dimanche 9 janvier 2011

La Lumière du Thbor n°11. Vie de Saint Maxime le Confesseur.

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SAINT MAXIME LE CONFESSEUR
OU
COMMENT ON LUTTE POUR LA VRAIE FOI

Nous sommes au VIIème siècle. L’Empereur Héraclius (610-641) règne sur l’immense empire romain, depuis (à partir) Constantinople la Nouvelle Rome. A l’extérieur, il est menacé par les Arabes qui déjà occupent certaines régions de l’Orient et de l’Afrique du Nord. A l’intérieur, depuis les IV° et V° Conciles Œcuméniques (451 et 553), des luttes religieuses divisent le peuple. Deux partis s’opposent : les Orthodoxes et les Monophysites. En bon politique, l’Empereur veut l’union de son peuple pour mieux résister à la pression arabe. Avec Serge le Patriarche de Constantinople, il cherche le moyen, la formule susceptibles d’unir les deux partis, de satisfaire les Orthodoxes et les Monophysites. Les Orthodoxes confessent avec le Concile de Chalcédoine de 451, que Jésus-Christ est Dieu parfait et Homme parfait, qu’il a (possède) deux natures, la divine et l’humaine, unies sans confusion, sans mélange. Les Monophysites divisés et subdivisés, nient en général la nature humaine du Christ. Les uns, comme Eutychès ne reconnaissent qu’une nature en Jésus-Christ : la divine. Pour eux, le Corps du Seigneur n’était pas le même que le nôtre, il n’était pas consubstantiel à nous, il n’était qu’apparent. Pour les autres, comme Dioscore, la Divinité et l’Humanité com­posaient la nature du Christ, comme le corps et l’âme composent la nôtre.

Le Patriarche Serge proposa une formule susceptible de satisfaire et de rallier les deux partis : "Deux natures en Christ, unies sans confusion ni altéra­tion, dans l’unique personne du Verbe Dieu, mais une seule volonté et une seule opération". Avec la seconde proposition de sa formule, le Patriarche aboutissait au Monophysitisme, car qu’est-ce qu’une nature privée de volonté et d’opération ?

Pour gagner les Monophysites, qui formaient un parti très puissant et qui risquaient de favoriser les ennemis de l’Empire, l’Empereur publia en 638 un édit appelé "EKTHESIS" par lequel il imposa le Monophysitisme. Tous les Patriarches : Cyr d’Alexandrie, Macédonius d’Antioche, Serge de Jérusalem, Honorius de Rome et Pyrrhus qui devait succéder à Serge en 638 à Constantinople, tous acceptèrent l’EKTHESIS. Les cinq patriarches, que l’on appelait les CINQ SENS de l’Eglise, chutèrent et confessèrent l’hérésie. Aucune bouche épiscopale ne s’ouvrit pour protester, aucune voix épiscopale ne s’éleva pour confesser (la vraie foi). Tout l’épiscopat - et cela est troublant - avait trahi. Tous les Patriarcats, qu’on appellerait aujourd’hui CANONIQUES, tous sans exception, trahirent l’Orthodoxie.

D’où donc pouvait venir le salut ? Les vrais chré­tiens orthodoxes tournèrent leurs regards vers le Seigneur, se souvenant des paroles du psalmiste : "Je lève mes yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours…" Et le secours est venu du Seigneur, du Dieu Vivant qui a fait les cieux et la terre et qui jamais n’a abandonné, ni n’abandonnera son héritage à la verge des impies. Dieu devait susciter deux simples moines : Sophrone et Maxime. Ils furent les premiers à partir en guerre contre l’hérésie, contre les puissants et les grands de ce monde qui voulaient l’imposer.
Saint Sophrone qui devint patriarche de Jérusalem en 634 profita de son intronisation pour dénoncer et condamner l’hérésie monothélite qui confessait une seule volonté en Christ.

Saint Maxime, un des hommes les plus cultivés de son époque, était secrétaire de l’Empereur Héraclius. Laïc, il abandonna la cour, ne pouvant supporter de vivre dans une ambiance monothélite. Il quitta le palais et se retira au monastère de la Mère de Dieu à Chrysopolis, en face de Constantinople. Il y fut novice puis higoumène. Prévoyant les dommages que l’Eglise allait subir de par l’hérésie du Patriarche Serge et de l’Empereur Héraclius, saint Maxime quitta son monastère et partit en guerre pour défendre la vraie foi. Il alla en Afrique du Nord, à Chypre, à Rome. Partout il obtint des Conciles pour condamner l’hérésie monothélite :

1) A Rome, en 641, sous le Pape Jean IV.
2) A Chypre, en 643.
3) En Afrique du Nord, en 646.

Après la mort de saint Sophrone de Jérusalem en 638, saint Maxime reste seul pour lutter. Il écrit à l’Empereur, au Pape de Rome, au Patriarche de Constantinople. Il rompt avec tous les hérétiques et refuse leur communion. Il est seul, simple moine !

Nous soulignons ici son état de simple moine, parce que nous avons entendu dire, par des esprits "conciliants" que les moines ne doivent pas se mêler aux grands problèmes de l’Eglise, qu’ils doivent vaquer à la prière, soumis à l’obéissance et à leurs higoumènes. Heureusement que les moines existent, car s’il fallait compter sur les évêques pour défendre la VERITE, comme ce fut ici le cas...

Bien avant le Concile Premier-Second de 861 à Constantinople, qui par son XVème canon autorise et enjoint les chrétiens orthodoxes de rompre avec l’évêque qui prêche tête nue une hérésie, et de rompre sans attendre de jugement synodal, saint Maxime rompit avec les Eglises dites Canoniques et officielles ; car qu’est-ce qu’une Eglise "officielle" ou "canonique" si elle ne confesse pas la VERITE ? Les canons ne sont-ils pas eux-mêmes les garants de la VERITE ? Et qu’est-ce qu’un évêque canonique et officiel, s’il ne "dispense pas fidèlement la parole de la VERITE" ?

Le successeur d’Héraclius, l’Empereur Constantin II (641-668) suivit la politique de son prédécesseur. Lui aussi a voulu la concorde et la paix dans son empire. Il publia, à cet effet, en 648, avec l’ac­cord du Patriarche Paul II, un édit appelé "TYPOS" par lequel il interdisait, sous peines très sévères, de parler d’une ou de deux volontés en Christ, marquant ainsi sa bienveillance aux monothélites.

A Rome, saint Maxime persuade le Pape saint Martin de convoquer un concile contre les monothélites Ce Concile eut lieu en 649 au Latran. Stéphane, un évêque. de Palestine, trente six higoumènes et des moines y participèrent. Le monothélitisme y fut condamné, ainsi que les édits impériaux "EKTHESIS" et "TYPOS". Ce concile dont saint Maxime fut l’âme, lança vingt anathèmes et condamna Serge, Pyrrhus et Paul II patriarches de Constantinople.

L’Empereur fâché, fit arrêter en 653 et amener à Constantinople le Pape Martin de Rome. Il le fit déposer, dépouiller de ses ornements pontificaux et exiler en Crimée, où il succomba en 655, aux mau­vais traitements qui lui furent infligés.

Le même sort attendait saint Maxime. Irrité par la polémique de saint Maxime contre sa politique, Constantin II le fit arrêter en 655 et amener à Constantinople, accompagné des deux Anastase ses disciples. Dès que le vaisseau eut abordé, les soldats se jetèrent sur Maxime et ses compagnons, leur arrachèrent leurs vêtements et leurs chaus­sures et les conduisirent en diverses prisons. Quelques jours après, on les conduisit au palais, dans la salle où siégeait le Sénat. Calomnié, saint Maxime subit plusieurs interrogatoires. Son disciple Anastase fut interrogé à son tour. Comme il parlait bas, selon la coutume des moines, on l’accabla de coups pour l’obliger à parler plus haut et on le réduisit à un état où il ne pouvait plus parler du tout.

En sortant de l’audience, un certain higoumène Ménas se dirigea vers Maxime et lui reprocha d’être origéniste. Maxime répondit : "Anathème à Origène et à ses erreurs ! " Ce simple mot confondit ses calomniateurs.

Troïlus, et un autre personnage de la cour impériale eurent un entretien particulier avec saint Maxime sur la doctrine et sur les actes impériaux, l’EKTHESIS et le TYPOS. Maxime soutint la doctrine qu’il avait toujours exposée, et justifia ainsi son REFUS D’ENTRER EN COMMUNION avec le Patriarche de Constantinople et ses partisans.

Alors les envoyés du Pape Eugène se trouvaient à Constantinople. On lui annonça (à Maxime) qu’ils allaient communier avec le Patriarche, mais il n’en persista pas moins dans sa résolution de ne pas entrer en communion avec le Patriarche.

Ramené au palais, quelques jours après, saint Maxime subit un nouvel interrogatoire. Il y montra autant d’énergie que d’intelligence, et on le reconduisit en prison. Le Patriarche de Constantinople fit savoir à Maxime que TOUTES LES EGLISES PATRIARCALES ETAIENT UNIES, y compris celle de Rome. Il lui fit donc adresser cette question : "A quelle Eglise appartiens-tu ? A celle de Constantinople ou à celle de Rome, ou bien à celles d’Antioche, d’Alexandrie ou de Jérusalem ? Elles sont toutes unies. Unis-toi donc à elles si tu veux être dans l’Eglise. Autrement il pourra t’arriver ce que tu n’attends pas". Maxime répondit : "Sur quelle base l’union s’est-elle faite ? Si elle est bonne, je ne m’en écarterai pas ". Les envoyés lui dirent : "Quoique nous n’en ayons par reçu d’ordre, nous te le dirons pour t’enlever toute excuse. On est convenu qu’il y a deux opérations en Jésus-Christ, puisqu’il y a en lui deux natures ; mais ces deux opérations se résument en une seule à cause de l’union des deux natures dans une seule personne".

Saint Maxime objecta : "Entendez-vous que les deux opérations n’en fassent plus qu’une à cause de l’union des natures, ou bien qu’en dehors des deux opérations il y en a encore une autre ? "- "Ce sont les deux opérations qui n’en font plus qu’une", dirent les envoyés. Saint Maxime reprit : "Alors nous confondons les deux opérations à cause de l’union en une personne, puis nous distinguons les deux opérations à cause de la distinction des deux natures ; tout cela nous conduit à admettre un Christ qui n’a ni volonté ni opération. C’est une doctrine que je ne puis admettre. Faites de moi tout ce que vous voudrez, vous avez la force avec vous".

"Ecoute, ajoutèrent les envoyés : l’Empereur et le Patriarche, avec le consentement du Pape de Rome, ont décidé que si tu n’obéissais pas, tu serais anathématisé et puni de mort. Saint Maxime répondit : "Que la volonté de Dieu s’accomplisse en moi".

Le clergé de Constantinople s’assembla pour délibérer sur le sort que méritaient Maxime et les deux Anastase. On ne voulut pas demander leur mort, mais on pensa qu’il fallait les reléguer en Thrace en trois endroits tellement éloignés les uns des autres qu’ils ne pourraient communier entre eux.

Les esprits étaient partout fort préoccupés des questions agitées, et l’on savait que saint Maxime, à cause de l’influence que lui donnaient sa science théologique et sa sainteté, avait contribué à cet état des choses. On aurait voulu l’amener à entrer en communion avec l’Eglise Patriarcale de Constantinople. On essaya et on lui envoya dans son exil plusieurs personnages pour l’interroger à ce sujet. A leur tête était Théodose, archevêque de Césarée de Cappadoce. Théodose dit à Maxime :

- L’Empereur et le Patriarche veulent savoir de toi pourquoi tu n’es pas en communion avec le siège de Constantinople ?
- As-tu, répondit Maxime, un pouvoir écrit signé de l’Empereur et du Patriarche ?
- Seigneur, reprit Théodose, tu ne devrais pas te défier de moi. Tout misérable que je suis, je porte le titre d’évêque, et ceux qui m’accompagnent font partie du Sénat, Nous ne sommes pas venus pour te tendre un piège.
- De quelque manière que vous soyez venus, répondit Maxime, je vous dirai sans arrière pensée ce que vous désirez savoir quoique vous le sachiez mieux que moi.

Il exposa alors la doctrine monothélite, la réfuta et fit voir que le TYPOS, destiné en apparence à apaiser les discussions, n’avait pour résultat que de confondre la vérité avec l’erreur.

- Tant qu’on enseignera l’erreur dans l’Eglise de Constantinople, ajouta saint Maxime, JE NE COMMUNIERAI PAS AVEC CETTE EGLISE.

Une longue discussion s’engagea entre saint Maxime et. Théodose. Le résultat fut qu’il fallait s’unir dans la vraie doctrine, qui était celle des deux volontés et des deux opérations.

Le 8 septembre 656, le Consul Paul se rendit auprès de Maxime et lui communiqua un ordre impérial d’après lequel on devait le transférer au monastère de saint Théodore, près de Constantinople. Le 13 septembre, les patrices Troïlus et Epiphane se rendirent au monastère avec l’évêque Théodose et une grande suite. Ils montèrent à la tribune de l’église du monastère, s’assirent et firent asseoir Maxime. Ils dirent qu’ils étaient chargés d’un ordre de l’Empereur et lui demandèrent s’il était disposé à obéir. Il répondit qu’il devait d’abord savoir de quoi il s’agissait. Troïlus fit du zèle et déclara se retirer puisqu’il n’y avait rien à faire avec un homme comme Maxime.
L’Evêque Théodose et Epiphane furent plus modérés. "Puisque, dit Epiphane, tout l’Occident et tous ceux qui sont pervertis (c’est-à-dire les orthodoxes) en Orient, ont les yeux sur toi, nous désirons que tu com­munies avec nous sur les bases indiquées dans le TYPOS A cette condition, nous viendrons solennel­lement te rendre hommage ; nous irons ensemble à la Grande Eglise (Sainte Sophie) recevoir le Corps et le Sang du Christ, et nous te déclarerons notre père. Car nous savons certainement que si tu communies avec le siège de Constantinople, TOUS CEUX QUI S’EN SONT SEPARES SE REUNIRONT".

La séparation d’avec l’évêque qui ne prêche pas la VERITE a toujours été une règle, un droit pour tout clerc, pour tout moine ou laïc.

Les paroles de saint Maxime attestent la haute influence qu’il avait acquise par sa grande intel­ligence et par ses vertus.

- Quant à moi, reprit saint Maxime, AUCUNE PUISSANCE NE POURRA M’AMENER à faire ce que vous désirez.

A ces paroles, les gens de la suite de Troïlus et d’Epiphane se jetèrent sur Maxime, lui arrachèrent la barbe, lui donnèrent des coups et le couvrirent de crachats des pieds à la tête. Ses vêtements en furent infectés jusqu’à ce qu’on les eut lavés.

Epiphane en colère lui adressa ces paroles :

- Dis-moi, misérable vieillard, crois-tu donc que nous soyons des hérétiques, avec toute la ville de Constantinople et l’Empereur ? Nous sommes meilleurs chrétiens que toi. Nous confessons que notre Seigneur Jésus-Christ a une volonté divine et une volonté humaine, que toute nature intelligente a la volonté et l’opération. Enfin nous ne nions ni les deux volontés, ni les deux opérations.

- Si tu crois comme l’Eglise, répondit Maxime, pourquoi veux-tu me forcer à adhérer au TYPOS qui détruit sa doctrine ?

Après une discussion assez aigre, les délégués de l’Empereur se retirèrent en menaçant saint Maxime des violences dont le Pape saint Martin avait été la victime. Le lendemain, saint Maxime fut amené à Constantinople, accompagné des deux Anastase. Les évêques s’assemblèrent pour les excommunier. Puis le Sénat les condamna à avoir la langue et la main droite coupées. La sentence fut exécutée ; on promena ensuite les trois victimes dans les rues de Constantinople et on les emmena en exil au pays de Lazes, sur le Pont Euxin. Saint Maxime y mourut en 662, il avait plus de quatre-vingts ans.

En 662, l’Empereur Constant, détesté à Constan­tinople à cause de ses cruautés, se fixa à Syracuse où il fut assassiné en 668. Son fils aîné Cons­tantin surnommé Pogonat lui succéda. Sous son règne, fut convoqué à Constantinople le VIème Concile Oecuménique 680-681, qui proclama que Jésus-Christ possédait deux natures parfaites et deux volontés, la divine et l’humaine.

Le Pape Honorius de Rome, Serge, Pyrrhus, Paul et Pierre de Constantinople, tous monothélites, furent anathématisés.
II a fallu toutes ces luttes et toutes ces souffrances pour faire triompher la VERITE qui nous a sauvés.

Peut-être quelqu’un du dehors pensera, s’il lit ces lignes, que ce n’était pas la peine d’agiter tout un empire, et de se battre pour un détail, un détail sans importance. En matière de foi, il n’y a pas de détail important ou non. La VERITE est UNE et INDIVISIBLE, parce que la Vérité c’est le CHRIST, qui n’est ni divisé, ni morcelé. Si la nature humaine assumée par Dieu le Verbe n’était pas complète, comme l’enseignaient les monophysites et les monothélites, nous ne serions pas sauvés, ou du moins pas complètement, car selon les Pères, ce qui n’a pas été assumé par le Christ ne peut être sauvé. Notre salut aurait été partiel et bancal.

Par sa vie et ses souffrances, saint Maxime le Confesseur a préparé le terrain et les hommes du VIème Concile Œcuménique, et de l’Au-delà, par ses prières, il l’a dirigé. C’est pourquoi il a droit à toute notre reconnaissance et à notre amour. Sa fête qui tombe le 21 janvier, soit le 4 février du calendrier civil, doit être pour nous une grande fête.

"Le VIème Concile Œcuménique, important et nécessaire, écrit saint Nectaire d’Egine dans son œuvre sur les Conciles Oecuméniques, a sauvé l’Eglise Orthodoxe du péril de la perdition. Il a développé et explicité tout ce que les Pères avaient dit sur les volontés en Christ. Il a mis un terme, et pour toujours, aux discussions et aux divisions des chrétiens. Le VIème Concile Œcuménique doit être considéré comme la fin des discussions dogmatiques et le sceau qui a scellé toute la théologie dogma­tique développée par les Pères, dans toutes ses dimensions. Si sa réunion avait tardé, l’oeuvre des Conciles précédents serait restée inachevée... et la Foi Orthodoxe... aurait été exposée aux attaques des Monothélites, qui l’auraient progressivement et totalement pervertie, et la Vérité de la Foi en Christ aurait été, elle aussi, dénaturée. Ce Concile a fait de la Foi Orthodoxe une place imprenable, une muraille indestructible, une tour forte. Le VIème Concile Œcuménique a été le VIème rempart qui a ceint l’Eglise Orthodoxe, ce jardin de la piété où poussent les fleurs salutaires et vivantes du Paradis. "

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