas, ne pèche plus !".
Si les loups épargnent leurs proies, le berger ne va pas souhaiter la mort de ses brebis. Il faut bien comprendre que la miséricorde du Christ veut dire autre chose que celle des hommes. Quand nous sommes jugés pour nos fautes par des hommes, et que nous ne sommes pas punis, la faute demeure en nous et ne nous quitte pas. Mais, quand Dieu ne punit pas, il pardonne la faute, il I’ôte de nous comme on vide un abcès, et il purifie complètement notre âme. Pour cette raison les mots "Moi non plus je ne te condamne pas" veulent dire la même chose que "Va, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés ; ne pèches plus !".
Quelle joie indicible ! Quelle joie de la vérité !
Car le Seigneur a révélé la Vérité à ceux qui étaient perdus.
Quelle joie de la justice ! Car le Seigneur a fait naître la Justice.
Quelle joie de la miséricorde ! Car le Seigneur a montré Sa Miséricorde.
Quelle joie de la vie ! Car le Seigneur a préservé la vie.
C’est l’Evangile du Christ, la Bonne Nouvelle, c’est la joie nouvelle, l’enseignement de la Joie. C’est une page du livre de la Joie.
CE QUE LE CHRIST ECRIT SUR LE SOL
En ce temps-là, le Seigneur s’était assis devant le temple de Jérusalem et nourrissait les cœurs assoiffés, de la douceur de son enseignement. Une grande foule était venue l’entendre ; et le Seigneur parlait au peuple de la félicité de la vie éternelle : tous étaient emplis de joie à Ses Paroles Divines. L’amertume des âmes tristes, la colère des humiliés, tout s’évanouissait comme la neige sous la lumière vive d’un brillant soleil.
Qui sait combien de temps encore ces moments de paix et d’amour entre le ciel et la terre auraient duré s’ils n’avaient été brutalement troublés ? Jamais le Messie, ami du genre humain, ne se fatiguait d’enseigner les hommes, et le peuple ne se lassait pas d’entendre sa Sagesse toute admirable et pacifiante. C’est que survenait maintenant, une chose effrayante, sauvage, cruelle : et tout cela se faisait -comme il arrive encore aujourd’hui - à l’instigation des scribes et des pharisiens.
Que faisaient-ils donc ? Sans doute, ils avaient attrapé le chef d’une bande de brigands ! Mais non ! Ils traînaient, par la force, une malheureuse pécheresse qu’ils disaient "surprise en état d’adultère". Triomphants, ils se glorifiaient eux mêmes, et la traînait en l’accablant d’injures. L’ayant jetée au pied du Christ, ils s’écrièrent : "Maître, cette femme a été surprise dans l’adultère même. Moïse, dans la Loi, nous dit qu’elle doit être lapidée, mais toi, que diras-tu ?"
Ces pécheurs présentaient ainsi les choses et dénonçaient les péchés des autres alors qu’ils s’arrangeaient toujours pour cacher leurs propres impiétés. Pour laisser passer ces anciens du peuple, la foule s’était ouverte ; certains, pourtant, s’en allèrent pris de crainte : le Seigneur parlait de la vie et de la joie éternelles et soudain braillaient des bouches criardes pour exiger la mort.
On pourrait légitimement demander pourquoi ces anciens, ces gardiens de la Loi ne lapidaient-ils pas eux mêmes la pécheresse ? Pourquoi la traînaient-ils devant Jésus ? La loi de Moïse leur donnait pleinement le droit de la lapider ; et personne n’aurait rien dit. Bien peu protestent, à notre époque, quand la condamnation à mort est prononcée contre un criminel.
Pourquoi alors, ces anciens du peuple juif traînaient-ils la femme pécheresse devant le Seigneur ? Certes, non pour obtenir de lui un adoucissement de la peine ou la miséricorde : ils voulaient tout sauf cela. C’est suivant un plan diabolique qu’ils la traînaient ainsi avec l’arrière-pensée de mettre le Seigneur en opposition à la Loi pour l’accuser lui aussi. Ils espéraient d’une pierre (faire deux coups) se débarrasser de deux vies : celle de la femme coupable et celle du Christ.
"Toi, que diras-tu ?" Pourquoi le lui demandaient-ils, alors que la Loi de Moïse répond ici très précisément ? L’Evangéliste nous explique leur intention : "Ils parlaient ainsi, le tentant pour pouvoir, eux, l’accuser". Et déjà auparavant ils avaient levé inutilement la main pour le lapider. Ils avaient enfin l’occasion de satisfaire leur désir :
Ce serait là, devant le temple de Salomon, contenant l’arche de l’Alliance et les tables de la Loi, que le Christ, aux yeux de tout le monde, devrait contredire la Loi de Moïse.
Ainsi ils atteindraient leur but et ils lapideraient à la fois le Christ et la pécheresse. Ils étaient même plus impatients de lapider le Seigneur que la femme, comme plus tard ils auraient plus de zèle à demander à Pilate de relâcher Barrabas plutôt que le Christ.
Ils espéraient bien mettre le Seigneur devant cette alternative : soit, dans son amour, le Christ relâcherait la pécheresse, et il violerait alors la Loi ; soit il suivrait la Loi disant "Faites ce qui est écrit dans la Loi", et alors il transgresserait son propre commandement d’amour et de miséricorde. Dans le premier cas il serait condamné à mort ; dans le second il deviendrait objet de dérision et de ridicule.
Quand ces tentateurs posèrent la question : "Et toi, que diras-tu ?" un profond silence s’ensuivit ; silence parmi la foule ; silence chez les juges de la pécheresse ; respiration oppressée et silence dans le coeur de la femme. Ainsi dans les grands cirques, un grand silence se fait quand un dompteur de fauves entre dans la cage des lions et des tigres, et qu’il réussit à les faire obéir, se déplacer et sauter suivant des ordres précis.
Ici, il ne s’agissait pas d’un dompteur de fauves, mais du Dompteur du genre humain chargé d’une tâche autrement plus difficile : il est bien plus redoutable d’apprivoiser ceux qui sont devenus sauvages par le péché que ceux qui le sont par nature.
"Et toi, que diras-tu ?", le pressaient-ils de répondre, avides à force de malice et le visage crispé. Alors le législateur de la conduite et de la morale humaines, se baissa jusqu’à terre, aplanit la poussière du sol avec la paume de sa main et se mit à écrire. Qu’est-ce que le Seigneur pouvait écrire sur la poussière ?
L’Evangéliste se tait là-dessus et ne veut rien en dire ; le contenu en était trop désagréable et laid pour être inscrit dans le livre de la Joie. Mais la Tradition nous le rapporte et c’est affreux. Ce que le Seigneur écrivait était inattendu et stupéfiant pour les accusateurs de la pécheresse : avec son doigt il leur découvrait leurs iniquités secrètes. Car ces accusateurs des péchés des autres avaient l’habitude de dissimuler leurs propres fautes. Chose vaine que de vouloir cacher des actes au regard de Celui qui voit tout !
Et les doigts du Seigneur écrivaient dans la poussière :
M (eshulam) a dérobé l’argent du Temple.
A (sher) a été adultère avec sa belle-sœur.
S (halum) a été parjure.
E (led) a battu son propre père.
A (marich) est coupable de sodomie.
J (oel) a adoré les idoles.
Ainsi, le Juge parfaitement juste écrivait leurs fautes une à une de ses doigts redoutables.
Et les anciens du peuple que ces mots dans la poussière dénonçaient, penchés en avant, les lisaient avec une peur inexprimable. Ils tremblaient au point de ne pas oser se regarder les uns les autres dans les yeux. Ils ne pensaient plus à la pécheresse mais à eux-mêmes et à leur propre mort qui s’inscrivait clans la poussière.
Aucune langue ne bougeait maintenant pour poser la question insidieuse et méchante : "Et, toi, que diras-tu ?" Le Seigneur ne disait rien. Ce qui est sale est seulement bon à être inscrit dans la poussière sale. Le Christ ne voulait pas faire connaître leurs péchés. S’il l’avait voulu, il les aurait dits à la foule entière et il aurait accusé les anciens pour qu’ils soient lapidés conformément à la Loi.
Lui, l’Agneau innocent de Dieu, il ne voulait pas satisfaire une vengeance, ni condamner à mort ceux qui, pourtant, avaient préparé contre lui mille morts et préféraient sa mort à la vie éternelle.
Le Seigneur voulait seulement les corriger pour qu’ils songent à eux-mêmes et à leurs propres péchés. Il voulait leur rappeler qu’ils ne devaient pas être les juges rigoureux des transgressions d’autrui alors qu’ils portaient le fardeau de leurs propres transgressions. Le Christ voulait leur rappeler seulement cela. Et quand il l’eut fait, il aplanit à nouveau la poussière et effaça ce qui était écrit. Puis, le Seigneur Jésus Christ se leva et leur dit : "Que celui qui n’a pas péché lui jette la première pierre".
C’était leur dire » Maintenant, tirez » après avoir pris leurs armes. Les juges hautains de la femme pécheresse étaient maintenant désarmés ; comme des criminels devant le seul Juge, ils étaient sans voix et figés sur place.
Alors le Seigneur, débordant d’amour, se baissant à nouveau, se remit à écrire sur la terre. Qu’écrivait-il cette fois-ci ? Peut-être leurs autres transgressions secrètes pour qu’ils ne puissent ouvrir leurs bouches closes avant longtemps ; ou peut-être (pour leur signifier) ce que devraient être d’authentiques chefs et anciens du peuple. Il n’est pas essentiel pour nous de le savoir. L’essentiel est, qu’en écrivant sur la poussière, le Seigneur obtenait trois résultats :
- D’abord, il réduisait à rien la tempête que les anciens du peuple voulaient lever contre lui.
- Ensuite, il réveillait la conscience endormie de leurs péchés endurcis.
- Enfin, il sauvait la pécheresse de la mort.
L’Evangile nous le dit clairement : "En entendant cette réponse, ils s’en allèrent un à un, à commencer par les plus âgés. Et Jésus resta seul avec la femme, toujours là, au milieu". La place devant le temple s’était soudain vidée. Tous étaient partis, sauf les deux précisément que les anciens avaient condamnés à mort : la pécheresse et Celui qui est sans péché. La femme était debout et le Seigneur penché vers le sol ; soudain, il se leva et voyant que la femme était seule, il lui dit : "Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a donc condamnée ?"
Le Seigneur savait bien que personne ne l’avait condamnée, mais par sa question, il espérait gagner la confiance de la femme pour qu’elle puisse entendre et comprendre plus facilement ce qu’il voulait lui dire.
Il agissait comme un habile médecin, donnant du courage à son malade avant de prescrire le remède.
"Personne ne t’a donc condamnée ?" La femme retrouvait enfin l’usage de la parole : "Personne, Seigneur". Ces mots étaient prononcés par une créature pathétique, qui avait perdu tout espoir, quelques instants auparavant, de parler jamais plus et qui ressentait sûrement pour la première fois de sa vie un souffle de vraie joie. Et le Seigneur, dans son grand amour, dit à la femme :"Moi non plus je ne te condamne pas, ne pèche plus !".
Si les loups épargnent leurs proies, le berger ne va pas souhaiter la mort de ses brebis. Il faut bien comprendre que la miséricorde du Christ veut dire autre chose que celle des hommes. Quand nous sommes jugés pour nos fautes par des hommes, et que nous ne sommes pas punis, la faute demeure en nous et ne nous quitte pas. Mais, quand Dieu ne punit pas, il pardonne la faute, il I’ôte de nous comme on vide un abcès, et il purifie complètement notre âme. Pour cette raison les mots "Moi non plus je ne te condamne pas" veulent dire la même chose que "Va, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés ; ne pèches plus !".
Quelle joie indicible ! Quelle joie de la vérité !
Car le Seigneur a révélé la Vérité à ceux qui étaient perdus.
Quelle joie de la justice ! Car le Seigneur a fait naître la Justice.
Quelle joie de la miséricorde ! Car le Seigneur a montré Sa Miséricorde.
Quelle joie de la vie ! Car le Seigneur a préservé la vie.
C’est l’Evangile du Christ, la Bonne Nouvelle, c’est la joie nouvelle, l’enseignement de la Joie. C’est une page du livre de la Joie.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire