jeudi 6 janvier 2011

La Lumière du Thabor n°9. Notes de lectures et chronique de la presse.

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Notes de lectures et lecture de la presse


THEODORET DE CYR 
Commentaire sur Isaïe. Sources Chrétiennes N° 276-295-315. Edit. du Cerf. Paris.

Dans l’Eglise, le prophète Isaïe est appelé Cinquième Evangile. La raison, selon saint Jérôme, en est que tous les mystères du Seigneur sont contenus dans ce petit livre : « Là, nous est donné l’Emmanuel né de la Vierge, ses faits éclatants et ses prodiges, sa mort et sa sépulture, sa résurrection des enfers, son titre de Sauveur de toutes les nations. » Chez les fidèles Orthodoxes, pendant le Grand Carême, le Nouveau Testament n’est pas lu, mais la lecture du prophète Isaïe est prescrite à Tierce-Sexte.

Une anecdote nous montre l’importance de la lecture du prophète Isaïe pour les Pères : lorsqu’Augustin, lui eut fait part de son désir d’être baptisé et enseigné, saint Ambroise de Milan lui recommanda la lecture d’Isaïe pour se préparer au baptême. Le futur évêque d’Hippone lut les premières lignes, ne comprit rien et retourna aux ouvrages néo-platoniciens qui menaçaient de l’égarer. Ignorant le grec, Augustin ne pouvait lire les commentaires patristiques qui l’auraient guidé dans cette lecture, et il ne revint au Livre d’Isaïe que pour justifier son système nouveau des rapports de la foi et de la raison. Si nous ne voulons pas imiter Augustin, nous pouvons lire les commentaires que nous possédons encore, de Jean Chrysostome, de Basile le Grand, de Jérôme, de Cyrille d’Alexandrie.

Le commentaire de Théodoret de Cyr fut longtemps perdu. Grâce à un manuscrit unique, provenant du monastère du Saint Sépulcre à Constantinople, et retrouvé au début du XXème siècle, Mohle, un savant, a pu reconstituer le texte de Théodoret que la collection des Sources Chrétiennes publie avec une traduction française. Nous ne saurions rendre un plus grand hommage à ce commentaire et à Théodoret, que celui que saint Photios leur a rendu : « En somme il est parmi les meilleurs exégètes et il n’est pas facile de découvrir quelqu’un pour mieux expliquer que lui. »

HISTOIRE « ACEPHALE » et Index Syriaque des Lettres Festales
D’Athanase d’Alexandrie. Sources Chrétiennes N° 317. Edit. du Cerf, Paris.

Ce livre est une édition d’un texte latin avec traduction française, provenant de la collection du diacre Théodore et raconte les luttes et les derniers exils de saint Athanase. L’Histoire d’Athanase d’Alexandrie devrait être présente à la mémoire de tous les fidèles orthodoxes. Sa lutte contre l’Arianisme rencontrait, le plus souvent, un ennemi hypocrite qui cachait ses vraies doctrines, trompant parfois les orthodoxes. On donne à ce parti des hésitants le nom de semi-arianisme. L’Histoire des hérésies, révélant les mêmes caractères, les mêmes hésitations, les mêmes compromissions, nous retrouvons à notre époque un semi-œcuménisme, qui tout en empruntant certains usages à la tradition, s’avance en réalité masqué, au milieu des orthodoxes et instaure la confusion.

Souhaitons que les orthodoxes retrouvent aujourd’hui un saint Athanase, et la voix d’un authentique hiérarque prêt à affronter les persécutions et les exils.

ALAIN DE LIBERA.
Introduction à la Mystique Rhénane d’Albert le Grand à Maître Eckhart. Edit. O.E.I.L. Paris.

La sécheresse spéculative de la philosophie scolastique, principalement du thomisme et du néo-thomisme a contribué à donner à la Mystique Rhénane et en particulier à Maître Eckhart (M.E), le prestige d’une marginalité médiévale. Mais l’opinion commune sur M.E. est souvent confuse.

Pour les uns M.E. est essentiellement un néo-platonicien influencé par la lecture de Proclus à travers le Livre des Causes. D’autres le rapprochent judicieusement de la pensée hindoue ; d’autres encore, insistent sur l’influence variée que la pensée de M.E. a pu avoir sur la philosophie allemande moderne ; d’autres enfin, relèvent l’inspiration patristique de M.E. et sa lecture du Grand Denys (l’Aréopagite), de Maxime le Confes­seur, voire de Jean Climaque. Quoiqu’il en soit, le mythe Eckhart dopasse encore de loin toutes ces questions, comme en témoigne cette histoire que raconte A. de Libéra : Arrivé pour faire une histoire sur Eckhart, il vit une femme visiblement déçue lui dire « mais comment se fait-il que le maître ne soit pas ici ? »

Aussi, l’introduction à la Mystique Rhénane d’Alain de Libéra, un des meilleurs spécialistes de la philosophie médiévale vient-elle, heureuse­ment, replacer M.E. dans son cadre historique et intellectuel véritable. Tout d’abord il apparaît clairement que M.E. est un scolastique, héritier de la pensée d’Albert de Cologne dit le Grand, et de la pensée « dominicaine allemande » qui se démarquait alors de l’Université de Paris. Les sources en sont aussi typiquement scolastiques : Augustin d’Hippone, le néo-platonisme, l’influence d’Avicenne et un Denys que nous dirons mal compris.

A cela il faut ajouter Thomas d’Aquin auquel la pensée rhénane s’oppose moins qu’on ne l’a dit et cru. Tous ces aspects forment une école complète et l’étude de la pensée d’Hugues Ripelin de Strasbourg, d’Ulrich de Strasbourg, de Thierry de Freiberg, de Berthold de Moosburg vient éclairer celle de M.E. Alain de Libéra est le premier en France à étudier ces auteurs et son œuvre (complé­tée par plusieurs autres livres, en particulier celui en collaboration avec Emilie Zum-Brunn : M.E. Métaphysique du verbe et théologie négative, apparaît déjà comme un monument de travail et d’intelligence). Sur un point seulement nous avons été quelque peu surpris et nous aimerions poser des questions à Alain de Libéra qui affirme p. 255 que la pensée de M.E. n’étant ni une ontologie ni une hénologie, est une « théologie chrétienne » et « jusqu’à un certain point une théologie de l’incarnation ».

Or, le livre d’Alain de Libéra nous persuade précisément du contraire. La pensée de M.E. n’est pas une pensée trinitaire ou plutôt elle prétend dépasser la Trinité vers un fond indifférencié et anhypostatique. L’union avec Dieu est impersonnelle, elle est une « absorption dans l’essence divine », ce qui montre le caractère eunomien de la pensée eckhartienne. Le Dieu d’Eckhart est un Dieu auto-suffisant puisque « la déité ne vit pour personne sinon pour elle-même ». Enfin, M.E. soutient la thèse anti-trinitaire et augustinienne du Saint-Esprit comme « amour que Dieu a pour l’âme ».
Quant à la thèse de la déification que M.E. reprend aux Pères de l’Eglise – mais dont il exclut la matière et qu’il limite à la plus haute partie de l’intellect – il semble avoir surtout le rôle de résoudre le drame de la pensée scolastique qui est de rendre impossible toute union réelle avec Dieu. C’est cet échec fondamental de la pensée augustinienne et scolastique qui nous semble avoir conduit M.E. à une tentative de déification « sauvage », mais conceptuelle, hors de la tradition patristique et chrétienne. De nature syncrétique et gnostique c’est-à-dire utilisant la théologie pour nier en réalité le dogme parfait et absolu de la théologie : la Sainte Trinité, la pensée de M.E. peut-elle être considérée comme une authentique théologie chrétienne ? Nous aimerions poser à Alain de Libéra cette question qui suppose que la mystique rhénane soit mesurée, non à la scolastique philosophique mais à la théologie divino-humaine des Pères de l’Eglise.

LECTURE DE LA PRESSE

« L’HAGIORITE »
N° 3 Juin 1985, sous le titre « LE SEL AFFADI »

L’inoubliable staretz d’Egine, le père Jérôme, qui possédait le don de la diorasis, lors d’un entretien avec sa « fille spirituelle » lui dit ces mots : « JE SOUFFRE QUAND JE VOIS DES CLERCS EGARES ». Il avait grandement raison ce staretz contemporain, d’avoir pitié de ces prêtres, auxquels peuvent être appliqués les paroles du Saint Evangile : « L’aveugle qui conduit un aveugle, tombent l’un et l’autre dans le fossé ». (Matthieu XV, l4), et « Si le sel perd sa saveur avec quoi l’assaisonnera-t-on ? » (Matthieu V, 13).

Malheureusement, et les faits le prouvent, la Sainte Montagne n’a pas échappé, surtout de nos jours, à ce jugement du saint homme ! Nous disons cela avec beaucoup de tristesse, parce qu’en tant qu’hagiorites, nous devrions faire l’éloge de notre lieu. Mais la VERITE doit passer avant tout et nous devons la dire.

Qui ignore la conduite de la Sainte Montagne depuis 1924, quand l’hérésie de l’œcuménisme a commencé son œuvre ? N’a-t-elle pas ouvertement persécuté les pères zélotes qui s’y sont opposés et ont protesté ? Et elle continue de le faire très durement, sans donner de signe de repentir. Soixante années d’hérésie n’ont pas suffit à lui prouver la justesse du combat des Pères Zélotes qu’elle continue d’appeler « schismatiques et révoltés » !

Le Patriarche Athënagoras, pendant dix ans a foulé dogmes et canons, et les néo-hagiorites l’ont encensé et ont émis, par télégramme, le vœu qu’il fût placé dans le paradis, en compagnie des Chrysostome, Grégoire et Photios !!!

Depuis treize ans, son successeur le Patriarche Dimitri fait la même chose et les néo-hagiorites écrivent : « La Sainte Montagne veille sur la foi ; bon nombre de suggestions faites à la Mère Eglise le prou­vent… Et nous faisons cela, tout en restant unis à l’Eglise, finalement et humblement, sans faire de bruit, sans ces scandales que provoquent les hommes sans intelligence et sans discernement spirituel ; et la Mère Eglise nous écoute ». (Episkepsis 15.3.1985).

« Quand donc ont-ils été écoutés ? Quand donc l’Eglise de Constantinople a-t-elle ralenti sa course oecuméniste ? Ne continue-t-elle pas de reconnaître au Pape sa succession apostolique ininterrompue, ses sacrements et sa grâce divine ? Ne le mentionne-t-elle pas aux dyptiques depuis 1969 ? Jadis, les saints Pères réagissaient et rompaient toute communion avec les évêques cacodoxes pour des motifs de bien moindre importan­ce. Etaient-ils, eux aussi, sans intelligence et sans discernement spiritu­el ? » N’est-ce pas contre les Saints Pères et les Confesseurs de jadis que se retourne le raisonnement de la Sainte Communauté ?

Si encore le mal s’était limité à la Sainte Montagne, notre affliction eut été moindre ; mais quand on voit des prêtres, des moines, des higoumènes, quitter la Sainte Montagne, pour aller prêcher, confesser, admonester les fidèles dispersés de par le monde, la chose prend alors des dimensions dramatiques.

Lors du dernier Grand-Carême, l’ex-protoépistate de la Sainte Montagne, le père Théoclète Dyonisiate, sur l’appel de l’évêque d’Hydra, s’en est allé prêcher à Spetsai, y louanger le persécuteur des orthodoxes comme Mgr. Hiérothée et appeler « égaré » l’archimandrite Chrysostome le Confesseur : voilà les critères des coryphées contemporains de la Sainte Montagne. Et on s’étonne, après tout cela, que l’union ne soit pas encore faite !

Des fidèles d’Amérique et d’Australie nous écrivent que des hiéromoines hagiorites, de nouvelles confréries, parcourent leurs pays pour y prêcher la soumission aux évêques « orthodoxes » de ces lieux, qui depuis longtemps ont trahi les saints canons et la tradition orthodoxes. Les mêmes agissent pareillement sur la Sainte Montagne en commémorant le Patriarche de Constantinople et en se soumettant à lui. Les anciens hagiorites, au contraire, affermissent dans la foi orthodoxe les fidèles qui vivent dans le monde, tandis que les nouveaux hagiorites leur enseignent de persévérer dans la cacodoxie et l’hérésie ! Chose tragique en vérité, que la déchéance de l’ordre monastique de l’Athos.

L’histoire se répète

Cette histoire dure depuis 1924. Bien qu’à cette époque les choses n’étaient pas si graves et que l’hérésie était à ses débuts, les hagiorites réagirent en masse. Ils fondèrent le « SYNDESMOS » (lien sacré) des Moines Zélotes de l’Athos. Dans les statuts on y lisait ceci : « A notre époque, l’hérésie et la cacodoxie se liguent ensemble avec la fausse science, pour attaquer et combattre l’orthodoxie, non pas face à face et virilement, mais perfidement, sataniquement, en attirant à elles, ceux qui ont été placés à la tête de l’Eglise Orthodoxe… Nous, moines de la Sainte Montagne… nous procédons à la fondation de ce « SYNDESMOS SACRE », pour combattre toute innovation hérétique déjà introduite ou qui le sera, dans l’Eglise Orthodoxe du Christ… Nous serons persécutés ! Et chacun de nous devra se souvenir, pendant la persécution, des paroles du Sauveur qui a dit : « Dans le monde vous aurez des afflictions, mais prenez courage, moi j’ai vaincu le monde. » En ces moments-là, nous puiserons le courage dans la voix de Paul qui a dit : « Tous ceux qui voudront vivre dans la piété, seront persécutés. Nous penserons, en ces moments-là, à l’honneur et à la gloire qui nous attend au Grand Jour du redoutable tribunal du Christ et où on rendra des comptes, et avec Paul nous pourrons dire à nouveau :
« Dans les derniers jours, des hommes méchants et charlatans tomberont toujours plus bas, égarant les autres, et égarés eux-mêmes. Toi (Timothée) persévère dans ce que tu as appris et reconnu certain, n’oublie pas qui t’a instruit ». (2 Tim. 3, 1)3. « L’ANCRE DE L’ORTHODOXIE » Athos. 1926. pp. 3 à 5.

Tout ce que les Zélotes ont dit est arrivé ! Tous ceux qui, à cette époque, ont réagi par la parole et l’œuvre et ont rejeté la trahison accomplie, ont été persécutés et le sont encore aujourd’hui. Nous avons pour preuve récente l’expulsion, par la Sainte Communauté, du moine zélote dépendant du Monastère de Dochiariou, le père Damien, systématiquement persécuté par son monastère, pour la simple raison qu’il est zélote. Voici la lettre du père Damien menacé de bannisse­ment, adressée au Gouverneur civil de la Sainte Montagne :

Au respectable Gouverneur de la Sainte Montagne. Karyés.

Monsieur le Gouverneur,

Par les fonctionnaires de la police de Karyés, j’ai appris que vous avez donné ordre de m’expulser de la Sainte Montagne où je suis moine depuis quinze ans.

Vous avez décidé de mettre à exécution et de couvrir du manteau de la légalité les décisions des moines orthodoxomaques du Monastère de Dochiariou, ces transgresseurs d’une foule d’articles de la Charte de la Sainte Montagne et de la Constitution Hellénique, décisions anticonstitutionnelles, anti-chrétiennes, contre toute idée de justice et de morale et qui font de vous un coupable.

Sachant, par l’expérience, que toute demande d’annulation de votre ordre illégal, par la voie de la procédure normale tombera dans les oubliettes et tournera, finalement, à mon détriment, je vous fais savoir que JE REFUSE DE ME CONFORMER A VOTRE ORDRE ILLEGAL. La décision anticonstitutionnelle que vous voulez m’imposer, a été prise PARCE QUE JE VEUX GARDER SANS DEVIATION LA FOI ORTHODOXE ET MA CONFESSION, parce qu’aussi je refuse de communiquer avec les moines oecuménistes du monastère de Dochiariou. Par la force et la contrainte, vous voulez violenter ma liberté religieuse que la Constitution Hellénique reconnaît à tout citoyen. Votre conduite rappelle le sombre régime de la Dictature, en me punissant sans me donner le droit de me défendre, droit que reconnaissent à leurs citoyens, même les tristes tyrans des pays sous-développés.

Sachez que je n’appartiens pas à la catégorie de ceux qui disent : « Agha coupe-moi la tête pour que je devienne un saint » ; je ne veux pas être parjure à mes vœux sacrés, faits devant Dieu, quand j’ai revêtu le grand schème, et que jamais je ne quitterai la Sainte Montagne où j’ai été placé pour y rester jusqu’à ma mort. Si vous voulez user contre moi de violence et de contrainte, sachez encore, que je suis prêt à me défendre par tous les moyens et de toutes les manières et que c’est MORT QUE VOUS SORTIREZ DE MON ERMITAGE ET DE LA SAINTE MONTAGNE.

Venez, je vous attends.
Damien, moine.

La seule lecture de cette lettre suffit à convaincre tout lecteur impar­tial, que quelque chose ne va pas bien à la Sainte Montagne.
- Laquelle ?
- Son cheminement et sa confession de foi, puisqu’on y persécute, ouvertement, tous ceux qui refusent de fléchir le genou devant le Patriarche Dimitri et ses doryphores. Le rôle de protagoniste, dans cette persécution, est joué par les nouvelles Confréries dont les higoumènes sont des « organisiates » (1) de formation et de psychologie, comme le père Emilianos de Simon-Pétra, lequel déclarait à la délégation patriarcale, il y a quelques années : « Devant vous, saint Président, je dis que mon attachement à ma Mère la Grande Eglise du Christ est tel, que j’aimerais mieux m’égarer, solidement lié à la Sainte Mère Eglise, que de rester sans elle dans la vérité, où je n’aurais pas la certitude de marcher sur un sol ferme » (Papisme). Une telle confession a-t-elle besoin de commentaire ? Ne rappelle-t-elle pas, ô combien, celle du clergé déchu du temps de l’hérésie iconoclaste ?

Nous ne plaignons pas les persécutés mais les persécuteurs. Les persécutés marchent dans la voie bienheureuse des Confes­seurs : malheur à ceux qui les persécutent pour plaire à leurs supérieurs cacodoxes et à leurs adeptes. Car, qui ignore qu’ils veulent, par la persécution, étouffer la voix discordante de ceux qui résistent, afin que le peuple de Dieu ne découvre pas ce qui se trame au « Jardin de la Toute-Sainte » ? Ils regimbent contre les aiguillons. Mais quand le moment où ils croiront pouvoir dire : « Nous voilà enfin débarrassés des zélotes » sera venu, ils verront alors surgir de nouveaux zélotes, par centaines, tous ceux qui auront, enfin, découvert la trahison qui se tramait et ils viendront, même en retard, grossir les rangs des Athonites qui luttent depuis 1924 contre la cacodoxie.

Puisque la Sainte Montagne, officiellement, et par divers moyens condamnables, expulse hors de ses frontières les zélotes qui s’opposent à l’hérésie oecuméniste et qu’elle imite en cela l’Eglise de Grèce, laquelle depuis un an, persécute, par l’évêque d’Hydra les Confesseurs des Spétses, s’est révélée, une fois de plus, être le meilleur allié des oecuménistes du Phanar. Qu’elle cesse donc de proclamer, hypocrite­ment, qu’elle est le défenseur et le gardien des Saintes Traditions ; la réalité qui la dément est impitoyable comme sera impitoyable leur jugement au Jour du Seigneur…
Th. Moine.
(1) confréries monastiques qui vivaient dans le monde avant de s’installer en Athos, pendant la dictature de la Junte.

« L’HAGIORITE »
N° 34 Septembre 1985, publie une lettre adressée par des fidèles, à la Sainte Communauté du Mont Athos, aux Vingt Monastères, au Gouverneur civil, au Ministère des Affaires Etrangères, au Patriarcat et à l’Association des Correspondants de la Presse Etrangère à Athènes.

Athènes, le 25.9.1985.

Révérends Pères,
Avec stupeur et amertume, nous avons appris certains faits arrivés à la Sainte Montagne, le Jardin de notre Toute-Sainte, et qui, à notre avis, compromettent le monachisme hagiorite et donnent de graves inquiétudes à notre peuple orthodoxe. Voici pourquoi :
1) Votre Sainte Communauté a interdit l’entrée sur le sol de la Sainte Montagne à M. Mario Pilavaki, le fondateur et directeur de la confrérie « ATHANASE LE GRAND », très active à Londres et qui est connu dans tout le monde grec, pour ses luttes contre l’œcuménisme et son zèle pour l’orthodoxie. Vous avez reçu le cardinal hérétique Koenig avec beaucoup de civilités, sans protester pour les honneurs ecclésiasti­ques rendus à lui par le monastère de Simon-Pétra, et vous avez chassé un combattant de l’orthodoxie !!!
Quoi donc ? La Sainte Communauté reçoit et honore des hérétiques et chasse et méprise les combattants orthodoxes ?

2) Le révérend higoumène du Monastère de Dochiariou a organisé « l’assaut » du pauvre ermitage de l’ermite Damien Bulgaridès, en forçant sa porte, en saccageant ses meubles et ses objets, en pillant les pauvres économies faites sur son travail manuel. (cf. Protestation et dénonciation écrites par lui). Et maintenant vous préparez son bannisse­ment illégal de la Sainte Montagne !

Alors que l’higoumène du Monastère de Dochiariou, le père Grégoire Zoumis, persécute avec brutalité le père Damien, parce qu’il est zélote ; il tolère la présence dans son monastère de moines étrangers d’état ecclésiastique orthodoxe douteux – comme cela a été dénoncé.

Révérends Pères,
La Sainte Montagne appartient au peuple orthodoxe hellène. Ce peuple, dans ses soulèvements héroïques lors des guerres de 1912-1913, a libéré le sol athonite du joug des Turcs. Ce peuple a fourni à la Sainte Montagne des fils pieux de qualité. Ce peuple soutient « de diverses manières » la Sainte Montagne, qu’il considère comme le cœur spirituel de sa patrie, qui a nourri la nation avec le sang et le suc des traditions de notre sainte orthodoxie.

Ce peuple hellène a le droit et le devoir d’être inquiet pour tout ce qui se passe sur la Sainte Montagne et de se demander s’il ne revit pas l’affreux esprit du patriarche Jean Beccos le renégat, et celui de l’Empereur Michel VIII Paléologue « l’azymitee ». Enfin, ne prépare-t-on pas le redoutable siège de la « CAPITALE » spirituelle de notre nation, la Sainte Montagne, par les forces obscures qui veulent la ruine de notre pays, de notre culture et de l’orthodoxie ? Alors que notre pays attend des Pères Hagiorites, en vue des terribles dangers qui menacent la nation, qu’ils entrent en lutte contre ces forces obscures : l’œcuménisme, le bolchévisme, l’athéisme militant, le néo-darwinisme et d’autres hérésies et semblables égarements, et qu’ils rassemblent tous les hellènes orthodoxes. Alors que notre peuple voit les hagiorites persécuter les zélotes hellènes, tant moines que laïcs !

Nous sommes aussi inquiets pour une autre raison : que les orthodoxes étrangers qui vivent comme moines sur la Sainte Montagne, à la faveur des accords internationaux, ne remettent en question et fassent dévier la Sainte Communauté hors de l’esprit et de la lettre du statut et des accords internationaux qui régissent la Sainte Montagne.

Révérends Pères, le silence n’est pas toujours d’or. Nous attendons que votre honorable voix s’élève pour condamner les faits exposés ci-dessus et pour tranquilliser la conscience d’un grand nombre d’hellènes orthodoxes.
Avec notre profond respect…
Suivent les signatures de groupements orthodoxes grecs, de professeurs, de journalistes, d’hommes de loi, etc.

***

Vont-ils parler, les dirigeants du Lieu Saint ? Nous en doutons. Ils ne nous ont pas habitués au dialogue de vérité. Peut-être faudra-t-il nous résigner à voir la Sainte Montagne perdue, du moins dans le grand nombre, car s’il reste un seul hagiorite orthodoxe, il sera à lui seul la Sainte Montagne, le digne successeur des pères qui ont confessé la foi, la part sacrée de la Mère

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