samedi 8 janvier 2011

La Lumière du Thabor n°10. Article 5.

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JE NE DEVOILERAI PAS TES MYSTERES A TES ENNEMIS

Métropolite Vitaly

L’Eglise du Christ est un mystère de Dieu, parce qu’Elle est à la fois céleste et terrestre, parce qu’Elle est à la fois, et en même temps, aux cieux et sur la terre. Les hommes la regardent et ils paraissent la saisir par l’esprit, la définir, mais bien qu’ils aient fixé leurs yeux sur son aspect visible, ils rencontrent l’invisible, le non-vu, l’incompréhensible, le divin et ils sont remplis de perplexité.

Ainsi, certains sont remplis d’une crainte sacrée, d’autres pleurent de componction, mais il y a aussi ceux qui ne souhai¬tent pas humilier leur esprit, qui sont incapables de comprendre l’incompréhensible, et ceux-là sont les ennemis et les persécuteurs de l’Eglise. Ils ne peuvent pas dire qu’elle n’existe pas du tout – comme ils le disent de Dieu, car bien que l’Eglise soit un mystère, cependant tous les hommes se tien-nent devant Elle comme devant une réalité mystérieuse de deux mille ans d’âge – à ne compter que son existence sous le Nouveau Testament.

Par essence et par nature l’Eglise est théanthropique – divine et humaine – et par conséquent on doit recon¬naître son commencement sur la terre du temps de l’incarnation du Fils de Dieu. Même son Créateur et Fondateur ne nous a pas laissé de définition de l’Eglise. De même que le Christ ne répondit pas à la question de Pilate : « Qu’est-ce que la vérité ? », il ne répond pas à notre question vieille comme le temps : « Qu’est-ce que l’Eglise ? », parce qu’il est Lui-même la vérité et l’Eglise.

Le Seigneur ne dévoila que dans des paraboles la vie et les propriétés de l’Eglise ou Royaume des Cieux. Tous les Apôtres et les saints Pères de l’Eglise suivi¬rent la voie de leur Maître, révélant et dévelop¬pant toujours davantage sa sainteté, sa conciliarité, son apostolicité, son unicité, son exclusivité et son invisibilité. Mais pour la pensée théologi¬que académique, la question est restée sans réponse et elle cherche encore une formule de l’Eglise, une définition exacte, une détermination scientifique, théologique, pressentant que les formules sans nombre qu’elle a inventées sont indignes de la sainteté et de la majesté de l’Eglise, qu’elles sont insatisfaisantes et ne pourront jamais définir les contours de l’Eglise.

Comme Ananias le peintre, qui fut envoyé en Pales¬tine par le roi Abgar d’Edesse, échoua dans sa vaine tentative de peindre sur un tissu de lin la face immaculée de Dieu le Verbe, ainsi les théolo¬giens ont échoué à travers toute l’histoire dans leur tentative de définir l’Eglise. Il n’y a qu’une définition pour apaiser le cœur : Christ lui-même est l’Eglise, et le Royaume des Cieux est aussi Christ régnant dans le cœur des hommes ; chose que l’Apôtre Paul exprime aussi dans son Epître aux Ephésiens : « Jusqu’à ce que nous soyons tous arrivés à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’homme parfait, à la mesure de la stature parfaite du Christ » (4, 13). Le juste archi¬mandrite Justin Popovic, dans un texte qu’il écri¬vit peu avant sa mort, dit exactement ceci : l’Eglise est le Christ. Une telle définition donne sans aucun doute le repos aux pensées inquiètes, mais n’annule pas le mystère de l’Eglise.
La parfaite union en Christ du divin et de l’humain, du visible et de l’invisible, du Fils – qui est d’une seule et même essence avec le Père, le Dieu pré¬éternel – et de la nature humaine créée : voilà qui est incompréhensible pour l’esprit humain. Même le grand Concile de Chalcédoine, le sommet de la théo¬logie orthodoxe, dans son Horos (Définition de Foi), définit l’incompréhensible union du Divin et de l’humain par quatre termes, grammaticalement négatifs : « sans confusion », « sans changement », « indivisible », « inséparable ».

Ainsi, Chalcédoine guérit l’école théologique malade et enfiévrée qui se fondait sur l’enseignement grec païen et par ces quatre termes annula quatre hérésies. Kartashyov, un des plus profonds historiens du Concile de Chal¬cédoine, l’appela un miracle de la sagesse de Dieu. Néanmoins, ce Concile Œcuménique même, ne supprima point le mystère de l’Eglise : bien plutôt, par son Horos, il ratifia ce mystère comme tel.

Jusqu’à ce présent jour, l’Eglise est demeurée un mystère. L’Eglise n’est pas le mystère du Christ parce qu’elle cache quelque chose à quelqu’un, parce qu’elle sait quelque chose que personne d’autre ne sait, comme l’ont voulu, et le veulent, les Gnostiques de chaque siècle, qui espèrent toujours attribuer et appliquer ce secret à l’Eglise. Car s’il en était ainsi, à un moment donné, quelqu’un aurait révélé de quelque façon ce secret, puisqu’« il n’y a rien de caché qui ne sera pas manifesté ». Seule l’union du divin et de l’humain dans l’Eglise, et dans tous ses enfants fidèles, fait de l’Eglise un mystère pour tout le monde non-orthodoxe. Dans son application éthique, ce mystère s’exprime dans la vie particulière, surnaturelle, miraculeuse, de l’Eglise et de ses enfants, qui possèdent par le don de la grâce la connaissance de l’essence des choses, et une conception du monde, une perception du monde oppo¬sées à celles de ce monde. La règle de cette vie dans l’Eglise, remplie par la grâce, consiste dans un effort continuel et volontaire pour porter avec humilité le joug du Christ : « Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à aujourd’hui, le Royaume des Cieux souffre violence, et les violents s’en emparent de force ».

On peut être à l’intérieur du mystère de l’Eglise : tels sont tous les enfants fidèles de l’Eglise. On peut ne pas y être : telle est la situation du reste du monde, même si plus d’un se glorifie lui-même inutilement d’être dans l’Eglise et se nomme lui-même chrétien. En effet, l’Eglise que le Christ a construite est une, orthodoxe et unique. On peut aussi cesser d’appartenir à ce mystère, se séparer de l’Eglise : tels sont les apostats, ses ennemis les plus sauvages, de Julien l’Apostat jusqu’à Lénine et Staline, et leur nombreuse postérité idéologique.

Pendant la Divine Liturgie, ce mystère de tous les mystères, mystère de la divine-humanité et de la rédemption, le prêtre lit avant la Sainte Communion la prière de saint Jean Chrysostome : « Je ne dévoi¬lerai pas tes mystères à tes ennemis ». Par cette formule, l’Eglise nous enseigne que la Sainte Communion est l’acte ultime et suprême de l’unifi¬cation de l’âme humaine avec le Christ et avec Son Eglise. Elle est le couronnement de tout le combat mené par l’âme, de toute sa foi orthodoxe et de sa vie vécue, selon sa puissance, en harmonie avec sa foi. L’Eglise ne peut rien donner de plus grand, parce qu’elle n’a pas de plus grand don, ni ne saurait en avoir. Dès lors, nous comprenons que l’Eglise n’entend pas donner son don suprême à une âme qui cache une pensée non-orthodoxe, l’hétérodoxie en elle.
Le prêtre dit les mots « Je ne dévoile¬rai pas tes mystères à tes ennemis » pour lui-même et pour ceux qui reçoivent la communion, de peur qu’il ne donne involontairement la Sainte Communion à une âme qui est unie, fût-ce au moindre degré, au démon, à l’ennemi de Dieu, la cause de toutes les hérésies et de la pensée non-orthodoxe. A l’éviden¬ce, par l’expression « ennemi de Dieu », on ne doit pas comprendre un simple homme pécheur, qui est faible, qui ploie et souffre sous le poids de ses péchés et de ses passions. Un pécheur ne peut jamais être considéré comme un ennemi de Dieu, s’il pèche à cause de sa faiblesse ou de son ignorance.

L’Eglise emploie une expression très forte lorsqu’elle dit « ennemi de Dieu » : ici, il n’y a pas une ombre de faiblesse, d’ignorance ou d’infir¬mité humaine. Un ennemi de Dieu est un « antagonis¬te », un adversaire, quelqu’un qui s’oppose à Dieu et à son Eglise, qui blasphème Dieu et son Christ, par le fait qu’il prêche et propage de fausses doctrines, qu’il pervertit tous les enseignements de la foi, tous les dogmes de l’Eglise. Continuant sa prière, l’Eglise dit : « Je ne te donnerai pas un baiser comme Judas ». Ainsi, elle nous avertit qu’en suivant une pensée non-orthodoxe, un enseignement chrétien perverti, un homme trahit immédiatement le Christ comme le fit Judas, et se joint au camp des ennemis de Dieu.

A chaque liturgie depuis les quinze derniers siècles, cette prière a été lue, parce qu’il a toujours existé quelque hérésie, quelque cause d’égarement pour les fidèles. Mais, bien qu’à chaque fois le cas fût différent, par derrière il y avait une hérésie bien particulière qui aspirait à prendre la place même de l’Eglise. Maintenant avec l’apparition de l’œcuménisme, toutes les hérésies et les faussetés de presque toutes les époques ont constitué un énorme front et montent à l’assaut de l’Eglise Une Sainte Catholique et Apostolique.

Le fait que Catholiques (papistes), Protestants, Anglicans et une multitude de sectes protestantes se joignent ensem¬ble dans l’œcuménisme ne nous trouble pas particulièrement. En un certain sens, il leur est même profitable de s’unir, puisqu’ils ont déjà beaucoup d’éléments organiques et de caractéristiques communes : le rationalisme, l’aristotélisme, une théologie dogmatique abstraite, une théologie morale précise et exigeante, l’émotionalisme de leurs mystiques, des rites réduits au minimum, et l’es¬prit général de la scolastique.

Peut-être, dans l’œcuménisme, toutes ces religions arriveront-elles logiquement à la conclusion que rien ne les sépare, et que depuis longtemps elles ont constitué la même et unique manifestation de la pensée reli¬gieuse mondaine. Lorsqu’ils finiront par arriver à une telle union, ils continueront de chercher, selon le penchant naturel de l’âme humaine, qui a soif de l’infini et ne connaît aucun arrêt spirituel. Peut-être alors tourneront-ils leurs regards inquiets vers la Sainte Eglise Orthodoxe. Mais les évêques et les prêtres orthodoxes n’ont rien à faire avec l’œcuménisme : il n’y a pas de place là pour eux. L’essence organique de leur âme orthodoxe ne peut jamais se mêler avec quiconque ou quoi que soit d’étranger. Leur conception et leur perception orthodoxes du monde, qui sont opposées à celles de ce monde, les amènent à expérimenter dans l’œcuménisme un état d’isolement spirituel, qui remplit leur âme de trouble, d’anxiété, et des brûlures de leur conscience.


Bien qu’au début du mouvement oecuméniste, certains hiérarques orthodoxes aient justifié leur partici¬pation à l’œcuménisme par leur désir d’unir le monde chrétien hétérodoxe à la vraie Eglise Ortho¬doxe, maintenant, il devient complètement évident pour ces évêques qu’une telle justification pour rester dans l’œcuménisme n’a pas le moindre fonde¬ment. Aujourd’hui l’idée gouvernante de l’œcuménisme, qui est acceptée par tout le corps intercon¬fessionnel comme une sorte de dogme œcuménique consiste dans les trois axiomes suivants :

(1) l’Eglise historique, c’est-à-dire, l’Eglise Orthodoxe, n’a pas fait ses preuves ;
(2) chacune des Eglises existantes porte en elle une parcelle de la vérité ;
(3) et sur le fondement de ces deux postulats, acceptés par tous, le troisième suit de soi, à savoir : qu’il est maintenant nécessaire de créer l’Eglise une, réelle, universelle, c’est-à-dire l’œcuménisme, à partir de toutes ces Eglises avec leurs parcelles de la vérité.

Les évêques orthodoxes qui sont membres du mouve¬ment oecuméniste doivent, comme les autres, admet¬tre que non seulement l’Eglise Orthodoxe n’a pas fait ses preuves, mais qu’elle ne possède qu’une part de la vérité. Est-il possible alors pour les évêques orthodoxes, d’être membres du mouvement œcuménique sans trahir l’Eglise du Christ ?

Peuvent-ils, sans manquer à la vérité, continuer de lire à chaque liturgie avec une conscience pure ces mots de la prière : « Je ne dévoilerai pas tes mystères à tes ennemis et je ne te donnerai pas un baiser comme Judas » ? Nous répondrons pour eux : Absolument pas ! Parce qu’en demeurant dans l’œcuménisme, ils pèchent contre le dogme de l’Eglise. Ils devraient comprendre la menace inévitable qui pèse sur eux, conséquence directe de leur attache¬ment trop prolongé à l’œcuménisme.

Tous les évêques et prêtres qui participent au mouvement œcuménique vont perdre beaucoup d’enfants fidèles de l’Eglise et ne retiendront qu’une foule pour laquelle seul importe l’aspect extérieur des rites et des services divins. Ils seront privés de ces dons les plus précieux du Saint Esprit : la componction, la contrition et l’humilité. Il y aura de la froideur spirituelle dans leurs églises, et les saintes icônes se tairont. Ils sortiront du mystère de l’Eglise. Ils continueront de revêtir l’omophore et les mitres ; toutefois leurs mots n’auront plus qu’un sens grammatical et creux, étant privés du pouvoir mystérieux de l’Esprit ; les mots de leur bouche seront réduits à n’être plus qu’une expres¬sion théologique vide, sans la participation du cœur. On peut en voir une bonne illustration dans l’attaque récemment lancée contre notre Eglise par des représentants de ce clergé orthodoxe pro-œcuméniste, à cause de notre canonisation des Nouveaux Martyrs et Confesseurs de la Russie.

Leur première accusation était que nous nous isolions et que nous nous séparions de tous. En réponse, on peut dire que lorsque l’Eglise Orthodoxe parle de la « séparation » de quelqu’un, quel qu’il soit, c’est toujours de sa sortie hors de l’Eglise qu’il s’agit, de son abandon de la vérité, des canons, de la sainte Tradition – et jamais de sa séparation avec qui que ce soit, ou quoi que ce soit d’autre. L’Eglise n’a pas de concept de majorité ou de minorité, parce que l’Eglise n’est pas une démocratie. Son critère est toujours la vérité et rien d’autre ; la vérité peut être dans la majorité ; elle peut être dans la minorité ; et dans chacun de ces cas, la vérité de l’Eglise se trouvera dans sa plénitude.
Aussi, on peut rappeler comment la majorité crucifia le Christ. Durant ces soixante-deux ans que nous avons passés hors de Russie, nous n’avons voulu, de toutes nos forces, que demeurer fidèles à l’Eglise, à ses traditions sacrées et à ses canons. Lorsqu’on nous accuse de nous séparer, c’est comme si on accusait le port de se séparer du bateau. Tout le monde sait que toutes sortes de navires, et même d’énormes vaisseaux transatlantiques, en partance pour une « destination lointaine », quittent le port : mais il serait ridi¬cule d’accuser le port de quitter les bateaux.

Ils nous accusent aussi de ne pas avoir le droit de canoniser les Nouveaux Martyrs. Mais alors qui a ce droit ? Le patriarcat soviétique ne le peut pas et n’en a pas même le désir, puisque les martyrs le mettraient au banc des accusés. La Métropole améri-caine peut-être ? Elle refuse même, à présent, de se dire Eglise russe. L’exarchat grec à Paris ? Leur chef, le premier hiérarque, le patriarche œcuménique de Constantinople, n’a tout simplement aucun titre à se mêler de la vie de l’Eglise russe. Aussi nous seuls demeurons, l’Eglise russe ortho¬doxe libre, hors de Russie. Nous avons canonisé les Nouveaux Martyrs de Russie avec l’approbation to¬tale et unanime de l’Eglise des Catacombes de Rus¬sie et avec l’approbation silencieuse de milliers de croyants qui vont aux églises du Patriarcat de Moscou. Eh bien, voilà une majorité !

Une page glorieuse de l’histoire de l’Eglise du Christ a été tournée et nous sommes entrés dans l’Apocalypse, le dernier livre de l’histoire de l’Eglise, dans l’époque qui est le début de la fin. Pour faire monter le premier empereur chrétien, Constantin égal-aux-Apôtres, sur le trône de l’Em¬pire Romain, il a fallu des milliers de Martyrs et de Confesseurs, qui ont noyé dans leur sang le paganisme antique.

Pour détruire et réduire à rien le Royaume Orthodoxe Russe, et celui qui, en lui, retenait le mal universel, il a fallu des millions de martyrs et de prêtres martyrs, le peuple de tous ceux qui, à des degrés divers, empêchait la puis¬sance du mal de dominer le pays. Le diable a dû payer cher pour arriver à cette fin, comme le montre la vision du dernier Starets d’Optino, le juste Nectaire. Il contempla un spectacle terrifiant et il en fut transporté d’une sainte exul¬tation et dans sa componction, sa joie et sa recon¬naissance, il éleva les mains vers le Ciel. Il vit une multitude innombrable d’âmes, de tout âge et de tout rang, la foule de ceux qui avaient été assas¬sinés, tourmentés et torturés à mort, pénétrant à flot, sans obstacle, dans le Royaume des Cieux ; et il vit le diable, tel un géant, grommelant au milieu des airs, incapable d’en arrêter ou d’en retenir un seul, et qui grinçait des dents dans son impuissance. Telle est la face glorieuse de la médaille de la Grande Révolution Russe.

Mais à présent, je voudrais terminer sur une prière : Seigneur Jésus Christ Notre Dieu, par les prières de Ta très sainte Mère, du saint protostate Michel et des autres puissances célestes et incor¬porelles, des glorieux prophètes, de Tes Apôtres, des saints Nouveaux Martyrs que Tu as couronnés, des Prêtres Martyrs et Confesseurs de Russie, et de tous ceux qui dans toutes les générations et dans tous les âges de la vie ont souffert pour Toi : aide-nous, pécheurs et indignes serviteurs, à ache¬ver le cours de notre vie dans la piété et la pureté, et donne-nous d’atteindre le port tranquil¬le de Ton Royaume Céleste, et d’être, jusqu’au dernier jour de notre vie, sans hypocrisie et sincèrement, attentifs à prêcher et à écouter ces mots :
« Je ne dévoilerai pas tes mystères à tes ennemis et je ne te donnerai pas un baiser comme Judas, mais comme le Larron je te confesse : Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton Royaume ». Amen.

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